Sera-t-il un bouffon du show-biz électoral comme Chevènement en 2002 ?
En attendant, François Bayrou résiste et colle comme de la glaise aux talons de Ségolène, pour une place en finale. Impossible de s'en défaire ! Le souffle du troisième homme se rapproche jour après jour de la candidate PS.
L'homme à la tête de chou à la gagne ! Il sent bon la France... et la France le sent bien. Il n'y a que les centristes pour nous inventer ces profils de plouc-intello qui incarnent une sorte de sagesse au pain de seigle. Bayrou nous ramène aux racines d'un patrimoine commun : il a de la terre dans les mots, des pâturages dans le regard, le bon goût du vrai. Il se dit peut-être, à raison, que l'élection se gagnera encore "aux culs des vaches".
Après tout, les Présidents de la République avaient tous des bottes en caoutchouc dans le coffre de leurs voitures de fonction. Mitterrand parcourait les Landes, escaladait Solutré. De Gaulle a parcouru tous les sentiers ... de la guerre jusqu'à Colombey. Quant à Chirac, il doit choper des ampoules à chaque fois qu'il met une paire de mocassins : le salon de l'agriculture, c'est son bureau !
Bayrou, c'est l'homme du grand-air, dans une campagne trop américaine, trop urbaine, pas assez verdoyante, pas assez craquante. Les autres candidats sentent le Chanel, la mondialisation, la pollution, les fonds de pension... Lui, c'est un peu le Pagnol des élections et son parti c'est la perdrix ! Il sait que le plus citadin des Français a forcément un petit peu de garrigue dans la tête, une clairière secrète ou un ruisseau qui coule dans ses veines.
A l'heure où la main des électeurs doute, hésite, entre une France maternée à la confiture socialiste ou dirigée par un VRP, François Bayrou pourrait incarner un vote buissonnier, une escapade électorale. Plus que quelques points à gratter dans les intentions de vote et tout deviendra possible : même de rentrer dans Paris avec son tracteur pour s'essuyer les pieds... sur le paillasson de l'Elysée.
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