Le centriste Eric Lafond, ancien candidat aux élections municipales, replonge. Il sera candidat aux élections européennes sur la liste Ecologie positive et territoires en juin prochain. "On considère que l'État français, malgré l'importance qu'il a dans son histoire, est arrivé au bout de ce qu'il pouvait faire. Aujourd'hui, l'État est omniprésent et en incapacité d'agir sur tous ces sujets-là. Et souvent un frein à l'émergence de solutions nouvelles, d'innovations, de solutions qui vont faciliter la vie des gens. Donc notre propos, c'est de dire que dans le cas des élections européennes, à l'instar de beaucoup de nos voisins, qui ont choisi un modèle plus régionalisé, plus décentralisé, il faut que la France évolue dans cette direction-là. Notamment, pour nous adapter aux enjeux environnementaux" explique Eric Lafond. Le centriste développe aussi sa vision d'une écologie "positive" : "ce qu'on constate aujourd'hui dans le discours public, c'est que l'écologie se définit assez rapidement par des interjections, des stigmatisations de comportement individuel et des projets de taxation. Et force est de constater que, quand bien même certains seraient pertinents, nos constituants ne le vivent pas très bien. Et nous, notre propos, c'est de dire avant d'envisager des mesures coercitives, déployons toutes les mesures incitatives nécessaires pour faire en sorte que si on doit faire changer de comportement nos concitoyens, les entreprises, les acteurs associatifs, l'acteur public, souvent en premier lieu, qui est rarement exemplaire en la matière, il faut d'abord déployer des solutions alternatives de façon à ce que les gens puissent changer de comportement et répondre à leurs attentes. On ne peut pas demander de résumer la dimension écologique à « il faut punir untel, il faut atteindre ceci, etc…" La retranscription intégrale de l'entretien avec Eric Lafond Bonjour à tous et bienvenue, vous regardez 6 minutes chrono le rendez-vous quotidien de la rédaction de Lyon Capitale. Et aujourd'hui nous sommes avec Eric Lafond. Alors on vous a connu élu candidat centriste aux élections à Lyon. Là on vous retrouve porte-parole d'écologie positive et territoire, qui est une liste portée par un ancien écologiste, Yann Wehrling, aux européennes. Comment vous qualifieriez cette liste, puisqu'on entend écologie, on entend territoire, on sait que vous, vous êtes plutôt centriste.C'est ça, c'est une liste centriste, écologiste ? Oui, écologiste, incontestablement modérée, avec la volonté d'apporter une réponse différente aujourd'hui sur la question de l'écologie politique. Les Verts ont le monopole de l'écologie politique depuis 20 ans. Si on regarde les résultats des dernières élections présidentielles, force est de constater que ça ne prend pas. Notre conviction est que le sujet environnemental est essentiel aujourd'hui et qu'il faut arriver à entraîner nos concitoyens sur ce sujet-là. Et que le thème écologique est en train de devenir un repoussoir, un sujet d'énervement dans la population. Ce qu'on a vu notamment avec la crise agricole ? Oui, c'était très symptomatique de la façon dont aujourd'hui l'État gère cette question-là. Et ça explique le fait que cette liste, elle soit composée d'une quinzaine de formations politiques, qui soient écologistes ou régionalistes, ou plutôt comme nous, modérés sans étiquette. Parce qu'il y a, je dirais, un fond commun autour de la nécessité de trouver des solutions pour s'adapter aux changements climatiques qui sont en cours, des solutions qui soient construites avec les territoires. Et là-dessus, c'est un très fort de la liste, c'est qu'on considère que l'État français, malgré l'importance qu'il a dans son histoire, est arrivé au bout de ce qu'il pouvait faire. Aujourd'hui, l'État est omniprésent et en incapacité d'agir sur tous ces sujets-là. Et souvent un frein à l'émergence de solutions nouvelles, d'innovations, de solutions qui vont faciliter la vie des gens. Donc notre propos, c'est de dire que dans le cas des élections européennes, à l'instar de beaucoup de nos voisins, qui ont choisi un modèle plus régionalisé, plus décentralisé, il faut que la France évolue dans cette direction-là. Notamment, pour nous adapter aux enjeux environnementaux. Dans l'intitulé, il y a « écologie positive ». C'est en opposition avec ce qu'on entend souvent d'ailleurs, notamment la droite reproche, j'ai en tête localement Laurent Wauquiez, qui reproche souvent une écologie punitive qui est faite par les écologistes, et lui dit « moi, je fais de l'écologie positive ». Vous, c'est un peu ça, il y a ce contre-pied-là de dire « nous, on ne va pas être punitifs comme peuvent l'être d'autres écologistes » cette dimension-là […]