L’étau se resserre sur les copropriétés. La réglementation fait un nouveau pas afin d’inciter ces dernières à rénover leurs bâtiments. Les propriétaires en copropriété vont être obligés de lancer des études pour connaître les travaux à réaliser dans la décennie. Un sujet technique auquel Lyon Capitale répond en six questions.
C’est un motif d’inquiétude parmi les copropriétaires. Dès le 1er janvier 2025, toutes les copropriétés seront tenues de mettre en place un projet de plan pluriannuel de travaux (PPT). Une nouvelle obligation légale tirée de la loi Climat et Résilience de 2021, qui entre en vigueur maintenant pour toutes les copropriétés, quel que soit leur nombre de lots. Jusqu’ici, cette mesure ne concernait que les bâtiments de plus de cinquante lots, soit 40 % du parc des copropriétés de la métropole de Lyon. C’est donc à présent quasiment 100 % des copropriétés qui vont se mettre à la page. “Quasiment” car il existe quelques exceptions.
Le PPT quèsaco ? Le plan pluriannuel de travaux est un document stratégique qui invite les copropriétés à planifier, sur 10 ans, les travaux de sauvegarde et d’entretien, de rénovation énergétique et de mise en conformité des parties communes. L’objectif : anticiper les besoins de rénovation, réduire l’empreinte carbone des bâtiments et garantir leur pérennité face aux exigences climatiques futures. “C’est clairement un outil de la rénovation énergétique”, résume Thomas Dubertret, chargé de mission à L’Agence locale de l’énergie et du climat (Alec) de la métropole de Lyon, et spécialiste de ces questions. Le chantier qui s’ouvre est colossal : la métropole de Lyon compte au total 19 000 copropriétés, dont les trois quarts datent d’avant 1990. 90 % n’ont d’ailleurs pas encore d’étiquette énergétique.
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Un changement loin d’être anodin et qui pourrait déstabiliser de nombreux copropriétaires, en particulier ceux ayant récemment engagé des travaux puisqu’ils pourraient être amenés à passer de nouveau à la caisse, a minima pour de nouvelles études. “Franchement, ça commence à bien faire. D’autant que la loi dit que les cotisations annuelles suffisent pour se payer un PPT, alors que ce n’est pas du tout le cas. On a l’impression d’être une vache à lait”, résume Bruno, propriétaire d’un immeuble de Tassin rénové il y a 5 ans et qui craint de devoir payer à nouveau des travaux. “Le PPT n’est pas une démarche punitive, mais un moyen d’anticiper et de mieux gérer les travaux nécessaires au fil du temps, nuance le gestionnaire d’un gros syndic de copropriétés de la Presqu’île lyonnaise. Les copropriétés qui ont déjà réalisé des travaux énergétiques peuvent inclure ces investissements dans leur plan. Le but est d’éviter les urgences et de mieux répartir les dépenses sur la durée.”
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Ainsi, si certains craignent un surcoût, il faut toutefois souligner que ce plan a aussi des avantages. Il permet aux copropriétaires de mieux maîtriser leurs finances, en évitant les dépenses imprévues ou mal anticipées. L’approbation du plan en assemblée générale oblige tous les copropriétaires à se positionner sur les priorités à long terme et à trouver des solutions financières adaptées.
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