Alice Rolland
Alice Rolland, fondatrice et gérante de Crèches de demain, sur le plateau de « 6 minutes chrono » / Lyon Capitale

"Prendre soin des salariées pour qu'elles prennent soin des enfants"

Les crèches privées sont sou le feu des critiques, accusées d'être des "usines à bébés". Dans la métropole de Lyon, Alice Rolland, fondatrice et gérante de Crèches de demain, défend son engagement.

"Les employées sont sommées de travailler à la chaîne, de minuter chaque changement de couche. Parfois peu formées et souvent sous-payées, elles font, comme les bébés, les frais de l’exigence de rentabilité, à coup d’heures sup’ pour combler les postes vacants si nécessaire. On optimise plutôt que d’accueillir." La quatrième de couverture du livre choc de la rentrée "Le Prix du berceau", fait froid dans le dos.

"Maltraitances, personnel épuisé, plaintes... Que se passe-t-il vraiment derrière la porte des crèches de nos enfants ? Tandis que les salariés, en détresse, désertent les établissements, la défiance des parents augmente." Celle de "Babyzness", l'autre enquête choc sur les crèches privées,

Sur le plateau de "6 minutes chrono", Alice Rolland, fondatrice et gérante de Crèches de demain, six crèches et quatre-vingt enfants dans la métropole de Lyon, défend son "engagement" pour "l'avenir des jeunes enfants" et leur "développement au futur".


"50% de nos charges sont des charges de personnel."


Crèches de demain a mis en place plusieurs leviers, partant du principe que si on prend soin des salariées, ces dernières prendront soin des enfants. Du bon sens qui passe par une politique RH "très très développée", une "vraie considération de nos salariées" (éducatrices pour enfants, auxiliaires de puéricuture, aides auxiliaires), une "politique de rémunération qui évolue" en rapport aux ambitions personnelles et à leur expérience, un "accompagnement de formation" ou encore une "analyse de la pratique".

Si il faut "entrer pleinement dans la culture du contrôle" des crèches, a reconnu le 6 septembre dernier, le porte-parole du gouvernement Olivier Véran, depuis le début de l'année, Crèches de demain a fait l'objet de trois contrôles sur ses cinq structures ont été par les services de la PMI (protection maternelle infantile) de la Métropole de Lyon. RAS.


Retranscription intégrale et textuelle de l'entretien avec Alice Rolland

Bonjour et bienvenue dans ce nouveau rendez-vous de Lyon Capitale. Nous recevons aujourd'hui Alice Rolland, bonjour.

Bonjour Guillaume Lamy.

Alice Rolland vous êtes fondatrice et gérante de Crèches de Demain plusieurs crèches dans la métropole de Lyon. Depuis la fin de l'été, le secteur de la petite enfance est un peu en état d'alerte. Il y a deux livres qui sont sortis, Babyzness et Le prix du berceau, qui en gros pour l'a faire courte, dénonçaient les grands groupes privés dans le secteur de la petite enfance depuis 20 ans et qui avaient un peu transformé les crèches je cite en "usines à bébés". Vous avez fondé Crèches de Demain, est-ce que dans le titre même Crèches de Demain c'était déjà aussi pour je ne sais pas dénoncer ce genre de chose ou pas ?

Pas du tout, c'était pour envisager l'avenir des jeunes enfants d'une manière engagée pour imaginer leur développement au futur.

Est-ce que, alors vous n'êtes pas sans savoir effectivement qu'il y a effectivement on pointe du doigt les crèches privées, est-ce que ce qui est dit dans ces livres c'est vrai on parle d'employés qui sont sommés de travailler à la chaîne, de minuter chaque changement de couche, sous-payés et en gros sous les frais d'exigence de rentabilité, d'heures supp, finalement on en faisait des usines à bébés. Est-ce que ces exemples reflètent la réalité selon vous ?

Alors c'est révoltant déjà, on tient à dire en fait, la profession complète je crois. Il faut savoir qu'on est beaucoup d'entreprises de crèches aujourd'hui. On est plus de 130 notamment à la Fédération d'entreprises de crèches et on est tous passionnés engagés et on souhaite en effet respecter la réglementation justement pour l'éveil et le développement des enfants et leur sécurité. Ce n'est pas la règle.

Vous par exemple Crèches de demain c'est quoi ? Vous avez des crèches dans la métropole ?

