Le dernier roman de Karine Reysset, Dans la maison d’été, est le livre idéal à glisser dans votre valise au moment de partir en vacances.
Et pas seulement parce que c’est un pavé bien lourd, de 528 pages, qui garantira que votre serviette de bain ne s’envolera pas si vous le posez dessus.
Autrice d’une dizaine de romans et récits (dont Les Yeux au ciel, sorti en 2011 ; L’Ombre de nous-mêmes, en2014 et La Fille sur la photo, en 2017), Karine Reysset revient sur le devant de la scène littéraire avec ce livre où elle explore à nouveau son thème favori, la famille.
Mêlant générations et caractères différents, elle décrit la vie d’une famille nombreuse durant plus de quarante ans, de septembre 1980 à septembre 2022, dans une superbe maison bretonne, au Pouliguen.
Chaque membre de cette tribu qui, de surcroît, s’agrandit au cours de la période décrite, prend plus ou moins longuement la parole, au gré des saisons qui se succèdent comme les marées qui couvrent et découvrent la plage en contrebas de la bâtisse promue au rang de personnage central de cette chronique.
Un peu comme l’avait fait Pérec dans La Vie mode d’emploi, où il suivait la vie des habitants d’un bâtiment haussmannien durant une dizaine d’années. Mais dans une maison de vacances bretonne et sans les contraintes oulipiennes qui, à vrai dire, ne servent pas à grand-chose, sinon à compliquer le récit.
Les drames, les brouilles qui accablent cette famille n’empêchent pas les moments de bonheur ensoleillés, ou sous le crachin breton. Comme dans beaucoup de familles (toutes ?), ce sont les femmes qui tiennent la baraque, au sens propre comme au sens figuré. Ainsi la grand-mère (propriétaire de la maison), sa fille et sa petite-fille écrivaine fournissent la matière des plus touchants portraits.
Dans la maison d’été – Karine Reysset, éditions Flammarion, 528 p., 22 €.