Pierre Oliver lyon
Pierre Oliver, maire LR du 2e arrondissement de Lyon.

Pierre Oliver (LR) : "pour nous, les extrêmes se valent"

Pierre Oliver, maire du 2e et secrétaire départemental des Républicains, revient dans 6 minutes chrono sur le premier tour des élections législatives.

Le poids des Républicains a continué de décliner lors des élections législatives du 30 juin mais la droite pourrait paradoxalement limiter la casse en nombre de députés. "On maintient nos positions sur un certain nombre de circonscriptions, et notamment en Auvergne Rhône-Alpes, parce que quand on regarde un petit peu plus en détail, la plupart de ces circonscriptions sont dans la région Auvergne-Rhône-Alpes, et je pense que nos candidats ont largement bénéficié de leur implantation locale, en ajoutant à cela une communication autour de la personnalité de notre président de région Laurent Wauquiez", veut retenir Pierre Oliver, maire LR du 2e et conseiller régional.

Il appelle aussi à ne pas sur-interpréter les mauvais résultats de la droite à Lyon quand le RN atteint des niveaux inédits dans les circonscriptions lyonnaises : "des candidats (du RN; ndlr) totalement désincarnés, que personne n'a vu, qui n'étaient d'ailleurs même pas sur leurs affiches, ont réussi à faire un score au-dessus de 15%, ils ont surtout bénéficié d'une vague nationale. Et d'ailleurs, les élections législatives, c'est souvent ça, on a souvent tendance quand même à dissocier les élections nationales comme les législatives ou les présidentielles d'un scrutin municipal, où on va plus s'orienter sur le vote d'une personnalité que l'on connaît, qui est investie sur le terrain. Après, pour notre famille politique, toute notre campagne s'est jouée sur l'individualité de nos candidats. Alors c'est sûr qu'à Lyon, on pensait faire un meilleur score, c'est vrai que nos candidats n'ont pas forcément fait le score qu'on pouvait espérer, mais malgré tout, qu'est-ce qu'on pouvait faire de plus avec la campagne nationale que nous avons connue ? Donc malgré tout, je pense que c'est honorable et qu'en tout cas, à l'avenir, nous allons voir aussi comment la vie politique va se recomposer parce que ce qui va se passer le 7 au soir va aussi nous permettre d'y voir plus clair pour la suite des événements".

La retranscription intégrale de l'entretien avec Pierre Oliver

Bonjour à tous et bienvenue, vous regardez 6 minutes chrono, le rendez-vous quotidien de la rédaction de Lyon Capitale et aujourd'hui on va s'intéresser à l'analyse du premier tour des élections législatives de ce 30 juin, pour en parler nous accueillons Pierre Oliver. Vous êtes maire LR du 2ème, secrétaire départemental de la fédération LR du Rhône, pour les LR on s'imaginait que le scrutin allait être compliqué. Il l'est. Vous n'êtes crédité au niveau national, les résultats officiels vous créditent de 6,5% des suffrages, ça confirme finalement ce qu'on pouvait redouter, l'effacement de votre parti dans le paysage politique français...


C'est-à-dire qu'on pensait qu'il y aurait l'effacement, enfin je dirais qu'un certain nombre de commentateurs le pensaient. Cette campagne a été particulièrement compliquée pour nous parce que quand vous avez le président de votre parti politique qui quitte la famille pour rejoindre l'extrême droite, quand vous avez comme ça toute une communication autour de ce départ qui a été orchestrée et où finalement il y avait une confusion totale pour les électeurs, arriver au résultat où nous sommes finalement c'est honorable, et puis moi je vais surtout faire un focus sur les circonscriptions, parce que la réalité c'est quand on regarde un petit peu les projections…


Oui il y a un petit côté alchimiste, avec 6,5% vous arrivez à en faire beaucoup plus...


C'est ce qui est un petit peu paradoxal dans la situation que nous connaissons en tant que Républicains, c'est que malgré tout, selon les projections que l'on a avec les résultats du premier tour, nous risquons de l'emporter entre dans 42 circonscriptions jusqu'à une cinquantaine, donc en fonction d'une fourchette haute ou d'une fourchette La fourchette haute pour nous elle va être autour de 52, la fourchette raisonnable elle sera autour de 46-47 et la fourchette basse autour de 43, donc pour dire que nous n'avons fait que 6,5% des résultats nationaux, en réalité on maintient nos positions sur un certain nombre de circonscriptions, et notamment en Auvergne Rhône-Alpes, parce que quand on regarde un petit peu plus en détail, la plupart de ces circonscriptions sont dans la région Auvergne-Rhône-Alpes, et je pense que nos candidats ont largement bénéficié de leur implantation locale, en ajoutant à cela une communication autour de la personnalité de notre président de région Laurent Wauquiez, et je pense que c'est ce qui fait que nous avons réussi à maintenir un certain nombre de positions sur la région Auvergne-Rhône-Alpes.


Dans le Rhône, vous ne sauverez qu'un candidat, qu'un député sortant, M. Portier, dans la 9ème ?


C'est le scénario le plus probable, parce que dans la 8ème circonscription, c'est vrai qu'il y a une quadrangulaire, donc pour le coup, ça va être compliqué...

Qu'est-ce que vous appelez votre candidate à faire qui arrive en 4ème position ? qu'elle va se désigner derrière le Renaissance, derrière le candidat du nouveau quadrangulaire ?


