Nathalie Beaulieu est la référente laïcité de l'Académie de Lyon. Elle revient sur le port de l'abaya, tenue traditionnelle de la religion musulmane, dans les enceintes des écoles, collèges et lycées.
Le 8 juin 2022, le Service central du renseignement territorial (SCRT), service de police héritier des RG chargé du suivi du communautarisme, notamment, a publié une note confidentielle sur les entorses faites à la loi de 2004 sur la laïcité à l'école. Les services de renseignement s'inquiétaient de l'apparition, entre autres violations à la loi, de l'abaya dans l'enceinte des établissements scolaires. L'abaya est une robe longue et ample traditionnelle de la religion musulmane.
Le 6 juin dernier 2023, le ministre de l'Éducation Pap Ndiaye s'est entretenu avec les différents recteur d'académie sur le sujet.
Si les abayas sont "clairement concernées par la circulaire", il n'en reste pas mois que "l'appréciation du caractère religieux, ou pas, ce sont les chefs d'établissement qui doivent l'apporter".
En vérité, pas grand chose de nouveau.
A Lyon, "aucun établissement scolaire n'est épargné par le sujet, c'est la volumétrie qui peut changer"
Aujourd'hui, les chefs d'établissement se sentent démunis et désarmés face à ce problème croissant. Selon le syndicat majoritaire des chefs d'établissement, il y aurait, à l'échelle nationale, 7 lycées sur 10 et 3 collèges sur 10 qui feraient état de ce problème. Si l'Académie de Lyon n'est pas en mesure de donner des chiffres, Nathalie Beaulieu, sa référente laïcité explique qu' "aucun établissement scolaire n'est épargné par le sujet, mais c'est la volumétrie qui peut changer" et que certains territoires et les lycées sont "plus exposés".
Dans le ressort de l'Académie de Lyon, 500 chefs d'établissement ont été formés pour appliquer la loi de 2004 concernant les abaya.
La nouveauté ? Chaque dossier d'inscription intégrera désormais un formulaire attirant rappelant les familles au principe de laïcité et "un engagement à le respecter".
Retranscription intégrale et textuelle de l'entretien spécial abaya dans les établissements scolaires
Guillaume Lamy : Bonjour à tous et bienvenue dans ce nouveau rendez vous de 6 minutes chrono. Nous accueillons aujourd'hui Nathalie Beaulieu, référente laïcité au rectorat de Lyon. Bonjour.
Nathalie Beaulieu : Bonjour.
Guillaume Lamy : Merci d'avoir accepté notre invitation. Alors, en juin dernier, les services de renseignement s'inquiétaient de l'apparition notamment d'abaya dans l'enceinte des établissements scolaires. L'abaya est une robe longue et ample traditionnelle de la religion musulmane. Le 6 juin dernier, le ministre de l'Éducation Pap Ndiaye a réuni, s'est entretenu, avec les différents recteur d'académie sur le port de l'abaya à l'école. Quelles consignes ont été données aux différents recteurs, notamment au recteur de Lyon ?
Nathalie Beaulieu : Les consignes, ce sont les consignes que nous avions déjà depuis la rentrée scolaire et la circulaire de novembre 2022. C'est -à-dire d'être très vigilant et d'être peut-être plus ferme sur l'application de la loi de 2004 concernant le port de signes et de tenues qui manifestent une appartenance religieuse.
Guillaume Lamy : Concrètement, est-ce que des choses ont changé ? Que dites -vous dites aux chefs d'établissement ? J'ai entendu qu'il y avait eu un formulaire qui va être envoyée aux parents d'élèves.
Nathalie Beaulieu : Et alors, pour cette rentrée, pour la rentrée 2023, les règlements intérieurs, on a demandé aux chefs d'établissement d'apporter des modifications à leur règlement intérieur qui réaffirme le principe de laïcité et en précisant que tout signe religieux doit être enlevé, retiré avant l'entrée dans l'établissement . Le formulaire va être diffusé par le recteur au moment des inscriptions dans les établissements scolaires auprès des élèves et des familles. Il est un rappel au principe de laïcité et un engagement à le respecter.
Guillaume Lamy : Est-ce que les chefs d'établissement ne sont pas un peu démunis, voire désarmés ? Parce qu'effectivement, certains élèves qui portent l'abaya peuvent dire non, il s'agit de vêtements culturels et non cultuels. Est ce qu'il n'y a pas un flou là dessus ?
