Personne n’a été épargné en 2023. Vendeurs, acheteurs, locataires, bailleurs, promoteurs, tous ont subi la mauvaise conjoncture économique. Les mois qui viennent semblent annoncer un léger renouveau grâce à une stabilisation des taux. Le choix d’une politique gouvernementale d’envergure sur la question du logement se fait aussi attendre.
2024 sera-t-elle l’année du sursaut pour l’immobilier ? Coincé entre l’inflation du coût de la vie et la hausse des taux de crédit, partout en France, le secteur est à la peine. Un chiffre illustre la morosité ambiante : dans l’ensemble du pays, les prix des appartements anciens sont en baisse de -2 % sur un an d’après les notaires. Plus encore, les volumes de ventes sont en chute libre de -20 % en comparaison avec 2022. Lyon ne fait pas exception à la règle et paie des années de spéculations débridées sur les prix. Après les années folles où les taux d’intérêt flirtaient avec le 1 %, la récente remontée du prix des crédits a stoppé net le dynamisme de la capitale des Gaules.
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Résultat, la ville fait partie des communes les plus durement touchées par la crise avec une chute des prix de -6,3 % dans Lyon intra-muros d’après la Fnaim. Il faut remonter au début des années 2010, lors de la crise des subprimes, pour trouver des données comparables. Les causes sont connues : la crise actuelle est d’abord une crise de la demande. Particuliers et investisseurs peinent à financer leurs projets à cause d’une remontée des taux de crédit trop rapide, passés de 1 à 4 % en une année. En face, les vendeurs ne baissent toujours pas suffisamment leur prix pour s’adapter aux nouvelles conditions des acquéreurs. Un blocage logique au regard du contexte. Ayant acheté leur bien au prix fort lorsque les indicateurs étaient au beau fixe, ils préfèrent, pour l’instant, repousser leurs projets. Cette inadéquation entre l’offre et la demande est ainsi au cœur du blocage du secteur.
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Dans ce climat de tensions, nombreux sont les acteurs à pointer l’inaction de l’État. Représentant le secteur du logement neuf dans l’agglomération lyonnaise, Philippe Layec, le président de la Fédération des promoteurs de Lyon, n’élude pas la question : “Le bilan est catastrophique. Nous sommes très déçus de l’État qui n’est pas à la hauteur des enjeux de la crise actuelle”, souligne-t-il en rappelant les restrictions des dispositifs d’aide à la pierre, dont la fin du dispositif Pinel ou la diminution du prêt à taux zéro. Même son de cloche parmi la majorité écologiste aux manettes de la Métropole de Lyon qui, par la voix de Renaud Payre, le vice-président au logement, signale l’absence de ministre du Logement durant tout le mois de janvier. Pour rappel, les dépenses liées à l’habitat – loyer, crédit, charges – représentent en moyenne un tiers de la consommation des ménages français (Insee). Autant dire qu’en ce début 2024, la pression est maximale sur Guillaume Kasbarian, nommé ministre du Logement au mois de février.
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