Thomas Rudigoz : "quelques candidats de la France Insoumise sont sortis de l'arc républicain"

Thomas Rudigoz, député Renaissance sortant et candidat dans la 1re circonscription, est l'invité de 6 minutes chrono.

En ballottage défavorable et dans une triangulaire mal embarquée, le député sortant Thomas Rudigoz fait campagne dans la 1re circonscription en attaquant sa rivale, l'Insoumise Anaïs Belouassa : "ce n'est pas une socialiste ou une écologiste, elle est une proche de Jean-Luc Mélenchon, on a vu pendant deux ans ce qu'ont fait la France Insoumise dans l'hémicycle, les Boyard, les Bompard, les Panot, les Obono, etc, etc, elle fera partie de cette équipe là, qui vont continuer à bordéliser, excusez-moi l'expression, l'Assemblée Nationale, donc je pense qu'il y a beaucoup de nos concitoyens, surtout dans la première circonscription, qui ont connaissance de cela, et qui n'en veulent pas, donc je pense, j'espère qu'ils auront compris qu'il vaut mieux un candidat centriste, modéré, et qui est en plus de la circonscription, puisque je suis ancré depuis plusieurs années, je rappellerai que la candidate de la France Insoumise a été parachutée".

Il se projette aussi dans l'après second tour et espère que la majorité présidentielle puisse garder un rôle central : "Je pense que peut-être on peut arriver à 150, voire plus. On n'aura pas de majorité, on ne sera pas le premier parti. Par contre, après, il faut trouver, dans ces cas-là, c'est ce dont vous parliez, un accord de gouvernement avec des députés de gauche modérée et des députés LR républicains, pas la branche qui est partie avec M. Ciotti et Mme Le Pen".

La retranscription intégrale de l'entretien avec Thomas Rudigoz

Bonjour à tous et bienvenue, vous regardez 6 minutes chrono, le rendez-vous quotidien de la rédaction de Lyon Capitale, aujourd'hui on va continuer de s'intéresser aux élections législatives en vue notamment du second tour ce dimanche 7 juillet, on va s'intéresser ce matin à la première circonscription du Rhône, on accueille le député sortant Thomas Rudigoz. Vous êtes arrivé deuxième du premier tour, vous êtes qualifié pour le second tour, en revanche vous êtes ce qu'on appelle dans le jargon un ballotage défavorable puisque finalement vous êtes 13 points derrière la candidate du nouveau Front Populaire que le Rassemblement National peut se maintenir dans une triangulaire, elles sont où vos réserves de voix ?


Écoutez, je vais aller sur le terrain dans les prochains jours, on a 5 jours de campagne, il va falloir que j'accélère encore, pourtant j'ai fait beaucoup dès le premier tour pour aller convaincre un certain nombre d'électeurs, il y a les électeurs qui ont voté pour les candidats Les Républicains, il y a eu des petites candidatures aussi, une candidature écologiste-centriste qui a fait un score tout à fait honorable, donc qui a dès le départ dit qu'elle ne voulait ni LFI ni RN, j'ai entendu Pierre Oliver, j'ai entendu Jérémy Bréau, clairement hier sur différentes antennes qui ont dit qu'il fallait faire barrage à LFI, Pierre Oliver a clairement dit qu'il voterait pour le candidat Rudigoz, le maire LR du deuxième arrondissement, donc j'espère, j'espère, déjà dans cette électorat là, et puis après il y a un électorat qui s'est porté sur le candidat du RN qui a été absolument absent de cette campagne, c'est assez incroyable, on ne l'a jamais croisé, et dans cet électorat là, il y a des gens très divers, il y a des anciens électeurs des LR, et je pense dans cet électorat là, il y a une chose qui est sûre, c'est qu'ils ne veulent absolument pas d'une députée LFI.


Vous espérez qu'il y aura un vote utile, ou en tout cas un vote barrage contre la candidate du Nouveau Front Populaire, Anaïs Belouassa ?


Moi je pense que c'est encore possible, parce que…


Vous utiliserez ce terme barrage, Front Républicain, contre elle ?


Mais, elle est, ce n'est pas une socialiste ou une écologiste, elle est une proche de Jean-Luc Mélenchon, on a vu pendant deux ans ce qu'ont fait la France Insoumise dans l'hémicycle, les Boyard, les Bompard, les Panot, les Obono, etc, etc, elle fera partie de cette équipe là, qui vont continuer à bordéliser, excusez-moi l'expression, l'Assemblée Nationale, donc je pense qu'il y a beaucoup de nos concitoyens, surtout dans la première circonscription, qui ont connaissance de cela, et qui n'en veulent pas, donc je pense, j'espère qu'ils auront compris qu'il vaut mieux un candidat centriste, modéré, et qui est en plus de la circonscription, puisque je suis ancré depuis plusieurs années, je rappellerai que la candidate de la France Insoumise a été parachutée.


