David Kimelfeld, ancien président de la Métropole de Lyon et actuel élu d'opposition, est l'invité de 6 minutes chrono.
La proposition d'Etienne Blanc de revenir à l'époque du Grand Lyon et donc de faire disparaître la Métropole de Lyon, est accueillie très fraîchement par David Kimelfeld, actuel élu centriste d'opposition et ancien président de cette collectivité : "cette proposition de changer de nouveau, quelque part de revenir en arrière, est illusoire, elle est inefficace et elle est même quelque part dangereuse pour les habitantes et les habitants de la métropole. Je dis dangereuse en y mettant des guillemets. Elle est illusoire parce que, qui pense que dans les trois ans qui viennent à l'Assemblée nationale et au Sénat, on va pondre une loi qui va réunir des majorités consensuelles pour changer le mode de scrutin ? C'est quelque part laisser penser quelque chose qui ne se fera pas".
Pour David Kimelfeld, les conflits entre les maires et l’exécutif relève plus d’un problème de dialogue que d’un changement législatif pour revenir au fonctionnement de l’époque du Grand Lyon. "Ce problème se règle par une gouvernance la plus consensuelle et la plus ouverte possible. Est ce que les Verts souhaitent simplement dérouler leur programme quoi qu'il en coûte quoi qu'il arrive ou est-ce qu'ils considèrent qu'il faut travailler en lien avec les maires qui sont bien souvent les seuls élus connus ?", s'interroge l'ancien président de la Métropole.
La retranscription intégrale de l'entretien avec David Kimelfeld
Aujourd'hui, nous accueillons David Kimelfeld Vous êtes élu à la métropole de Lyon dans l'opposition, plutôt centriste, vous en avez été aussi le président. On va évoquer les enjeux finalement qui concernent la métropole de Lyon. Est-ce que l'outil est bon puisqu'il y a eu une proposition notamment de loi, enfin il y a un projet de loi d’Étienne Blanc pour revenir là-dessus au Sénat. Avant, vous vouliez revenir sur ce qui s'est passé ces derniers jours, ce qui continue de se passer aujourd'hui en Israël et en Palestine.
Oui d'abord moi je voulais montrer que notre métropole est importante mais en même temps quelquefois, on est un peu déconnecté non pas du monde réel mais de la situation internationale et donc avoir une pensée d'abord pour le peuple arménien qui vit un génocide au Karabagh mais aussi pour le peuple israélien qui qui vient de vivre des actes terroristes perpétrés par le Hamas de façon extrêmement violente et puis aussi pour le peuple palestinien qui n'est pas en majorité derrière le Hamas mais qui veut simplement vivre pacifiquement y compris avec les Israéliens comme voisins. Voilà ce que je voulais en dire.
On a vu que dans la classe politique française c'est un peu compliqué. Est-ce que cette affaire elle est binaire Est-ce que c'est blanc ou noir ou est-ce que tout est gris puisque certains disent attention ces violences qui ont eu lieu elles peuvent trouver une raison. Comment on se positionner quand on est responsable politique par rapport à ça ?
Je crois que d'abord il faut acter que le sujet est extrêmement compliqué; qu'il faut avoir des paroles extrêmement modérées et ne pas chercher à transfigurer ou à importer le conflit ici ou là. Je crois que le le dialogue doit continuer à se nouer. Il faut dénoncer ce que sont des actes terroristes perpétrés par le Hamas mais il ne faut pas oublier de dire qu'il y a un peuple palestinien qui lui a aussi envie de vivre pacifiquement. Après les solutions ce n'est bien évidemment pas moi qui les ai en main mais je pense qu'il faut tenir ce langage comment dire équilibré et puis surtout prendre conscience qu'en Israël et en Palestine tout le monde se contrefout de savoir ce que pense tel ou tel parti politique en France du sujet. Essayer d'en faire un conflit politique en France n'a, à mon sens, aucun sens et n'est pas au niveau.
