Opéra de Lyon : Initiales BBB

En mai, nous serons gratifiés de deux opéras simultanément, l’un à domicile, l’autre délocalisé au théâtre de la Renaissance d’Oullins.

Béatrice, Bénédict, Brundibár : le mois de mai à l’Opéra s’annonce sous le signe de la lettre B. Rajoutons-en même un quatrième avec Berlioz (Hector de son prénom), auteur de l’opéra-comique Béatrice et Bénédict d’après la pièce de Shakespeare Beaucoup de bruit pour rien.

Et il faut reconnaître que la locution “d’après” revêt ici un sens particulièrement approprié tant le compositeur français – également auteur du livret – prend des libertés avec la pièce dont il s’inspire. En effet, Berlioz, visiblement en confiance, choisit de modifier en profondeur la narration originale. Quant aux personnages, il les remodèle à sa guise, inversant même la hiérarchie entre les deux couples d’amoureux, au profit de Béatrice et Bénédict propulsés au rang de personnages principaux aux dépens de Héro et Claudio. Il déclarera d’ailleurs à propos de son œuvre : “Je n’ai pris qu’une donnée de la pièce ; tout le reste est de mon invention.”

On change radicalement de registre avec Brundibár composé en 1938 par Hans Krása alors même que le compositeur était interné au camp de Terezin.

Malgré ce terrible contexte, Krása nous délivre une fable optimiste où deux enfants, tentant de gagner en chantant dans la rue de quoi acheter du lait pour leur mère malade, parviennent à surmonter les obstacles dressés par la police, les commerçants et l’odieux Brundibár, aidés pour cela d’une bande d’écoliers et de trois animaux propagandistes.

L’œuvre fut créée clandestinement dans un orphelinat juif à Prague en 1942 et sera reprise au sein même du camp de Terezin, connu aussi sous le nom de Theresienstadt où de nombreux artistes furent enfermés. Rappelant par certains aspects le conte Hansel et Gretel (deux enfants abandonnés), cet opéra pour enfants mobilise un effectif instrumental réduit composé de quelques cordes et instruments à vent auxquels s’adjoignent une guitare et un accordéon évoquant l’orgue de barbarie de Brundibár.

Béatrice et Bénédict –Du 13 au 24 mai, à l’opéra de Lyon
Brundibár – Du 22 au 25 mai, au théâtre de la Renaissance

www.opera-lyon.com

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