Quand vous voyez les projections en termes de sièges pour le Rassemblement National, qui est vraiment aux portes du pouvoir, la majorité absolue, c'est une possibilité, est-ce que vous ne regrettez pas, la dissolution on y viendra après, mais en tout cas de renvoyer dos à dos les extrêmes, est-ce que finalement il n'y aurait pas quelque chose à construire avec la gauche, notamment il y a des responsables nationaux de votre parti qui ont appelé à ça, à construire une offre républicaine, démocrate pour faire barrage, est-ce que vous ne regrettez pas cette stratégie un peu de renvoyer dos à dos le RN et le Nouveau front Populaire ?

Je vous le dis clairement, je ne renvoie pas dos à dos le RN et le Nouveau Front Populaire, je vous l'ai dit, je fais une distinction très claire avec la France Insoumise, je n'ai pas du tout le même, tout à l'heure je parlais avec Boris Tavernier dans un débat, je n'ai pas du tout la même vision des choses et je ne classe pas M. Tavernier ou d'autres de la même façon.


On rappelle Boris Tavernier, candidat Nouveau Front Populaire écologiste dans la deuxième...


Voilà, donc il y a des candidats socialistes aussi que je connais, avec qui j'ai travaillé dans différents coins de France et que je respecte, et bien évidemment s'ils sont face au RN, je souhaite leur victoire largement. Encore une fois, il y a vraiment une différence sur certains candidats de la France Insoumise, je vais en fait reprendre l'expression de François Bayrou hier, sur la France Insoumise il faut faire du cas par cas, on ne peut pas évidemment tous les mettre dans le même panier, mais il y a quelques candidats de la France Insoumise qui sont sortis pour moi de l'arc républicain.


Est-ce qu'après le premier tour, on peut déjà acter que le pari de la dissolution est un pari raté ?


Je pense que ce n'était pas le moment. Sorti d'une défaite, je ne vois pas comment, aux Européennes, comment vous gagnez derrière, vous mettez vraiment en danger. Par contre, je crois que je l'avais déjà dit chez vous, je sais qu'une dissolution serait arrivée à l'automne, parce qu'on ne peut pas continuer à gouverner le pays par coup de 49-3 pour voter le budget chaque année. Donc ça devait être à un moment donné, il y aurait certainement une motion de censure du gouvernement et à ce moment-là, le président de la République, il l'avait déjà annoncé qu'il prendrait ses responsabilités et que certainement il aurait fait une dissolution de la semaine nationale. Par contre, là, oui, encore une fois, je pense que le moment n'était absolument pas le bon moment.

Est-ce qu'il reste une chance pour vous, pour la majorité présidentielle, de sortir victorieux, ne serait-ce que peut-être même une victoire à la pyrus de cette élection ou est-ce que finalement le coup est parti et c'est trop tard ?


Je souhaite que le plus grand nombre de mes collègues candidats de la majorité présidentielle, Renaissance, Horizons, Modem, Parti Radical, soit le plus nombreux possible. Je pense que peut-être on peut arriver à 150, voire plus. On n'aura pas de majorité, on ne sera pas le premier parti. Par contre, après, il faut trouver, dans ces cas-là, c'est ce dont vous parliez, un accord de gouvernement avec des députés de gauche modérée et des députés LR républicains, pas la branche qui est partie avec M. Ciotti et Mme Le Pen.

Est-ce que vous pensez que ça peut exister, parce que vous avez tiré pas mal sur la gauche, même si vous dites qu'il y a un distinguo, mais est-ce que vous pensez que ça peut tenir cet attelage-là ? Est-ce qu'il peut tenir plus d'un trimestre ?

À ce stade, je ne saurais vous dire, je crois que si, et je le souhaite, qu'il n'y ait pas de majorité absolue, parce que ça voudrait dire que le RN a gagné, pour moi ça serait un choc, et comme pour la grande majorité de nos concitoyens, ça serait un choc. Donc je souhaite qu'il n'y ait pas de majorité absolue du RN, et derrière, le président de la République devra trouver un gouvernement d'unité nationale, mais voilà, c'est une autre étape. Pour l'instant, c'est encore trop tôt pour le dire.

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