Delphine Godefroy est guide-conférencière à l'office du tourisme de Lyon.
Delphine Godefroy est guide-conférencière à l’office du tourisme de Lyon.

Périmètre UNESCO à Lyon : "Il a un intérêt pour l'humanité tout entière" (vidéo)

Delphine Godefroy, guide-conférencière à l'office du tourisme de Lyon, présente le périmètre UNESCO lyonnais pour les 25 ans du site.

Delphine Godefroy explique en premier ce que veut dire l'inscription sur la liste UNESCO, notamment avec le critère de la "valeur universelle et exceptionnelle" (VUE) du site : "La valeur universelle et exceptionnelle, c'est la reconnaissance pour un site et il n'y en a que 52 en France sur une liste d'un peu plus de 1150 dans le monde. D'un site qui est à la fois universel, c'est à dire qu'il a un intérêt pour l'humanité tout entière au-delà des frontières d'un pays ou d'un continent. Et exceptionnel, c'est-à-dire qu'il y a aussi une importance à vouloir transmettre, à vouloir conserver, donc entretenir et transmettre ce patrimoine aux générations futures."

La carte du périmètre UNESCO de Lyon

Lire aussi : Quel avenir pour le site Unesco de Lyon ?

Bien que tout le monde pense au Vieux Lyon lorsque l'on parle de périmètre UNESCO, la guide-conférencière précise que le périmètre englobe aussi les pentes de la Croix-Rousse, la Presqu'Ile jusqu'au quartier d'Ainay, et puis la colline de Fourvière. Un site UNESCO assez grand, souvent comparé à celui de Venise en termes de superficie. Même la ville de Paris ne possède pas un site UNESCO aussi grand.

Lire aussi : Site UNESCO de Lyon : "Le plan de gestion est une sorte de guide" (vidéo)

Les 25 ans du site

A l'occasion des 25 ans du périmètre, Delphine Godefroy avec les guides de l'office du tourisme propose une visite exceptionnelle, de 1h30, gratuite, pendant deux mois, centrée sur le site UNESCO lyonnais. D'autres événements sont aussi prévus par de nombreux acteurs culturels de Lyon.

Plus de détails dans la vidéo sur la petite histoire de cette grande reconnaissance avec Delphine Godefroy.

Lyon Capitale a consacré un dossier complet sur le sujet de la révision du plan de gestion du site Unesco de Lyon. A retrouver ICI.


Le retranscription complète de l'émission avec Delphine Godefroy :

Bonjour à tous, bienvenue dans votre émission 6 Minutes Chrono, le rendez-vous quotidien de la rédaction de Lyon Capitale. Aujourd'hui on va parler du périmètre UNESCO, une inscription extraordinaire pour le centre historique de Lyon et dont les Lyonnais peuvent être fiers. Nous allons fêter, ce mois de décembre, les 25 ans de l'inscription du centre-ville de Lyon sur la liste UNESCO. Pour en parler, nous recevons Delphine Godefroy qui est guide conférencière. Bonjour Delphine Godefroy. Merci d'être venue sur notre plateau, on va rentrer dans le vif du sujet. Qu'est-ce que ça représente d'être inscrit sur les listes UNESCO ? 

 
Cette inscription pour Lyon, c'était d'abord, il y a 25 ans, une grande surprise puisque Lyon n'était pas la ville qu'elle est devenue aujourd'hui. Être inscrit à l'UNESCO, c'est à la fois un grand honneur mais aussi des devoirs au niveau de la protection, de la restauration et de la médiation de ce que c'est que l'UNESCO et les valeurs de l'UNESCO. 

On en parlait un petit peu avant l'émission, il y a aussi la question de la VUE, de la valeur universelle et exceptionnelle, vous pouvez nous retoucher un petit mot ? 

La valeur universelle et exceptionnelle, c'est la reconnaissance pour un site et il n'y en a que 52 en France sur une liste d'un peu plus de 1150 dans le monde. D'un site qui est à la fois universel, c'est à dire qu'il a un intérêt pour l'humanité tout entière au-delà des frontières d'un pays ou d'un continent. Et exceptionnel, c'est-à-dire qu'il y a aussi une importance à vouloir transmettre, à vouloir conserver, donc entretenir et transmettre ce patrimoine aux générations futures. 

Voilà, donc c'est quand même une renaissance assez incroyable dont on peut être fier, je le disais en introduction. Est-ce que vous pouvez nous dire un petit peu aussi quel est le périmètre UNESCO parce que je sais que, intuitivement, tout le monde pense Vieux-Lyon, mais en fait ça dépasse largement le simple Vieux-Lyon ? 

Tout à fait, puisque à Lyon c'est plus de 400 hectares qui sont inscrits à l'UNESCO et c'est la ville et ses quatre quartiers les plus anciens, donc avec la Saône au cœur, la colline de Fourvière, les pentes de la colline de la Croix-Rousse, la moitié de la Presqu'île qui correspond à la partie ancienne avant les travaux de M. Perrache. 

