Gaynor Nicoud est l’une des trois associés de Diogène, l’une des plus anciennes librairies indépendantes lyonnaises et l’une des plus importantes bouquineries de France. Emblématique du Vieux-Lyon, ce lieu très particulier fête ses 50 bougies en crise : le propriétaire de l’immeuble souhaite récupérer les locaux. En danger de mort, la librairie se mobilise.
Lyon Capitale : Êtes-vous une grande gueule ?
Gaynor Nicoud : Non, je ne crois pas être une grande gueule. Ça ne m’empêche pas de dire ce que je pense lorsqu’on me le demande. Simplement, je ne vais pas crier haut et fort mes opinions sur tous les toits spontanément.
C’est donc difficile pour vous à l’heure de défendre publiquement votre librairie ?
Non, car la librairie me tient vraiment à cœur. En plus, on est dans un cadre professionnel. Après c’est vrai que ce n’est pas notre métier. Moi, ce que j’aime, ce sont les livres. Sortir de cette sphère pour aller vers de la communication publique, ce n’est pas ce que j’avais imaginé en devenant libraire de livres anciens.
C’est quoi un libraire pour vous ?
Il faut préciser : chez Diogène, on ne fait pas de livres neufs, mais seulement de l’occasion. Je pense qu’il y a une différence. Nous on est plus proche du bouquiniste. Même si c’est le même objet, ce n’est pas le même métier. Pour moi, la valeur de la transmission est plus marquée avec nos livres car ils font partie du patrimoine à la fois immatériel avec leur contenu, mais aussi simplement par leur forme, leurs matières. Nous avons un rôle pédagogique fort. Moi je ne suis spécialiste de rien, ni en littérature, ni en livre ancien, ni en BD, ni en philosophie, ni en pêche… Être libraire chez Diogène, c’est en savoir un petit peu sur tout.
On ne naît pas libraire, on le devient ?
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