Fabrice Matteucci, secrétaire fédéral du Parti socialiste du Rhône, est l'invité de 6 minutes chrono pour revenir sur les électiosn européennes.
La liste socialiste et Place publique par Raphaël Glucksmann est arrivée en tête des élections européennes à Lyon et a devancé les autres composantes de la Nupes à l'échelle nationale. Le scrutin a marqué le retour du PS sur le devant de la scène. "On a montré que le programme européen qu'on portait en européen et pour l'Europe a été entendu par nos concitoyens, alors on fait un bon résultat et ça montre que la social-démocratie et le parti socialiste sont capables de porter un discours qui parle à nos concitoyens", se réjouit Fabrice Matteucci.
Le secrétaire fédéral du PS du Rhône se projette avec plus de gravité vers les élections législatives anticipées suite à la dissolution de l'Assemblée nationale : "notre idée c'est vraiment d'avoir un front populaire contre l'extrême droite et qu'en l'occurrence on puisse sous une forme d'une coalition ou autre terme, quel que soit celui qu'on choisit, faire barrage à l'extrême droite. Emmanuel Macron et son gouvernement ont montré qu'ils n'étaient plus capables de le faire".
La retranscription intégrale de l'entretien avec Fabrice Matteucci
Bonjour à tous et bienvenue, vous regardez 6 minutes chrono, le rendez-vous quotidien de la rédaction de Lyon Capitale et aujourd'hui nous accueillons Fabrice Matteucci. Vous êtes secrétaire fédéral du parti socialiste dans le Rhône, parti socialiste qui est arrivé en tête des élections européennes à Lyon et en tête à gauche. C'est plutôt un soir qui a marqué le retour de la social-démocratie, cette victoire vous a peut-être été un peu enlevée par l'annonce d'Emmanuel Macron ce dimanche de dissoudre l'Assemblée Nationale, on y reviendra, mais qu'est-ce qu'il faut voir dans ces élections européennes pour vous à votre niveau, c'est le retour des beaux jours pour le PS, le retour des jours heureux ?
Ce dimanche en fait on a montré que le programme européen qu'on portait en européen et pour l'Europe a été entendu par nos concitoyens, alors on fait un bon résultat et ça montre que la social-démocratie et le parti socialiste sont capables de porter un discours qui parle à nos concitoyens et on peut s'en féliciter. Après c'est sûr que le résultat de l'extrême droite est quelque chose de relativement inquiétant.
C'est moins vrai dans la métropole de Lyon, ils arrivent en tête dans de nombreuses communes notamment de la Couronne Est...
Et dans le Nouveau Rhône. Donc c'est sûr que si on prend à l'échelle de Lyon, le résultat de la liste réveiller l'Europe et donc du parti socialiste avec place publique est un résultat on pourrait dire plutôt positif, mais il ne faut pas nécessairement se contenter de ça et il faut qu'on puisse garder cette dynamique.
Les élections européennes sont des élections où des fois les électeurs, peut-être c'est un peu caricatural, se font plaisir. C'était notamment une élection qui profitait souvent à Europe Écologie les Verts. Est-ce que vous pensez que c'est le retour du PS ou c'est simplement un sursaut, il ne faut pas tirer trop de conséquences d'élections européennes qui valent ce qu'elles valent ?
Non, je pense que ça s'inscrit quand même dans une stratégie du long terme et puis aussi d'avoir un discours clair. C'est vrai que le travail qui a été conduit sur le mandat européen précédent avec Raphaël Glucksmann et Sylvie Guillaume qui ne s'est pas représenté est un travail qui a porté et le parti socialiste en l'occurrence est un parti qui est reconnu comme européen donc je ne pense pas que ce soit qu'un phénomène passif mais c'est plutôt finalement l'inscription d'une stratégie et puis aussi la reconnaissance que la social-démocratie peut être porteur en fait d'un discours clair et défendre des valeurs européennes.
Mais est-ce que vous allez pouvoir rester social-démocrate ou en tout cas sur cette ligne social-démocrate très longtemps puisque voilà ce profil déjà des élections législatives pour le 30 juin et cette question de est-ce que la NUPS repart pour un tour ? En revenant à la social-démocratie, vous étiez un peu sorti de cette alliance avec les insoumis. Qu'est-ce que vous allez faire demain ? Vous repartez avec les insoumis ?
Écoutez, il y a des échanges qui ont lieu actuellement au niveau national, on va voir comment les choses se composent. En tous les cas, Olivier Faure l'a rappelé, notre idée c'est vraiment d'avoir un front populaire contre l'extrême droite et qu'en l'occurrence on puisse sous une forme d'une coalition ou autre terme, quel que soit celui qu'on choisit, faire barrage à l'extrême droite. Emmanuel Macron et son gouvernement ont montré qu'ils n'étaient plus capables de le faire.
Mais alors, ce front populaire qui pourrait être la nouvelle appellation de la NUPS puisque la NUPS est un peu plombée quand même, elle englobe qui ? Vous pouvez retravailler avec les insoumis ? La campagne des européens a été très dure entre vos deux parties. Raphaël Glucksmann a été la cible d'attaque, vous avez aussi eu des maux durs contre la ligne des insoumis ces derniers mois. C'est possible de rebosser avec eux ?
Comme on l'a dit, le rassemblement de la gauche va se faire aussi sur des personnes qui sont raisonnables, des personnes qui se respectent et qui sont capables de travailler les unes avec les autres. Donc on va voir.
Il y a des lignes rouges ?
Il y a des choses sur lesquelles on a des désaccords. Il faut qu'on arrive soit à les dépasser, soit on ne les dépassera pas.
Concrètement, vous allez devoir investir des candidats. Est-ce que vous êtes prêt ? Vous, par exemple, vous étiez candidat aux dernières législatives sur la circonscription qui englobe Calouir-les-Monts d'Or. Vous avez découvert dimanche soir qu'il fallait repartir au combat. Est-ce que le PS est en ordre de marche ?
Écoutez, je pense qu'on a été surpris comme tout le monde. Donc on a des candidats et pour ce qui me concerne, moi j'ai été candidat en 2022. Si dans le cadre des discussions nationales, la cinquième circonscription est une circonscription sur laquelle on peut porter le discours et dans lequel je peux porter ce discours, je serai candidat. Mais pour l'instant, j'attends les échanges au niveau national.
On dit beaucoup qu'Emmanuel Macron a fait un pari ce dimanche. Est-ce que vous pensez que c'est un pari fou, comme on peut l'entendre ? Est-ce que vous pensez qu'il y a une chance que le Rassemblement national et Jordan Bardella soient premiers ministres le 8 juillet au matin ?
Le risque est là, et donc c'est pour ça qu'il faut absolument qu'on se mobilise pour empêcher ça. C'est tout le discours qu'on porte, c'est toute la conviction qu'on engage dans la période qui s'ouvre, c'est qu'il faut empêcher l'extrême droite de prendre les clés du pouvoir. Et c'est vrai que la stratégie d'Emmanuel Macron, qui est une stratégie quand même de la terre mollée, ou après moi le chaos, diront certains, peut permettre au Rassemblement national et à Jordan Bardella de devenir premier ministre. En tous les cas, il postule comme tel. Donc à nous de nous mobiliser pour combattre ça.
Donc du Front "Populaire" au Front Populiste. NUPESS en prime !
Bas du front ou haut du front, apparemment ils croient encore tous que "la monnaie n'est pas le problème", qu'il faut être "gentil" ou "fort" dans un monde en guerre commerciale permanente...
et pendant ce temps tout continu à être empoisonné au nom de "la rentabilité monétaire".