Dans un climat tendu, Robert Ménard, le maire de Béziers élu avec le soutien du FN, a rebaptisé la rue du 19-mars-1962 (date des accords d’Évian et de l’indépendance algérienne) rue du Commandant-Denoix-de-Saint-Marc, putschiste en Algérie. Une imbécillité de plus.
Des centaines d'anciens combattants mobilisés pour l'inauguration de la rue du Commandant-Denoix-de-Saint-Marc et, face à eux, derrière un cordon de policiers, des manifestants qui protestent contre "le fascisme et les crimes de l'OAS".
Robert Ménard a choisi de raviver les plaies de l'Algérie française en rebaptisant la rue du 19-mars-1962 (date des accords d'Évian, qui ont mis fin à la guerre d'Algérie) en rue Hélie-de-Saint-Marc, qui a participé au putsch des généraux à Alger en avril 1961. Tout un symbole.
De la résistance à l’Algérie française
Ancien résistant déporté à Buchenwald, Hélie de Saint-Marc (décédé dans la Drôme le 26 août 2013) avait fait le choix de la sédition vis-à-vis de la politique algérienne de De Gaulle en prenant le parti de l'Algérie française.
Il sera condamné à dix ans de prison puis finalement gracié par le général. Réhabilité en 1978, Hélie de Saint-Marc sera élevé au rang de Grand Croix de la Légion d'honneur par Nicolas Sarkozy en 2011.
Ménard : non à la France métissée
"Il y a cinquante ans (...), nous tapions sur des casseroles en scandant "Algérie française". Il faudrait aujourd'hui, avec la même ardeur, dire non à cette France métissée qu'on nous promet (...) mais dire oui à une France fière d'elle-même, de son histoire, de ses racines judéo-chrétiennes", a déclaré Robert Ménard dans son allocution.
Manuel Valls, le Premier ministre, a réagi en déclarant que “la nostalgie, et notamment la nostalgie de l'Algérie française, n'apportera rien de bon. Aujourd'hui, on a besoin de regarder l'avenir avec de l'optimisme et le Front national n'aime pas la France”.