Laurent Bosetti (Lyon en commun), adjoint aux ressources humaines.

Laurent Bosetti (LFI) : "on souhaite pouvoir exercer le pouvoir"

Laurent Bosetti, adjoint La France Insoumise à la Ville de Lyon, est l'invité de 6 minutes chrono.

La gauche a remporté contre toute attente les élections législatives. Laurent Bosetti, adjoint à la Ville de Lyon, appelle le Nouveau Front populaire à gouverner malgré une majorité très relative : "on n'a pas les mains libre. C'est aujourd'hui difficile de se projeter sur le mode de gouvernance avec une majorité toute toute relative pour autant je pense qu'il faut tenter l'aventure sur le périmètre du nouveau front populaire et que des coalitions qui nous compromettraient seraient je pense déceptive pour les électeurs de gauche à un moment donné où on brandit un programme qui se veut ambitieux qui se veut changer la vie surtout des catégories socioprofessionnelles les plus modestes ou même la classe moyenne la classe intermédiaire je pense que c'est important d'assumer les mesures pour lesquelles sur lesquelles on a fait campagne et de ne pas se compromettre sur un gouvernement technique qui à mon avis ferait ensuite le jeu du Rassemblement national".

L'adjoint Insoumis à la Ville de Lyon exhorte aussi les macronistes à ne pas faire obstruction et à ne pas se comporter comme ont pu le faire les Insoumis à l'Assemblée nationale : "la différence, c'est le contexte. C'est la République qui est quand même menacée on l'a vu là avec les scores du rassemblement national, avec une dissolution qui a provoqué ou a minima accéléré en fait cette poussée du rassemblement national. Je pense que là il est important qu'en responsabilité le bloc présidentiel qui nous observerait en tant que gouvernement puisse avoir un regard prudent et une stratégie prudente par rapport à la gouvernance de la France".

La retranscription intégrale de l'entretien avec Laurent Bosetti

Bonjour à tous et bienvenue, vous regardez 6 minutes chrono, le rendez-vous quotidien de la rédaction de Lyon Capitale, on continue de s'intéresser aux élections législatives après ce second tour, un second tour plein de surprises, de rebondissements, qui a vu le nouveau Front Populaire arriver en tête, avoir une majorité très relative. On va en parler avec Laurent Bosetti. Vous êtes adjoint à la Ville de Lyon, adjoint à la France Insoumise, une des composantes du nouveau Front Populaire, peut-être la composante numéro un en termes de députés, ça va s'affiner dans les heures à venir. Est-ce qu'elle vous a surpris cette victoire ? Est-ce que quand vous êtes levé dimanche matin, vous vous êtes dit tiens, ce soir, on sera les premiers ?


Non, dimanche matin, je ne me suis pas dit ça et j'étais effectivement rassuré dimanche Rassuré d'abord au niveau de Lyon, évidemment, parce qu'on fait le grand chelem sur la Ville de Lyon et puis même dans l'agglomération on s'étend et c'est plutôt une très bonne chose donc rassuré de ce point de vue là. J'ai un regard beaucoup plus prudent et un peu emprunt d'humilité sur le niveau national. D'abord on a une majorité qui est relative mais elle est surtout toute relative quand on regarde les deux autres blocs de l'assemblée. L'extrême droite est quand même extrêmement puissante; a extrêmement évolué à la hausse alors même que la plupart des mouvements politiques avaient joué le jeu du front républicain même si on peut regretter certains errements. Donc une extrême droite forte malgré la digue et puis et là c'est un regard que je porte moi sur le bloc de droite on va dire de droite républicaine c'est que pour moi le bloc Macron a depuis longtemps glissé à droite est vraiment à droite une droite libérale et même conservatrice avec la loi immigration si bien qu'aujourd'hui pour des enjeux je dirais boutiquier. LR a sa propre boutique et ne se marie pas avec Renaissance mais quand j'observe les deux blocs de droite je les trouve finalement idéologiquement assez proches et ma crainte c'est bien sûr celle d'une possible alliance à plus ou moins long terme entre les trois. On attend la parole du président de la République et on attend un petit peu ce qui va se jouer bien sûr qu'on souhaite pouvoir exercer le pouvoir mais je trouve qu'il y a un risque avec la droitisation de la macronie la surdroitisation ces derniers ces derniers mois ces dernières années un moment de jouer la carte commune et c'était régulièrement le cas avec les républicains.

Là vous pourriez gouverner mais gouverner pourquoi faire avec une telle majorité une majorité aussi faible est ce que ce serait pas finalement se condamner à aller dans le mur et à devoir voir le gouvernement démissionner à l'automne avec le vote du budget est ce que c'est pas une sorte de cadeau empoisonné si jamais Emmanuel Macron vous confiait la responsabilité de former un gouvernement...

Alors c'est sûr qu'on n'a pas les mains libre. C'est aujourd'hui difficile de se projeter sur le mode de gouvernance avec une majorité toute toute relative pour autant je pense qu'il faut tenter l'aventure sur le périmètre du nouveau front populaire et que des coalitions qui nous compromettraient seraient je pense déceptive pour les électeurs de gauche à un moment donné où on brandit un programme qui se veut ambitieux qui se veut changer la vie surtout des catégories socioprofessionnelles les plus modestes ou même la classe moyenne la classe intermédiaire je pense que c'est important d'assumer les mesures pour lesquelles sur lesquelles on a fait campagne et de ne pas se compromettre sur un gouvernement technique qui à mon avis ferait ensuite le jeu du Rassemblement national.

A moyen terme dans votre programme est ce que vous voyez des mesures qui pourraient passer finalement en ayant une abstention des républicains des macronistes du rassemblement national. Qu'est ce que vous pouvez faire en l'état actuel avec cette majorité ?

Sur le papier mathématiquement, tout paraît compliqué mais quand je disais que le programme du nouveau front populaire nous engage par rapport aux concitoyens et aux attentes je pense que les résultats de l'élection et la dissolution provoquée par le président de la république engage aussi le président c'est à dire un moment à travers des consignes à son parti à son ancienne majorité de ne pas bloquer ou sur bloquer le nouveau front populaire parce qu'à un moment donné à ce jeu du qui perd gagne on peut se retrouver avec un rassemblement national tout puissant à court terme aujourd'hui le front républicain droite et gauche qui ont endigué la montée du rassemblement national ont évité le pire mais le pire n'était pas loin et je pense qu'un jeu de blocage systématique à l'assemblée du groupe renaissance pourrait être extrêmement dangereux...

Quand vous parlez de blocage systématique c'est par exemple ce que vous avez pu faire vous avec des milliers d'amendements déployés et les inviter à ne pas faire comme vous..

Je partage Paul Terra ce regard qu'on peut avoir en disant bah il serait bien bête de ne pas nous faire subir ce qu'on a pu leur faire subir ces dernières années la différence c'est le contexte c'est la République qui est quand même menacée on l'a vu là avec les scores du rassemblement national une dissolution qui a provoqué ou a minima accéléré en fait cette poussée du rassemblement national je pense que là il est important qu'en responsabilité le bloc présidentiel qui nous observerait en tant que gouvernement puisse avoir un regard prudent et une stratégie prudente par rapport à la gouvernance de la France.

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