500 chefs d'établissement de l'Académie de Lyon ont été formés sur le port de l'abaya
Nathalie Beaulieu : Alors, les chefs d'établissement d'abord, les équipes ont été formées depuis plusieurs années sur le principe de laïcité et cette année, plus de 500 chefs d'établissement de l'Académie de Lyon ont été formés et en particulier sur cette difficulté, pour eux, à appliquer la loi de 2004 concernant les abaya. Donc on reste sur le même principe du dialogue avec les élèves et l'abaya. Ce qu'il faut signifier et en tout cas bien comprendre, c'est que l'abaya est une tenue qui doit être, je dirais, prise en compte comme étant potentiellement un signe ostentatoire. Et les chefs d'établissement, effectivement, dans le dialogue qu'ils ont avec les élèves et leurs familles, doivent pouvoir montrer en quoi c'est un signe manifestant une appartenance religieuse. C'est pas simple, mais en tout cas, ils ont été formés au dialogue et aux différents arguments que peuvent avoir les élèves.
Guillaume Lamy : Donc ça veut dire que, finalement, il n'y a pas une règle qui va s'appliquer systématiquement, c'est à dire que c'est du cas par cas.
Nathalie Beaulieu : Alors la règle, elle est claire. La règle, c'est tout signe et toute tenue manifestant une appartenance religieuse est interdit au sein d'un établissement. Ensuite, lorsqu'il s'agit de ces tenues en particulier, on rappelle la loi de 2004 et le principe de son application. C'est le dialogue avec l'élève, avec chaque élève. Et ensuite, si l'élève refuse d'enlever cette tenue, qui peut être apparentée pour certaines à un signe ostentatoire, hé bien le chef d'établissement prendra les mesures qui s'imposent, c'est-à-dire des mesures disciplinaires.
En France, il y aurait 7 lycées sur 10 et 3 collèges sur 10 qui feraient état de ce problème d'abaya
Guillaume Lamy : Selon le syndicat majoritaire des chefs d'établissement, en France, il y aurait 7 lycées sur 10 et 3 collèges sur 10 qui feraient état de ce problème. Dans l'Académie de Lyon, quels sont les chiffres que vous avez, vous, à votre disposition ?
Nathalie Beaulieu : Je ne peux pas entrer dans les détails. Aujourd'hui, on peut dire qu'aucun établissement scolaire n'est épargné par le sujet, mais c'est la volumétrie qui peut changer. C'est-à-dire qu'il y a des territoires qui sont plus exposés que d'autres et les lycées également sont plus concernés par le sujet que les collèges.
Guillaume Lamy : Est ce qu'on peut parler, je reprends l'expression du ministre de l'Éducation, de "zones de non-droit" dans l'Académie de Lyon ?
Nathalie Beaulieu : Je dirais que on ne peut pas parler de zones de non droit dans le sens où la règle elle est, elle est ré explicitée aux élèves. Donc, par conséquent, peut-être que dans l'éducation on est sur un principe de l'éducabilité. Et c'est vrai que les proviseurs appliquent ce principe et réexplique, font des dialogues. C'est vrai que lorsqu'il y a un nombre conséquent d'élèves, ça prend du temps, et le temps de l'éducation n'est pas forcément, enfin on agit sur un temps long. Aujourd'hui, on se rend compte que parfois ça porte pas ses fruits. Donc c'est pour ça que le recteur de l'Académie de Lyon a réinsisté auprès des chefs d'établissement qui en sont convaincus, qu'à cette rentrée, il fallait que nous adoptions des protocoles certainement plus stricts par rapport à ce sujet.
Guillaume Lamy : Très bien. Merci beaucoup Nathalie Beaulieu d'avoir été avec nous sur ce 6 minutes chrono pour ce sujet sur l'abaya. Vous retrouvez plus d'informations sur www.lyoncapitale.fr À très bientôt ! Au revoir.
vous semblez oublier ::*l'attaque de l'ennemi contre l'islam, les différends et l'hostilité entre deux croyants…) le mensonge devient alors permis à ce moment. Si l'homme peut employer une expression à double sens pour éviter de mentir, alors il est tenu d'agir de la sorte. **
"Le rectorat de Lyon va être plus ferme sur le port de l'abaya dans les lycées et les collèges" Comment croire les rectorat, le minsistère et son armée de soumis. Après Paty, l'omerta et la politique du "pas de vague" !
ce serait logique !
Le rectorat est un service de l'Etat et il lui a fallu 19 ans pour réaliser que c'est de sa responsabilité (aussi) de faire appliquer les lois de la République. On croit rêver mais maintenant le ver est bien installé dans le fruit...