Valérie Mazza, présidente de Pulsalys
Valérie Mazza, présidente de Pulsalys

"Un trait d'union entre la recherche et le monde économique" assure Valérie Mazza

Valérie Mazza, présidente de Pulsalys, est l'invitée de 6 minutes chrono / Lyon Capitale

Depuis plus de 11 ans, Pulsalys transforme les innovations scientifiques en projets économiques concrets. Invitée de 6 minutes chrono, Valérie Mazza, présidente de l’accélérateur lyonnais, revient sur son rôle clé dans l’écosystème deeptech de la région et dévoile ses ambitions pour 2025.

Un pont entre la recherche et l’économie

Pulsalys agit comme un trait d’union entre les laboratoires de recherche publique et le monde entrepreneurial. "Nous avons accompagné plus de 330 projets et investi près de 41 millions d'euros", explique Valérie Mazza. L’accélérateur a également permis la création de 160 start-up, générant 1 600 emplois en région lyonnaise et stéphanoise.

Au-delà de l’accompagnement, Pulsalys se distingue par sa capacité à lever des fonds. "Nos start-up ont réussi à lever près de 300 millions d'euros", souligne sa présidente, malgré le contexte économique où le financement des jeunes entreprises innovantes devient plus complexe.

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Des innovations

Parmi les projets soutenus en 2024, de nombreuses start-up répondent aux défis environnementaux actuels. "Nos projets sont ancrés dans des besoins concrets, notamment dans le domaine des nouveaux matériaux, des matériaux recyclables et durables", affirme Mazza.

C’est le cas de Lactips, qui a levé 16 millions d’euros pour développer un plastique biodégradable à base de produits biosourcés. Autre exemple : 3Deus Dynamics, spécialiste de l’impression 3D, qui a levé 10 millions d’euros pour élargir son activité au-delà du secteur médical.

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2025 : nouvelle feuille de route et déménagement stratégique

L’année 2025 marque un tournant pour Pulsalys, avec trois grands axes de développement. Le premier est la concrétisation d’un partenariat avec Orange, destiné à renforcer l’accompagnement des start-up du numérique.

Deuxième chantier : le déménagement vers la e-factory de La Doua, un espace de 6 000 m² entièrement dédié à l’innovation. "Nous rejoindrons un écosystème dynamique où nous pourrons créer de nouvelles synergies avec les acteurs du territoire", se réjouit Mazza.

Enfin, Pulsalys prépare une nouvelle feuille de route stratégique pour renforcer le transfert de technologies vers les entreprises matures. "Nous voulons fluidifier les échanges avec les laboratoires et accompagner toujours plus efficacement les start-up et les entreprises en croissance", conclut la présidente.

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La retranscription intégrale de l'entretien avec Valérie Mazza

Bonjour à tous, bienvenue dans votre émission 6 minutes chrono, le rendez-vous quotidien de la rédaction de Lyon Capitale. Aujourd'hui, nous allons parler de Pulsalys, un accélérateur de projets d'entrepreneurs sur la région lyonnaise. Pour en parler, nous recevons Valérie Mazza, présidente de Pulsalys. Bonjour Valérie Mazza, merci d'être venue sur notre plateau. Entrons dans le vif du sujet. Pouvez-vous nous présenter Pulsalys plus en détail que mes quelques mots ?

Pulsalys fait le trait d'union entre le monde des laboratoires de recherche publique et le monde économique. Il accélère la transition et la conversion entre des projets de recherche et la création de valeur économique.

L'idée est donc de créer des synergies entre différents acteurs : recherche, entreprises... C'est très large.

Oui, tout à fait. En général, nous partons d'une idée, d'une intuition ou d'une envie d'un chercheur dans un laboratoire. Nous travaillons avec lui pour l'aider à construire un projet de développement d'un nouveau produit ou service, pouvant mener à la création d'une start-up ou à un transfert de technologie avec la cession d'une licence.

C'est donc un lieu d'innovation, qui contribue à développer les technologies de demain. Pouvez-vous nous donner quelques chiffres sur Pulsalys ? Nous en parlions avant l'émission.

Pulsalys a été créé il y a 11 ans. Depuis, nous avons accompagné plus de 330 projets et investi près de 41 millions d'euros. Nous avons aussi accompagné 160 start-up issues des travaux de recherche du site de Lyon-Saint-Étienne. Ces start-up ont embauché près de 1 600 personnes. Un indicateur important est la levée de fonds : elles ont réussi à lever près de 300 millions d'euros.

Ce sont des chiffres significatifs, notamment pour notre territoire de Lyon et Saint-Étienne. Parlons de la conjoncture : 2024 a été marquée par la hausse des taux de crédit, puis par une baisse ces derniers mois, ainsi que par l'instabilité politique avec quatre gouvernements successifs. Cela a-t-il eu un impact sur votre bilan de 2024 ?

Non, honnêtement, nous n'avons pas observé d'impact sur notre activité. Nous avons accompagné 17 projets et investi près de 4,5 millions d'euros, un niveau comparable aux années précédentes. Côté start-up, les résultats sont très positifs en termes de levée de fonds, atteignant près de 50 millions d'euros, alors que nous sommes généralement sur une base de 25 à 30 millions d'euros par an. C'est donc une très bonne année pour les start-up.

C'est surprenant, car on entend beaucoup parler des difficultés des start-up à lever des fonds sur le reste du territoire français. Ce n'est pas le cas chez vous ?

Nos projets répondent à des besoins concrets, notamment dans le domaine des nouveaux matériaux, des matériaux recyclables et durables. Par exemple, Lactips a levé cette année 16 millions d'euros pour développer un plastique biodégradable à base de produits biosourcés, s'affranchissant ainsi du pétrole. Autre exemple, Troideus Dynamics, qui a levé 10 millions d'euros pour une technologie innovante d'impression 3D initialement développée pour le secteur médical et qui s'étend à d'autres applications.

Ces projets sont donc qualitatifs et relativement protégés des soubresauts économiques.

Oui, et ils sont high-tech, ce qui leur confère un avantage décisif.

Parlons de l'avenir. Comment envisagez-vous 2025 ? Quels seront les grands projets de Pulsalys ?

Nous avons trois grands projets. Le premier est la concrétisation du partenariat avec Orange, signé début décembre. L'objectif est de renforcer notre présence dans le numérique et d'offrir aux start-up un environnement propice à leur développement digital. Ce partenariat permettra également un partage de pratiques et d'expériences avec Orange, qui accompagne aussi des start-up du numérique.

Le deuxième point concerne votre déménagement.

Oui, un très beau projet. En septembre, nous rejoindrons le bâtiment de la e-factory, un espace de plus de 6 000 mètres carrés entièrement dédié à l'innovation. Situé sur le campus de l'université à La Doua, il réunira différents acteurs de l'innovation à Lyon.

Cela va donc créer de nouvelles synergies.

Exactement. Cela offrira aussi aux entreprises avec lesquelles nous travaillons plus de visibilité et un cadre idéal pour organiser des événements et des réunions.

Enfin, quel est le troisième projet ?

Nous allons élaborer une nouvelle feuille de route stratégique. Arrivée à la tête de Pulsalys il y a trois mois, je souhaite revisiter notre stratégie en mettant l'accent sur le transfert de technologie vers les entreprises matures, tout en poursuivant l'accompagnement des start-up. Nous souhaitons également améliorer notre relation avec les laboratoires et chercheurs pour plus de fluidité et de simplicité.

Merci beaucoup Valérie Mazza pour cet échange. C'est la fin de notre émission. Plus de détails sur lyoncapitale.fr. À très bientôt !

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