De ce que j'ai entendu des différents candidats, c'est qu'aucun n'allait se retirer, donc voilà, maintenant on va avoir une quadrangulaire, et on verra bien ce que le résultat donnera, en tout cas pour la 9ème circonscription, je pense qu'Alexandre Portier a la capacité, comme ça avait été le cas d'ailleurs en 2022, de pouvoir remonter, pour pouvoir l'emporter au second tour, et je pense que c'est important parce qu'Alexandre Portier est un bon député de terrain, et je pense qu'on a besoin de cette jeune génération pour pouvoir rebâtir la droite demain.

La question qui se pose beaucoup depuis ce dimanche soir, c'est de savoir quelle attitude adopter, notamment, est-ce que c'est un front républicain, est-ce que c'est le Ni-Ni, est-ce que ce n'est pas une voie à l'extrême droite ? Comment vous vous positionnez, vous, personnellement, et puis peut-être aussi vous collectivement, même si l'expression collective va être plus compliquée ?


Après, collectivement, moi, de ce que je comprends des différents positionnements des responsables des Républicains, c'est qu'on part plutôt sur Ni-extrême droite, Ni-extrême gauche, parce que pour nous, les extrêmes se valent, et on le voit d'ailleurs dans l'attitude qu'ils ont les uns avec les autres. Et vous mettez qui pour à l'extrême gauche ? Moi, notamment la France Insoumise, on l'a vu, ils ont tenu un certain nombre de propos où ils ont carrément investi des candidats dans certaines circonscriptions qui, pour le coup, pouvaient être, par exemple, fiché S, je pense à Raphaël Arnault dans le Vaucluse. Donc voilà, pour nous, ces extrêmes, c'est évidemment impossible, et donc c'est pour ça qu'un certain nombre de responsables des Républicains ne voteront ni pour l'un ni pour l'autre. Moi, à titre personnel, si on revient peut-être plus sur du local, c'est vrai que le scénario que nous avons, c'est régulièrement la France Insoumise face à la majorité présidentielle. Donc moi, à titre personnel, je vais voter pour le candidat de la majorité présidentielle. Après, je pense qu'un certain nombre de nos électeurs ont du mal à y voir clair quand on entend que les candidats d'Emmanuel Macron se retirent au profit de la France C'est sûr que ce n'est pas de nature à inciter l'électorat républicain. Ça arrive de manière marginale. C'est quand même arrivé dans la 13e circonscription du Rhône, juste à côté de chez nous, où la députée sortante se désiste au profit de la France Insoumise, et finalement on se retrouve au deuxième tour sans parti républicain. Donc je trouve que c'est particulièrement dangereux d'avoir ce type d'attitude, parce que ça banalise l'extrême gauche, qui est particulièrement violente, et on le voit au quotidien, que ce soit dans nos rues quand ils cassent tout, ou que ce soit de manière plus générale dans les propos qu'ils peuvent tenir à l'Assemblée Nationale.


À Lyon, la droite a subi un nouveau revers sur ses élections législatives, puisque vous n'aurez aucun candidat présent au deuxième tour. Et puis j'ai envie de dire, le Rassemblement National, qui d'habitude est une force marginale à Lyon, arrive là à qualifier des candidats dans deux circonscriptions, la première, la quatrième, sur les circonscriptions, on va dire, historiquement, plutôt plus favorables à la droite. Est-ce que ça vous inquiète, vous, dans la perspective, peut-être notamment des municipales de 2026, où vous pourriez être le candidat de la droite, cet effacement vraiment local lyonnais de votre parti...


Ce que ça montre, c'est que des candidats totalement désincarnés, que personne n'a vu, qui n'étaient d'ailleurs même pas sur leurs affiches, ont réussi à faire un score au-dessus de 15%, ils ont surtout bénéficié d'une vague nationale. Et d'ailleurs, les élections législatives, c'est souvent ça, on a souvent tendance quand même à dissocier les élections nationales comme les législatives ou les présidentielles d'un scrutin municipal, où on va plus s'orienter sur le vote d'une personnalité que l'on connaît, qui est investie sur le terrain. Après, pour notre famille politique, toute notre campagne s'est jouée sur l'individualité de nos candidats. Alors c'est sûr qu'à Lyon, on pensait faire un meilleur score, c'est vrai que nos candidats n'ont pas forcément fait le score qu'on pouvait espérer, mais malgré tout, qu'est-ce qu'on pouvait faire de plus avec la campagne nationale que nous avons connue ? Donc malgré tout, je pense que c'est honorable et qu'en tout cas, à l'avenir, nous allons voir aussi comment la vie politique va se recomposer parce que ce qui va se passer le 7 au soir va aussi nous permettre d'y voir plus clair pour la suite des événements. Et ce que je note aussi, c'est que les résultats nationaux sont souvent à l'antipode de ce que l'on connaît au niveau local. On a eu Emmanuel Macron pendant 7 ans avec quasiment aucun élu macroniste à la région, à la ville de Lyon et à la métropole. Le RN vient de l'emporter, ils n'ont aucun conseiller municipaux, aucun conseiller d'arrondissement à Lyon. Donc voilà, on sent qu'il y a quand même un écart. La France Insoumise, la même chose, il n'y a pas de groupe France Insoumise à la ville de Lyon. Donc voilà, je pense qu'il se passe certaines choses au niveau national. Au niveau local, on est plus sur un schéma historique gauche-droite avec des partis républicains. Donc voilà, après on va voir ce que tout ça donnera sur les prochaines élections. Mais quand on voit à quel point les choses bougent et le sol est mouvant en politique actuellement, se projeter à deux ans c'est très compliqué.

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