Ça s'arrête vers Carnot, c'est ça ?

Ça s'arrête entre Bellecour et la place Carnot, rue des Remparts d’Ainay exactement, à l'emplacement de l'ancien confluent, et puis le quatrième quartier bien sûr c'est le quartier du Vieux Lyon, mais celui-là, en général, on l'a en tête. Les gens le connaissent. Mais il n'y a pas que le Vieux Lyon. 

Alors est-ce que vous pouvez aussi nous expliquer comment ça s'est passé à l'origine ? Certains parlent mêmes de “miracle lyonnais”, comment est-ce qu'on a réussi, nous, notre ville de Lyon à obtenir ce titre si honorifique ? 

Il faut se remettre dans le contexte d'il y a 25 ans. Lyon n'était pas la métropole rayonnante qu'elle est devenue aujourd'hui. Et on dirait aujourd'hui que c'est une initiative citoyenne, une initiative d'association. La Renaissance du Vieux Lyon qui a déjà sauvé le Vieux Lyon, qui a fait beaucoup pour le Vieux Lyon dans les années 60, avec Patrimoine Aurhalpin qui fédère toutes les associations patrimoniales d'Auvergne-Rhône-Alpes aujourd'hui, qui ont proposé à la municipalité de Lyon en 1995, donc c'était la municipalité de Raymond Barre, de faire le dossier pour au départ, on est parti du Vieux Lyon, mais très rapidement en fait les spécialistes se sont rendu compte qu'il fallait élargir, parce que pour être inscrit sur cette liste, il faut avoir cette valeur universelle exceptionnelle. 

Le Vieux Lyon ne suffisait pas en lui-même ? 

Le Vieux Lyon ne suffisait pas en lui-même. Il est exceptionnel, mais il n'est pas exceptionnel au niveau mondial, si on compare avec le patrimoine de Renaissance en Italie par exemple, ça ne méritait pas cette inscription à lui tout seul, mais il a toute sa place dans l'inscription de ce site historique, comme on l'appelle à Lyon, puisque ça correspond grosso modo à la ville de l'an 1000 jusqu'à la fin du XVIIIe siècle. 

C'est la mairie qui a porté au niveau de l'État, parce que c'est que l'État qui peut postuler pour un site à l’UNESCO ? 

Tout à fait, c'est-à-dire que l'UNESCO c'est une institution internationale qui a comme interlocuteur les États, donc il faut bien sûr l'engagement de la collectivité, et ça demande un engagement fort. Pour Lyon ça n'a pris que trois ans, aujourd'hui les dossiers sont un peu plus complexes. Mais il faut bien sûr derrière un soutien de l'État, et d'ailleurs la demande officielle est toujours faite par l'État dans lequel se trouve le site. 

Alors voilà, c'est quand même quelque chose d'extraordinaire, il faut le préciser, l'initiative est partie de citoyens, avant d'être reprise par les élus, c'est aussi ça qui fait un peu le sel de cette candidature. Aujourd'hui, nous fêtons les 25 ans, est-ce que vous vous proposez quelque chose de différent pour cet événement ?

Effectivement, l'office de tourisme a imaginé, au niveau du bureau des guides, notre équipe de guides, on a imaginé une visite à destination des lyonnais pour leur présenter le patrimoine universel et exceptionnel de Lyon. On a imaginé une visite courte, puisque de plain pied, pour éviter les collines lyonnaises aussi, accessibles à chacun. Et l'idée, c'était de faire découvrir, redécouvrir aux Lyonnais un endroit où on va toujours, peut-être pour faire ses courses, pour aller au restaurant, mais pas forcément pour regarder le patrimoine. Et donc cette visite des 25 ans, elle est sur la presqu'île de la Saône au Rhône, en racontant une ville qui a une histoire qu'on connaît peut-être moins sur l'imprimerie, sur l'histoire du consulat lyonnais, autour bien sûr des grandes thématiques qui ont été reconnues par l'UNESCO, qui sont le commerce, qui sur la situation de confluence, et cette ville qui a eu des influences du nord et du sud à toutes les époques, à travers ces deux grands cours d'eau. 

Et c'est une visite en combien de temps, à peu près ? 

Alors c'est une visite qui dure à peu près une heure et demie, qui a été achetée par la ville de Lyon. Donc c'est offert au lyonnais, dans le cadre des 25 ans, et les visites s'étalent sur ce dernier trimestre, une fois dans la semaine et une fois le week-end, pour permettre à chacun d'y trouver son compte, de pouvoir venir s'inscrire. 

Merci beaucoup 
Delphine Godefroy d'être venue sur notre plateau pour nous préciser toutes ces informations sur le périmètre UNESCO. Je vous précise aussi qu'il y a d'autres activités pendant cet événement des 25 ans du site UNESCO, que vous pouvez retrouver sur le site lyoncapitale.fr et le site de la mairie de la ville de Lyon. Je vous dis à très bientôt, à la semaine prochaine.  

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