Louison Brutus est présidente de GAELIS. Elle était sur le plateau de l'émission "6 Minutes Chrono" pour parler de la précarité étudiante en cette rentrée de septembre.
La présidente de GAELIS, une fédération d'associations étudiantes, débute en donnant le coût de la rentrée pour un étudiant lyonnais : 2 994 euros. Un chiffre constamment en hausse selon Louison Brutus : "on calcule notre coût de la rentrée en prenant en compte les dépenses spécifiques à la rentrée, notamment tout ce qui va être les frais d'inscription par rapport au dépôt de garantie pour le logement. Et on a une autre partie qui va être centrée sur les frais de vie courante, donc avec le paiement du loyer, les transports, la nourriture aussi, qui est un coût qui augmente cette année à cause de l'inflation. A propos de l'inflation justement, il y a des pics en fonction des périodes de l'année, mais c'est vrai que ça affecte énormément les étudiants sur leur vie courante et du coup, ils vont se priver de plaisirs ou vont cesser de s'alimenter correctement."
Après une analyse de Gaelis, l’augmentation du coût de la rentrée est en moyenne de 4,11% et atteint 2 994,01 euros. Dans son calcul, l’association comprend les frais spécifiques de rentrée avec les frais de scolarité (270 euros), le complémentaire de santé (290,40 euros), les frais de logements (833,97 euros) et le matériel pédagogique (261,99 euros). À côté des frais spécifiques de la rentrée, il y a aussi les frais de vie courante. Le loyer concentre 627,17 euros, les repas au Restaurant universitaire représentent 66 euros. À cela s’ajoute le consommable (344,37 euros), la téléphonie et internet (63,48 euros) et les transports (67,13 euros). Même si les loisirs sont tout de même restreints, 37,13 euros sont aussi réservés à cela.
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La présidente de Gaelis présente les actions mis en place en direction des étudiants dans le besoin : "Alors au niveau des actions que l'on propose, la plus grosse ce sont les AGORAés, donc ce sont des épiceries sociales et solidaires. Il y en a deux sur Lyon et ça permet aux étudiants de pouvoir bénéficier de produits alimentaires et d'hygiène à 10% du prix du marché." Elle poursuit : "Il y a aussi les semaines "Sort de ta piaule !" , on en organise trois dans l'année. C'est une semaine où on va mobiliser l'ensemble de notre réseau, les associations adhérentes, pour proposer des activités qui vont être gratuites aux étudiants ou à moindre coût, c'est-à-dire qu'ils ne doivent pas dépasser 3 euros si jamais ça doit être payant. Il peut y avoir à la fois des DIY pour fabriquer soi-même avec des objets recyclés, des tote bags. On peut aussi faire des visites au niveau des musées avec des partenaires, faire des sorties au bar aussi pour permettre de faire se rencontrer les étudiants parfois isolés."
Plus de détails dans la vidéo.
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Restranscription textuelle et intégrale de l'entretien avec Louison Brutus
Eloi Thiboud : Bonjour à tous, bienvenue dans votre émission 6 Minutes Chrono, le rendez-vous quotidien de la rédaction de Lyon Capitale. Je suis très heureux de vous retrouver en cette rentrée. 6 Minutes Chrono, le concept : en 6 minutes, on analyse, on décrypte une actualité lyonnaise. Et aujourd'hui, nous allons parler de la rentrée étudiante avec Louison Brutus, qui est présidente de Gaelis, une fédération d'associations étudiantes. Bonjour Louison Brutus. Merci d'être venu sur notre plateau. On va rentrer dans le vif du sujet. Quelle est cette année le prix de la rentrée étudiante ? Est-ce qu'elle est en hausse cette année ?
Louison Brutus : Cette année, oui, le prix de la rentrée étudiante est à nouveau à hausse et s'élève à 2 994 euros.
Eloi Thiboud : Dans le détail, quelles sont les principales raisons de l'augmentation de ce chiffre ?
Louison Brutus : Alors nous, on calcule notre coût de la rentrée en prenant en compte les dépenses spécifiques à la rentrée, notamment tout ce qui va être les frais d'inscription par rapport au dépôt de garantie pour le logement. Et on a une partie qui va être centrée sur les frais de vie courante, donc avec le paiement du loyer, les transports, la nourriture aussi, qui est un coût qui augmente cette année à cause de l'inflation. Il y a des pics en fonction des périodes de l'année, mais c'est vrai que ça affecte énormément les étudiants sur leur vie courante et du coup, ils vont se priver de plaisirs ou vont cesser de s'alimenter correctement.
Eloi Thiboud : Voilà, on va rentre dans le concret parce qu'on parle de précarité étudiante, c'est un mot qu'on entend beaucoup. Derrière, ce sont des situations concrètes, tangibles. Est-ce que vous pouvez nous dire, voilà, qu'est-ce que ça veut dire en fait pour les étudiants, leurs difficultés ?
