Le recteur de l’Académie de Lyon, Olivier Dugrip, aux côtés du secrétaire général du Rectorat et de la secrétaire adjointe.

Moins d'élèves à la rentrée 2025 : comment l'Académie de Lyon adapte-t-elle ses effectifs ?

L'Académie de Lyon a confirmé mardi 28 janvier la suppression de postes de professeurs dans le premier degré. Une volonté nationale, mais aussi locale, de s'adapter coûte que coûte à la décroissance démographique.

Alors que l'année scolaire bat son plein, la prochaine rentrée se prépare d'ores et déjà dans les couloirs de l'Académie de Lyon. Avec le regard forcément porté sur les annonces du ministère de l'Éducation, aujourd'hui occupé par Elisabeth Borne, dont le choix a été de réorienter la réforme du "choc des savoirs" qui avait été portée par l'un de ses prédécesseurs, Gabriel Attal. Et de mettre de côté la suppression de 4 000 postes d'enseignants à la rentrée 2025 prévue dans le projet de loi finances du gouvernement de Michel Barnier.

Une nouvelle accueillie avec soulagement par le recteur de l'Académie de Lyon, Olivier Dugrip. La rentrée 2025 marquera pour autant la suppression de postes d'enseignants dans le premier degré, comme annoncé aux organisations syndicales dernièrement et présenté à la presse ce mardi 28 janvier.

Une perte de 83 postes d'enseignants pour le Rhône

Des modifications que le recteur de l'Académie explique par la mouvance démographique du territoire : "Nous sommes engagés depuis quelques années dans une diminution importante des effectifs scolaires au plan national. Des évolutions qui devraient encore se confirmer à la prochaine rentrée avec une baisse globale de 92 700 élèves : 80 800 dans le premier degré et le reste dans le second degré". À l'échelle nationale donc, 470 emplois d'enseignants en temps plein seront supprimés. L'Académie de Lyon, elle, encaissera la perte de 63 emplois. Ce retrait du ministère s'appliquera uniquement dans le Rhône, l'Ain et la Loire ne seront donc pas impactés. Une mesure qui correspond à la "diminution importante de notre démographie", insiste Olivier Dugrip, qui table sur la perte de 5 075 élèves au niveau pré-élémentaires et élémentaires - 4 117 rien que dans le Rhône.


Olivier Dugrip, recteur de l'Académie de Lyon


S'ajouteront à la dotation ministérielle le transfert de 20 emplois du Rhône vers l'Ain pour un "rééquilibrage", comme l'année passée. "Nous perdons beaucoup d'élèves, mais nous retirons beaucoup moins d'emplois en pourcentages donc, mécaniquement, nos taux d'encadrement s'améliorent", assure le recteur. Ainsi, l'indicateur P/E (nombre de postes d'enseignant pour cent élèves) passera de 5,85 pour 2024-2025 à 5,96 pour l'année scolaire prochaine, avec une hausse de 0,11 point dans chaque département. Dans le Rhône, qui perd 83 postes d'enseignants, celui-ci évolue tout de même de 6 à 6,11.

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Un bilan critiqué par les syndicats

Du côté des syndicats, ce contexte démographique était surtout vu comme une occasion à saisir pour augmenter le nombre d'enseignants par élèves. "On ne comprend pas la dotation ministérielle à l'Académie de Lyon. De plus, les écoles du Rhône ont des effectifs très chargés comparés aux autres départements. Enlever aux uns pour donner aux autres, on est habitués..." déplore Jeanne Urbani, secrétaire départemental FO Education.

L'Académie dit également qu'elle maintiendra l'accueil des enfants de 2 ans dans les Quartiers politiques de la ville (QPV). "Un dispositif que je souhaite accentuer, en particulier sur le territoire de la Métropole de Lyon", poursuit Olivier Dugrip, qui assure également qu'aucune fermeture d'école rurale ne sera enregistrée. Tirant le bilan des dix dernières années, "je ne pense pas que l'on puisse dire que nos conditions d'enseignement se soient dégradées", persiste Olivier Dugrip. Propos auxquels rétorque Jeanne Urbani : "Comment expliquer le nombre croissant de burn-outs, de dépressions, de démissions ou encore le manque de candidats aux concours ? Si c'était le cas, ça se saurait".

Le second degré s'en sort mieux

Dans le second degré, une hausse d'environ 650 élèves est en revanche programmée (-446 collégiens, + 1 113 lycéens). Elle s'accompagnera par conséquent de la création de 142 postes d'enseignants. Dans les collèges, néanmoins, 15 emplois ne seront pas conservés. Pour deux raisons : la démographie et le surplus d'enseignants ("légèrement au-dessus de nos besoins") prévu pour la mise en place des groupes de besoin aux niveaux 6e et 5e à la rentrée 2024.

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Parmi les apports de postes de professeurs dans le second degré, 56 concerneront les lycées généraux et technologiques, et 67 les lycées professionnels. 15 des emplois créés seront consacrés au remplacement. Enfin, 4 autres seront réservés à la mise en place d'un dispositif d'accompagnement départemental pour les élèves poly-exclus (hautement perturbateurs).

Quid des seuils d'élèves par classe ?
L'Académie maintiendra des seuils à 25 élèves par classe en 6e. Dans les autres niveaux, il est prévu à 26 élèves en éducation prioritaire et 30 hors éducation prioritaire. Pour les 6e et 5e, les groupes de "besoin" sont bien maintenus mais ne sont pas étendus aux 4e et 3e, comme initialement prévu par la réforme. Ces derniers bénéficieront tout de même d'accompagnements adaptés en français et mathématiques. "Nous avons prévu des moyens supplémentaires : 24 emplois affectés à ces dispositifs", précise le recteur.
Au lycée, une réduction des seuils est prévue pour les classes STMG : 32 en Première et 34 en Terminale. En seconde générale, une dizaine de lycées de la Métropole de Lyon, principalement dans l'est lyonnais, auront désormais un seuil de 32 élèves par classe.

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