Alors nous on a cinq structures et bientôt sept en métropole lyonnaise. On accueille quatre-vingt enfants aujourd'hui et on a quatre à cinq salariés dans nos structures. Il faut savoir qu'on a un taux d'encadrement très élevé parce que justement on a cet engagement envers les familles.

C'est quoi le ratio encadrant ?

1 pour 6 et on tend à 1 pour 5 même, pour donner de la souplesse à nos salariés, pour justement faire un accueil de qualité.

Comment est-ce que les crèches privées ou les Crèches de demain vous êtes contrôlés et comment vous êtes contrôlés ?

Alors on a subi par exemple trois contrôles cette année sur cinq structures par les services de la PMI, la protection maternelle infantile, de la Métropole de Lyon qui sont venus visiter nos établissements pour vérifier les protocoles, la charte d'accueil, le projet d'accueil des enfants la qualification des personnels, le taux d'encadrement justement, voilà. Et on a donc un rapport qui nous atteste de la conformité et l'exigence qu'on porte à la réglementation.

Le 6 septembre Olivier Véran avait dit il faut entrer je cite "entrer pleinement dans la culture du contrôle", quelque chose sur lequel vous êtes d'accord ?

Complètement en phase avec ça, je pense que c'est important. En effet, on a une réglementation ,on la respecte beaucoup par mesure d'engagement encore une fois envers les des familles, pour être dans la sécurité et le développement de l'enfant.

Est-ce que à la suite de toutes ces polémiques sur les crèches privées, est-ce que vous avez des papas des mamans d'enfants qui sont dans les crèches de demain qui se sont inquiétés qui vous ont fait part de tout ça ou pas ?

Tout à fait, voilà, ça a mis à mal un petit peu la profession et nous on sécurise nos familles, nos salariés aussi qui se posent des questions et on accompagne nos salariées justement et les parents pour donner du sens et d'expliquer comment on procède. Donc c'est expliquer maintenant, à l'heure actuelle comment on fait pour à la fois, notamment, prendre soin de nos salariés pour qu'ils prennent soin des enfants et ça passe par une politique RH très très développée et une vraie considération de nos salariés.

Et ça veut dire que par exemple concrètement ça peut être quoi justement cette considération ?

Alors on a quatre leviers notamment, rapidement je peux vous évoquer : c'est le travail adapté à leur vie personnelle et professionnelle pour nos salariés, c'est une politique de rémunération qui évolue aussi au vu de leur ambition et de leur expérience. C'est une reconnaissance de leur travail, c'est un accompagnement de formation, c'est l'analyse de la pratique et c'est aussi une visite régulière par une direction d'exploitation qui va les accompagner sur toute leurs problématiques. Voilà c'est vraiment prendre soin d'elles pour qu'elles prennent soin des enfants.

Et elles ont quoi comme formation ?

Elles sont éducatrices pour enfants, auxiliaires de puéricuture, et aides auxiliaires.

Comment vous faites, c'était beaucoup reproché dans les deux livres, comment vous faites pour que votre modèle économique, parce que vous avez une société vous n'êtes pas philanthrope non plus ,comment vous faites pour que votre modèle économique ne se fasse pas au détriment des enfants ce qui est beaucoup reproché ?

Alors il faut savoir en effet que nous, notre priorité ce sont les enfants, justement que 50% de nos charges sont des charges de personnel. On donne aussi accès aux soins et aux couches, aux repas bio pour que les enfants soient vraiment en développement. Et il faut savoir qu'on a 30% de nos charges qui sont du bâtiment et des charges externes. Et c'est ce sur quoi on travaille, en fait, en négociant, en affinant nos projets quand on construit des crèches. C'est le seul levier qu'on est finalement de notre activité pour espérer continuer à se développer.

Est-ce que aujourd'hui, le privé représente 20% du secteur de la petite enfance et 80% des nouvelles crèches créées, est-ce que vous trouvez ça normal ou est-ce que le public devrait construire plus ?

Alors je pense que chacun a sa part et qu'en effet il manque 200 000 places de crèches en France et le public comme le privé, je pense, on est des acteurs engagés, qui faisons très bien notre travail et qu'il y a la place pour les privés et pour les publics parallèlement.

Donc je rappelle voilà Alice Rolland vous êtes fondatrice et géante de Crèches de demain donc c'est cinq crèches dans la métropole de Lyon. Si vous voulez avoir plus d'informations sur cette émission c'est évidemment www.lyoncapitale.fr. À très bientôt. Merci beaucoup.

Merci Guillaume.

Au revoir.

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