Six maires des communes de la Métropoles de Lyon subi des agressions entre 2021 et 2022. ©Céline Vautey
Six maires des communes de la Métropole de Lyon ont subi des agressions entre 2021 et 2022. ©Céline Vautey

69 % des maires de France ont subi des incivilités... Lyon n'est pas épargné

À l'initiative de l'Association des maires de France (AMF), le Cevipof a dévoilé son cinquième rapport de l'observatoire de la démocratie de proximité. Deux tiers des maires interrogés déclarent avoir été confrontés à des actes d'incivilité.

L'enquête du Centre de recherches politiques de Sciences Po comprenait 70 questions. Elle a été mise en ligne entre le 19 septembre et le 12 octobre et abordait cinq volets ayant trait "à l’environnement de travail du maire, aux conditions d’exercice de la fonction, le volume et la nature des violences à l’endroit des maires, les enjeux de la gouvernance territoriale et la politique de logement". Sur les 33 322 maires de l'Hexagone, 5 980 ont répondu de façon complète, soit une proportion de 24 %, et 7 992 d'entre-eux l'ont fait partiellement.

Une hausse de 32 % des attaques envers les élus

D'après les statistiques relevées par le ministère de l'Intérieur, les attaques visant les représentants élus, principalement les maires, ont enregistré une hausse de 32 % entre 2021 et 2022, totalisant ainsi 2 265 plaintes et signalements. Dans un contexte de tension croissante, 69 % des maires interrogés déclarent avoir été confrontés à des actes d'incivilité tels que l'impolitesse et l'agressivité, une hausse de 16 points par rapport à 2020.

39 % ont été victimes d'injures et d'insultes, soit une augmentation de 10 points en comparaison avec 2020. Tandis que 27 % ont été attaqués ou menacés sur internet, via les réseaux sociaux, marquant une augmentation de 7 points par rapport à l'année précédente. Parallèlement, 12 % des maires admettent que leur entourage familial a également été exposé à ces comportements violents, un chiffre similaire à celui de l'an passé.

De surcroît, ce sentiment d'insécurité est en grande partie responsable de la progression fulgurante du nombre de démissions chez les maires. En effet, on en compte 1 300 depuis le mois de juin 2020, contre 1 050 durant la précédente mandature, soit un rythme de 450 démissions par an.

La Métropole de Lyon prise de plein fouet

Les élus de la Métropole de Lyon n'échappent pas à la règle et sont eux aussi confrontés à la violence. Les derniers faits en date remontent à mai 2022. Deux hommes avaient menacé sur X (ex Twitter) de faire tomber de son vélo le maire de Lyon, Grégory Doucet, et de lui "coller une balle entre les yeux". La justice les avait condamnés à 1 000 euros d'amendes avec sursis. Plus grave encore, le maire de Mions, Claude Cohen, échappait de peu aux coups de couteau d'un homme ivre devant sa mairie, en avril 2022.

Trois mois plus tôt c'était Xavier Odo, maire de Grigny, qui encaissait une gifle d'un homme venu l'aborder sur le marché de sa commune. Ce dernier, également porteur d'un couteau, l'avait aussi menacé de mort, lui, un autre élu et deux autres agent municipaux. Entre 2021 et 2022, les maires des communes de Bron, Villeurbanne, Givors et le 8e arrondissement de Lyon ont également tous été violemment pris à parti

Lire aussi : Agressions d’élus : comment réagissent les maires de la métropole de Lyon ?

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