Richard Brumm © Tim
© Tim Douet

3e mandat de Collomb : fiscalité et emprunt en hausse

En marge de la présentation des comptes administratifs 2013 à la presse, Gérard Collomb et Richard Brumm ont dessiné les contours de la politique fiscale de ce troisième mandat. Le maire de Lyon compte augmenter la fiscalité, réduire fortement les dépenses et recourir à l’emprunt pour faire face à la diminution “sans précédent” des dotations de l’État.

“Excellents”, c’est ainsi que Gérard Collomb qualifie quasiment chaque année les comptes administratifs de la ville. Et les comptes 2013 n’ont pas fait exception. Excellent. “Les dépenses sont contenues et la masse salariale sous contrôle”, a d’emblée posé le maire de Lyon, qui présente une facture de dépenses réelles de 547 millions d’euros en 2013 auxquelles s’ajoutent 152,7 millions d’euros de dépenses d’équipement. Du côté des rentrées, la ville a pu compter sur 632,4 millions d’euros de recettes réelles. Le maire s’est également targué d’avoir, pour la dernière année de ce deuxième mandat, un niveau d’autofinancement plus haut qu’à n’importe quel autre moment du mandat précédent.

Réduire le train de vie

Car la trajectoire financière de Gérard Collomb est bien connue : une augmentation de la fiscalité dès le début du mandat, de manière à dégager une trésorerie, et dans un deuxième temps l’injection de fonds dans les investissements. Un cycle que le maire de Lyon a déjà mis en application sur ses précédents mandats et dont il se satisfait. Il ne compte d’ailleurs pas changer son fusil d’épaule pour les six années à venir.

Richard Brumm © Tim Douet

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Richard Brumm, adjoint au maire de Lyon.

Pourtant, les perspectives pour le prochain mandat ne sont pas des plus réjouissantes et Gérard Collomb n’a désormais de cesse de marteler que des efforts vont devoir être faits. “Il va falloir réduire le train de vie”, glisse même Richard Brumm, l’adjoint aux finances. En cause, le fameux effet de ciseaux que le maire a souvent décrit : une augmentation du périmètre des dépenses et une diminution des recettes.

Une diminution sans précédent des dotations

Hôtel_de_Ville_de_Lyon ()

Le maire souligne la baisse “sans précédent” des dotations de l’État. Sans pouvoir encore la chiffrer de manière définitive – selon les hypothèses, la diminution de ces subsides grèverait le budget de la ville de 13 ou 16 millions d’euros. Sans parler du Fonds de péréquation intercommunal et communal, dont la facture s’alourdit chaque année. Si, en 2012, Lyon n’avait contribué qu’à hauteur de 700 000 euros, en 2016 il faudra aligner les zéros en signant un chèque de 5,3 millions d’euros. “C’est plus qu’un effort supplémentaire, un total changement d’échelle”, a commenté l’édile.

S’il jouait le statu quo, Gérard Collomb explique que la dette pourrait se creuser de manière abyssale à 863 millions d’euros en 2020 (contre 390,8 en 2013). Il compte donc mettre en œuvre un “plan de marge de manœuvre” qui montera en charge tout au long du mandat pour aboutir à 40 millions d’économie.

+ d’impôts, - d’investissement, + d’emprunt

La municipalité utilisera 3 leviers pour atteindre ce but et “résister à ce choc” :
– les dépenses seront fortement diminuées, notamment via une restructuration de l’offre de services et des périmètres d’intervention et une valorisation des recettes immobilières. Le plan d’investissement sera légèrement revu à la baisse. “Mais on ne peut toutefois pas arrêter d’ouvrir des bâtiments publics, Lyon se développe démographiquement et nous devons suivre”, temporise l’édile,
– les Lyonnais seront également sollicités, avec une augmentation de la fiscalité de 5 % dès le début du mandat. Mais, le maire le promet, “ce sera la seule” pour les six années à venir,
– enfin, il y aura un recours plus important à l’emprunt. “Il va falloir accepter que notre niveau d’endettement [soit] plus important que celui que nous visions pour 2020”, s’est résigné Gérard Collomb.

Mais, alors que Gérard Collomb se félicitait de la capacité de remboursement de la Ville (4,5 ans), avec le plan mis en place celle-ci devrait être de 9,8 ans à l’horizon 2020. Juste en dessous de 10 ans, barre que Richard Brumm juge critique lorsqu’elle est atteinte ou dépassée. De ce point de vue là, la marge n’est quand même pas très grande.

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