On va revenir maintenant plus près de nous, redescendre un peu dans la température et dans la gravité voilà il y a ces enjeux ce que j'expliquais tout à l'heure la métropole de Lyon aujourd'hui on est à mi-mandat sur ce mandat là qui est le premier où le président de la métropole a été élu au suffrage universelle directe et se pose la question de revenir sur ce mode de scrutin sur cette organisation là puisque notamment des maires principalement de droite et du centre disent on n'est plus respecté on n'est plus entendu par la métropole la métropole décide pour nous donc il faut revenir à l'ancien fonctionnement vous qu'est ce que vous en pensez ?
Je pense que cette proposition de changer de nouveau, quelque part de revenir en arrière, est illusoire, elle est inefficace et elle est même quelque part dangereuse pour les habitantes et les habitants de la métropole. Je dis dangereuse en y mettant des guillemets. Elle est illusoire parce que, qui pense que dans les trois ans qui viennent à l'Assemblée nationale et au Sénat, on va pondre une loi qui va réunir des majorités consensuelles pour changer le mode de scrutin ? C'est quelque part laisser penser quelque chose qui ne se fera pas". La deuxième chose c'est qu'elle est comment dire inefficace parce que si on revenait en arrière ça veut dire que pendant un an ou deux ans il va falloir remettre les choses en mouvement alors qu'on parle des compétences qui sont de la vie quotidienne des habitantes des habitantes de la métropole et donc je pense qu'on a déjà mis deux ans quand on devient métropole à mettre en route ces différentes compétences et je veux dire au égard aux problèmes que rencontrent nos concitoyens aujourd'hui de pouvoir d'achat de sécurité enfin l'ensemble de des sujets qui sont devant nous la transition écologique encore se dire "bah tiens on redémarre avec une nouvelle institution on va la remettre en route", il n'y a que les politiques qui peuvent penser que ce truc là est amusant. Les gens qui vivent au quotidien leurs problèmes, je ne pense pas qu'ils vont trouver ça amusant. Et puis elle est inutile parce qu'il existe des outils si tant est que le président de la métropole veuille les utiliser pour mettre en place une gouvernance qui associe au plus près les maires. Le rapport grivel avait pondu un certain nombre de propositions, il faut commencer par ça. Que le président de la métropole introduisent un certain nombre de réformes.
Ce n'est pas un problème institutionnel ?
Non pour moi ce n'est pas un problème institutionnel. C'est un problème de gouvernance. On l'avait senti déjà quand en en 2019 je demande à Marc Grivel de dire il faudrait peut-être faire un certain nombre de propositions parce que la prochaine fois on va être élu au suffrage universel direct il y aura des maires qui étaient présents qui ne seront plus présents voire même des communes qui ne seront plus présentes, il faut qu'on fasse des propositions pour faire en sorte que dans le cadre de la loi on puisse les associer au mieux et il y a une vingtaine de propositions qui ont été faites aucune n'a été mis en place par Bruno Bernard. Je pense qu'il devrait plutôt commencer par ça plutôt que de laisser ses vice-présidents se prendre effectivement quelquefois pour des vice-maires dans certaines communes.
Comment on règle ce problème par exemple dans une commune qui avait décidé de faire passer une piste cyclable sur la rue par exemple de la république et à qui finalement on dit bah la piste cyclable nous on va la faire passer rue des alliés ?
On le règle normalement par une gouvernance la plus consensuelle et la plus ouverte possible ça c'est un sujet politique c'est à dire c'est est ce que les verts est ce que les verts souhaite simplement dérouler leur programme quoi qu'il en coûte quoi qu'il arrive ou est-ce qu'ils considèrent qu'il faut travailler en lien avec les maires qui sont bien souvent les seuls élus d'ailleurs connus au passage des habitants et des habitants de la commune le vice-président le président de la métropole ça reste assez lointain et la deuxième chose c'est de mettre en place un certain nombre d'outils qui nécessite quelquefois juste changer le règlement intérieur pour introduire le fait que par exemple je veux pas rentrer dans la technique mais en conférence territoriale des maires Il y a un certain nombre de décisions qui soient actées et qui sont obligatoirement actées conjointement par l'exécutif de la métropole et les maires.