Louison Brutus : Alors, au niveau des difficultés des étudiants en termes de précarité, il va y avoir le prix du logement puisque sur Lyon, c'est compliqué de trouver un logement quand on est étudiant et les prix sont relativement chers par rapport à ce qu'ils peuvent se permettre. Mais il y a aussi tout ce qui va être la nourriture avec les produits d'hygiène et d'entretien qui, pareil, c'est nécessaire et les étudiants vont avoir tendance donc à se priver, soit à s'alimenter mais pas à leur faim ou à sauter des repas. Et pour aussi tout ce qui va être matériel, les étudiants vont avoir tendance à se restreindre et pour les sorties aussi, l'accès à la culture, ils vont se restreindre.
Eloi Thiboud : Est-ce que vous proposez des solutions ? Quelles sont vos principales actions ? Je sais qu'il y en a beaucoup étant donné que vous êtes une fédération. Est-ce qu'il y en a que quelques-unes qu'on pourrait expliquer ici ?
Louison Brutus : Alors au niveau des actions qu'on propose, la plus grosse c'est les Agoraés, donc c'est des épiceries sociales et solidaires. Il y en a deux sur Lyon et ça permet aux étudiants de pouvoir bénéficier de produits alimentaires et d'hygiène à 10% du prix du marché.
Eloi Thiboud : Et comment elles sont alimentées ? Ça se passe comment ?
Louison Brutus : Alors pour ça, on fait des collectes alimentaires, on a aussi des dons qui nous sont faits par différentes structures, ce qui nous permet de pouvoir les alimenter. Il y a aussi les semaines "Sort de ta piaule !" , on en organise 3 dans l'année. C'est une semaine où on va mobiliser l'ensemble de notre réseau, du coup les associations adhérentes pour proposer des activités qui vont être gratuites aux étudiants ou à moindre coût, c'est-à-dire qu'ils ne doivent pas dépasser 3 euros si jamais ça doit être payant. Il peut y avoir à la fois des DIY pour construire par exemple, enfin fabriquer soi-même avec des objets recyclés, des tote bags. On peut aussi faire des visites au niveau des musées avec des partenaires, faire des sorties au bar aussi pour permettre en fait, c'est vraiment l'idée que les étudiants qui vont s'isoler parce qu'ils n'ont pas accès à ces loisirs-là, puissent se permettre de le faire et de rencontrer d'autres étudiants.
Eloi Thiboud : Et comment est-ce qu'on vous retrouve que lorsqu'on est étudiant, on va sur votre page Facebook, on vous contacte via les réseaux sociaux, ou est-ce qu'on passe par d'autres associations de votre fédération, comment ça se passe pour un étudiant qui aurait besoin d'aide et qui voudrait aussi se renseigner sur les actions que vous menez ?
Louison Brutus : Alors pour ça, on a effectivement nos réseaux sociaux, donc Gaelis qui est présent sur l'ensemble des réseaux, avec aussi un site internet là où il y a toutes les informations et les ressources qui sont disponibles pour le public. Après, nos associations aussi partagent nos informations et relaient sur les réseaux sociaux. Donc vu qu'on a des associations qui sont dans les 3 universités, ça nous permet aussi de pouvoir être plus accessible. D'accord.
Eloi Thiboud : Et par exemple, vous avez parlé des épiceries solidaires, elles seront où ? Elles sont déjà ouvertes ?
Louison Brutus : Oui. Ça a commencé ? C'est ça. Maintenant, ça va faire la 12ème année où on a les épiceries sociales et solidaires sur Lyon. Il y en a une qui est sur le campus de La Doua à Lyon 1 et l'autre qui est sur le campus de Portes des Alpes à Lyon 2.
Eloi Thiboud : Et elles trouvent leur public ?
Louison Brutus : Oui, on a de plus en plus de demandes maintenant de bénéficiaires, de personnes qui veulent être bénéficiaires. Donc ça montre aussi que la précarité augmente. Nous, on essaie de prendre en compte, de prioriser les étudiants qui sont le plus dans le besoin au niveau de nos épiceries parce qu'on a quand même une capacité d'accueil qui est limitée parce que nous sommes bénévoles et étudiants à côté. Donc ça prend quand même du temps d'ouvrir des épiceries. Mais on oriente aussi vers d'autres structures extérieures, d'autres épiceries ou des points de collecte pour les étudiants. Pour ça, on a tout rassemblé dans un annuaire de l'alimentaire qui se trouve, pareil, sur notre site internet. Et ça permet aussi de trouver des alternatives pour les étudiants.
Eloi Thiboud : Merci, Louise Ombrutus, d'être venue sur notre plateau et de nous avoir expliqué, avoir fait oeuvre de pédagogie pour expliquer au grand public et aussi aux étudiants quelles sont les solutions qui existent pour eux. Donc vous l'avez compris, vous pouvez aller sur le site les réseaux sociaux de Galis et des associations au sein de cette fédération. Je vous remercie d'avoir suivi cette émission. Vous pouvez retrouver plus de détails sur la vie étudiante et l'actualité lyonnaise sur le site lyoncapital.fr. À très bientôt.