Sébastien Michel, maire d'Ecully
Sébastien Michel, maire d’Ecully et membre du bureau des maires de l’Association des maires du Rhône et de la métropole de Lyon

Sébastien Michel (LR) : "on est le dernier village gaulois"

Sébastien Michel, maire Les Républicains d'Ecully, est l'invité de 6 minutes chrono.

Sébastien Michel se montre assez pessimiste sur la capacité de l'Assemblée nationale à dégager une majorité et un gouvernement : "l'espace politique n'a jamais été aussi fragmenté, il y a trois blocs clairement identifiés, c'est à la fois vrai au niveau national, c'est à la fois vrai dans beaucoup de circonscriptions et donc on voit qu'aujourd'hui finalement on réclamait depuis des années la proportionnelle, elle est là sous nos yeux avec une assemblée nationale très difficile à lire et ça sera très très compliqué je pense pour pouvoir former un gouvernement et bâtir une politique parce que finalement on a un front populaire qui est effectivement plus haut qu'attendu mais qui n'a pas de majorité ni relative ni absolue, on a un bloc central qui reste relativement haut, on a un RN qui est plus bac prévu et puis j'observe que pour ma famille politique les républicains ont annoncé la disparition".

Le maire LR d'Ecully se montre assez évasif sur la possibilité d'une alliance des Républicains avec Renaissance : "Les Républicains, on est assez sereins puisqu'on n'a pas été élus pour aller faire des alliances avec je ne sais qui, on a été élus pour défendre des convictions donc à voir ce qu'il va se passer dans les motivations".

La retranscription intégrale de l'entretien avec Sébastien Michel

Bonjour à tous et bienvenue, vous regardez 6 minutes chrono, le rendez-vous quotidien de la rédaction de Lyon Capitale et aujourd'hui nous sommes avec Sébastien Michel. Vous êtes maire les Républicains d'Ecully, on va revenir avec vous sur ces élections législatives, un peu les résultats et puis peut-être ce qui va se passer après, même si c'est une forme de saut dans l'inconnu, on savait qu'on avait de grandes chances après le premier tour de basculer dans l'inconnu, peut-être commencer par ça, c'est pas un inconnu de l'extrême droite au pouvoir, le front républicain a tenu, est-ce que ça vous a surpris, est-ce que vous en félicitez, sachant que vous n'étiez pas forcément un grand tenant du front républicain au soir du premier tour ?

Non, moi ce que j'observe c'est que l'espace politique n'a jamais été aussi fragmenté, il y a trois blocs clairement identifiés, c'est à la fois vrai au niveau national, c'est à la fois vrai dans beaucoup de circonscriptions et donc on voit qu'aujourd'hui finalement on réclamait depuis des années la proportionnelle, elle est là sous nos yeux avec une assemblée nationale très difficile à lire et ça sera très très compliqué je pense pour pouvoir former un gouvernement et bâtir une politique parce que finalement on a un front populaire qui est effectivement plus haut qu'attendu mais qui n'a pas de majorité ni relative ni absolue, on a un bloc central qui reste relativement haut, on a un RN qui est plus bac prévu et puis j'observe que pour ma famille politique les républicains ont annoncé la disparition.

Et vous vous classez où alors ?

Nous on est un petit peu finalement le dernier village gaulois, on essaie de résister en partant du principe qu'il y a sans doute de la place dans ce pays pour une droite indépendante, claire, c'est pas facile, je vais pas dire le contraire, d'ailleurs certains ont essayé de nouer des alliances différentes, je le rappelle perdu Éric Ciotti pendant la campagne qui s'est jetée dans le bras du RN avec un succès somme toute très mitigé pour ne pas dire autre chose. Donc nous on reste droit dans nos bottes, fidèles à nos convictions, à nos valeurs, c'est pas facile mais je pense que dans le contexte très trouble qui s'ouvre on aura besoin d'un pôle de stabilité et on va essayer d'incarner un pôle de stabilité dans ce paysage politique très mouvant et très liquide.


On imagine que c'est la France insoumise, le parti socialiste, les écologistes, le Nouveau Front Populaire qui va être amené à gouverner, après si on a envie de s'amuser peut-être de faire de l'arithmétique, on peut aussi imaginer qu'il y ait une alliance peut-être de la majorité présidentielle, Renaissance et des LR qui pourraient gouverner, qui auraient une majorité relative là encore mais supérieure en nombre au Nouveau Front Populaire, est-ce que vous vous appelez de vos voeux une telle union ?


