La Métropole de Lyon accélère sur le transport fluvial, des premières navettes en 2025

Les premières navettes fluviales à Lyon devraient circuler sur la Saône d'ici 2025.

Le projet était absent du programme des écologistes en 2020, lors de leur arrivée à la tête de la Métropole de Lyon. "À l’époque, nous savions que c’était totalement impossible techniquement. Mais nous avons travaillé dès notre arrivée sur ce dossier et nous avons obtenu des avancées", expliquait à Lyon Capitale Jean-Charles Kohlhass, le vice-président du Sytral, en octobre dernier.

Sur la Saône, de 7 h à 21 h

Ce jeudi 2 février, le président du Sytral et de la Métropole, Bruno Bernard, soumettra au conseil d'administration de l'autorité des transports une délibération visant à créer une navette sur la Saône.

En service dès 7 h du matin et jusqu'à 21 h le soir, elle reliera le quartier de l'industrie à Vaise, à l'église Saint-Nizier, sur le quai Saint-Antoine avec "une fréquence-cible de 15 minutes en heure de pointe", précise la délibération que Lyon Capitale a pu consulter.

70 à 90 passagers par bateau

Quatre bateaux d'une capacité de 70 à 90 passagers seront nécessaires, "avec la possibilité d'aménager à bord des places pour les vélos", le tout pour un montant de 12 millions d'euros.

Dans un premier temps, l'exécutif envisage de desservir le quartier de Confluence uniquement sur certains horaires. A terme, si le besoin d’une desserte cadencée de la Confluence est confirmé avec une fréquence équivalente à 15 minutes, quatre bateaux supplémentaires seront nécessaires pour assurer le service.

Ces navires devraient être propulsés par des moteurs électriques, "secourue par un groupe électrogène thermique afin de limiter les risques d’exploitation, avec une puissance de moteur suffisante pour assurer le service", peut-on lire dans la délibération.

En 1871, 4 millions de voyageurs sur la Saône
Le Dictionnaire historique de Lyon rapporte qu'en 1871, quatre millions de voyageurs étaient véhiculés par bateau-mouche sur la Saône. En 1882, une ligne directe Perrache-Île Barbe est créée. Un bateau passe toute les trente minutes, le tout pour la somme de 15 centimes alors que la compagnie Lyonnaise des Omnibus demandait 25 centimes par voyage. En 1913, la création d'une ligne de tramway reliant Pont-Mouton à l'Île-Barbe aura la peau du bateau-mouche.

Un budget de 26 millions d'euros

Comme l'évoquait le vice-président du Sytral en octobre, le budget prévisionnel de l'opération s'élève au total à 26 millions d'euros. Deux millions d'euros seront dédiés à l'aménagement des "haltes-stations", des études et d'une zone de remisage, et 24 millions d'euros sont quant à eux prévus pour l'achat de huit bateaux.

Les premières navettes devraient circuler en 2025. Le réseau devrait être géré en délégation de service public pour un cout annuel d'exploitation estimé à 1,9 millions d'euros pas an (pour quatre bateaux), dans l'hypothèse d'une fréquentation annuelle de 500 000 voyages.

Pas de navette sur le Rhône

Comme l'avait déjà annoncé Jean-Charles Kohlhass, la possibilité d'une navette sur le Rhône a été exclue par le Sytral. "Il nous semble qu’il y a un vrai besoin entre la région de Vaise et la Confluence. Sur cet axe il n’y a pas de ligne de métro ou de tramway parallèle qui seraient plus rapides qu’une navette fluviale donc ça nous semble très intéressant", avait expliqué le vice-président du Sytral.