Le Sytral a lancé une consultation depuis le 21 septembre sur l'avenir du métro à Lyon. Et propose notamment aux habitants d'échanger sur 4 projets de nouvelles lignes de métro. La position du président du Sytral et de la Métropole de Lyon, Bruno Bernard, n'est pas tranchée. Il s'explique.
"Faut-il encore développer le métro à Lyon". Le Sytral a lancé le 21 septembre, pour trois mois, "une consultation inédite et innovante pour garantir l'intérêt général sur le développement futur du réseau métro".
- la prolongation du métro A vers Décines-Meyzieu (coût selon le Sytral d'environ 1,6-1,7 milliard d'euro, avec 50 000 voyages/jour)
- la prolongation du métro B vers Caluire-Rillieux (coût de 2,2 à 2,7 milliards d'euros, avec 70 000 voyages/jour)
- la prolongation du métro D vers La Duchère (coût 1 à 1,2 milliard d'euro, avec 40 000 voyages/jour)
- la création d'une ligne E vers Lyon 5e - Tassin (coût 1,5 à 2 milliards d'euros, avec 100 000 voyages/jour)
Une consultation "métros" en parallèle de nombreuses autres concertations mobilités lancées actuellement. Sur chacune d'entre elles, l'avis de Bruno Bernard, le président de la Métropole de Lyon et du Sytral, et de la majorité écologiste est claire. En amont, Bruno Bernard dit ce qu'il pense. Et ce qu'il souhaite. Le T9, c'est OUI, le T10, c'est OUI, le transport par câble, c'est OUI, l'extension de la ZFE, c'est OUI aussi, le BHNS, c'est OUI. Mais pour la consultation "métros", Bernard est moins clair.
"Sur le métro, je n'ai pas le même niveau de conviction"
Bruno Bernard, président de la Métropole de Lyon
A Lyon et à la Métropole, ses opposants politiques s'engouffrent dans la brèche et accusent Bernard de ne pas avoir de vision d'ensemble, de vision de territoire, ou tout simplement de ne pas dire "je ne veux pas d'une nouvelle ligne de métro".
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Pourquoi ne donne-t-il pas d'avis clair et net, comme pour les autres projets ? "Sur le métro, je n'ai pas le même niveau de conviction, c'est aussi simple que ça", confie Bruno Bernard. Je lance une consultation, les choses sont réellement ouvertes. On a des coûts importants de ligne, on a un nombre de voyageurs attendus, vous faites les ratio... Et vous voyez, que non, ce n'est pas une évidence", ajoute-t-il.
Pendant la campagne électorale de 2020, Bernard avait affiché ses réserves sur le métro E. Il assume. "C'est très facile quand vous faites les premières lignes de métro, vous savez que vous aurez du monde. Mais ensuite, quand on a des investissements très lourds pour un nombre de voyageurs beaucoup plus modestes, la question se pose. On ne peut pas uniquement raisonner par territoire de la Métropole, sinon et c'est normal, on met le métro dans les 59 communes. On ne peut pas raisonner comme ça. C'est pour cela que c'est important de partager les enjeux. Je ne sais pas ce qui va sortir de la consultation métro. Les personnes qui vont s'exprimer avec une vision d'agglo, c'est très intéressant de partager ça, d'avoir leur avis", poursuit-il.
"Où est-ce qu'on met nos priorités ?"
Pour développer un "plan métro", Bernard a évoqué l'idée d'arriver à un consensus politique. Mais c'est quoi un consensus politique, quand, forcément, les maires de Vaulx, Décines et Meyzieu défendent la prolongation de la ligne A, ceux de Caluire et Rillieux la prolongation de la B ou ceux de Tassin, Francheville, Sainte-Foy et Lyon 5e la création d'une nouvelle ligne E. Comment trouver un consensus ? "Un consensus ou une forte majorité, nuance Bernard. Il va falloir qu'on rajoute des centaines de millions d'euros, voir plus, de la Métropole de Lyon. Il faut juste être clair. Où est-ce qu'on met nos priorités ? Et si il y a un consensus pour dire "oui, il faut un plan métro" alors en effet c'est un vrai atout pour le développement d'un plan métro. Mais si la moitié des élus disent : "non, ça coûte trop cher, il faudrait mieux faire autre chose", ça compte aussi".
Mais lui, Bruno Bernard, est-il convaincu par un "plan métro" ? "Je suis ouvert. Je suis encore dans l'interrogation", conclut-il. La décision du Sytral est prévue pour le printemps 2022.
En savoir plus :
Au mois de juin, Bruno Bernard répondait aux enjeux de mobilités dans la Métropole de Lyon dans notre émission 6 minutes chrono sur Lyon Capitale.
Comment desservir les quatre secteurs dans les moyens financiers du Sytral d'ici 2035 ?
- NORD : Tramway rapide au départ des Charpennes vers Caluire, Sathonay et Rillieux (1,15 km souterrain pour grimper sous Montessuy)
- OUEST : Tramway au départ de place Jean Macé, vers Perrache, le plateau du 5ème avec branches possibles vers Alaï / Craponne, vers Tassin, et vers Sainte Foy. (1,5 km souterrain pour grimper du Bas de Choulans au Point du Jour)
Stations et rames de ces deux systèmes à 70 mètres comme le métro, le gabarit à 2,65 m (compatible tram-train).
CENTRE VILLE : Le métro A entre Charpennes et Perrache, le métro B entre Charpennes et place Jean Macé (tous deux automatisés à horizon 2032) assurent sous la ville la liaison entre les systèmes nord et ouest.
- EST & CENTRE : Les T3 sont prolongés en surface vers la Presqu'Ile, traversée par des rues différentes à l'aller et au retour (causes = étroitesse, forte fonction commerciale, beaucoup de piétons), puis gare Saint Paul, puis gare Gorge de Loup.
Entre ces deux gares les rails utilisés sont ceux du Tram-train (qui fera toujours terminus à Saint Paul), mais les quais sont dissociés (raison = gabarit 2,40 vs 2,65m); il y a la place pour cela dans les deux gares.
Quais et rames T3 sont allongés.
- NORD OUEST : De la Porte de Lyon à la Porte du Valvert, la chaussée de M6 mesure au minimum 32 mètres de large.
Dans la transformation en boulevard urbain, on garde 2 voies de chaque côté pour la circulation générale, et le milieu devient site propre TC (des bus et cars en première phase)
Sur le pont du Valvert à 6 voies et dans une tranchée traversant le quartier Montribloud, le site propre TC est aménagé vers la "bretelle de Tassin", pour rejoindre Gorge de Loup, Champvert, le 5ème arrt et Tassin
"pas d'avis tranché" Une philosophie de management comme dans le privé mais plus risqué que dans le public !
Seule ligne D dépasse 100 000 voyages/jour. Pas le téléphérique, ni le tram CQFD !