Moi je pense que c'est très compliqué d'aller nouer des compromis en permanence et que les Français ne le comprennent plus. On l'a bien vu, moi j'ai vécu sur le terrain une campagne très difficile où les habitants ne comprennent plus ces questions de front républicain, d'alliance. Le pays, il est profondément clivé, fracturé et je pense que la responsabilité qui est la nôtre c'est pas d'en rajouter, de rajouter de la confusion à la confusion. Je pense qu'il faut laisser retomber un petit peu les choses, on est encore quelques jours après l'élection, on va voir un petit peu comment les choses vont se présenter, les prises de parole des uns et des autres, comment sera structurée l'Assemblée Nationale, le véritable rapport de force entre les différents groupes et à ce moment-là il faudra voir ce qu'il va se passer. Mais en tout cas du côté des Républicains on est assez sereins puisqu'on n'a pas été élus pour aller faire des alliances avec je ne sais qui, on a été élus pour défendre des convictions donc à voir ce qu'il va se passer dans les motivations.


Mais si tout le monde suit cette ligne, pas de compromis, pas d'alliance, ça veut dire qu'il ne se passerait rien en France pendant un an jusqu'à une éventuelle prochaine Il va bien falloir qu'il y ait des gens qui fassent des gestes...


Des gestes oui mais à un moment donné, comment voulez-vous que le citoyen comprenne qu'on a été en confrontation pendant des mois voire des années ? Les gens ne le comprennent plus donc il y a besoin de clarté. Après vous me connaissez, moi je suis plutôt un modéré, j'ai été très clair dès le départ en refusant l'alliance que Ciotti avait nouée avec l'extrême droite. De la même manière j'ai combattu toute la campagne, le nouveau front populaire qui n'est populaire que le nom, il n'y a qu'à voir qu'il ne performe que dans les territoires extrêmement privilégiés. Sur la métropole de Lyon c'est frappant de voir…
C'est pas tout à fait vrai puisqu'ils sont par exemple, si on prend l'exemple de la métropole de Lyon dans les grands centres urbains de Lyon, dans les grands centres

Mais ils sont aussi en périphérie. La 14e circonscription qui est plutôt , ce n'est pas les territoires les plus privilégiés...

Oui mais on reste sur un pôle d'attractivité métropolitain. On voit bien qu'aujourd'hui il y a deux Frances. Il y a la France des métropoles qui globalement s'en sort plutôt mieux que le reste du pays et puis il y a la France périphérique qui avait très bien décrit Christophe Guilluy et on le voit sur ma circonscription avec une partie sud qui est tournée vers la métropole où globalement les choses vont plutôt bien et on a une population qui trouve de l'emploi, qui a plutôt beaucoup d'atouts. Et puis quand on part sur la partie très rurale, ça devient très compliqué. Et quand je voyais il y a quelques jours la jeunesse lyonnaise célébrer le grand chlème du Front populaire sur Lyon, je n'avais pas le sentiment de voir la jeunesse qu'on peut côtoyer à Tarare, à L'Arbresle, à Cours, sur ces territoires ruraux qui souffrent beaucoup aujourd'hui.
Vous, vous êtes plutôt intéressé par les élections métropolitaines en 2026.

Quand vous voyez les résultats qui mettent le nouveau Front populaire en tête dans la plupart des circonscriptions, enfin qui ont gagné la plupart des circonscriptions de la métropole de Lyon, vous vous dites que ça va quand même être compliqué pour la droite d'arriver à remplacer les écologistes en 2026 ?


D'abord, un, je n'ai jamais considéré que ce serait simple, deux, il ne faut pas mélanger les élections nationales et les élections locales, force est de constater que ça ne sera pas simple, mais on le sait depuis le début, il va falloir laisser passer encore un petit peu de temps. Il n'est pas exclu que d'ici là, il y ait d'autres élections nationales, si le Président de la République faisait le choix d'à nouveau dissoudre dans un an. Donc oui, l'enjeu local, il sera très fort, il sera très complexe, mais d'ici là, il va pouvoir se passer beaucoup de choses et je pense que la préoccupation des Français aujourd'hui, c'est qu'est-ce qui va se passer concrètement pour moi dans les jours, dans les semaines et dans les mois qui viennent. Donc la métropole, ça viendra en son temps, il faudra là aussi être capable de travailler un projet, de rétablir la confiance avec nos concitoyens, mais en tout cas, dans l'immédiat, oui, si la question c'est est-ce que ce sera complexe, oui, j'en suis convaincu. Pour autant, est-ce qu'on doit renoncer ? Non, parce qu'on voit bien qu'il y a une attente très très forte d'alternance sur le territoire de la métropole lyonnaise par rapport à la gouvernance actuelle.

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