Caroline Collomb
© Tim Douet

Caroline Collomb : “Je ne m’interdis rien pour 2017”

ENTRETIEN – Pour la première fois depuis son élection à la tête de la section PS du 5e, Caroline Collomb, l’épouse du maire de Lyon, s’exprime sur les raisons qui l’ont conduite à se lancer officiellement dans la vie politique. Et ses déclarations sur ses intentions électorales restent floues.

Lyon Capitale : Vous avez été élue secrétaire de la section PS du 5e. Faut-il y voir, comme beaucoup le subodorent, que vous êtes intéressée par les législatives de 2017 ?

Caroline Collomb : Je suis surprise par la teneur des articles parus ces dernières heures. Je milite au PS depuis de nombreuses années. Depuis 2011, je m'investis plus, car mes enfants grandissent et que j'ai plus de temps. Les militants du 5e m'ont demandé de prendre le secrétariat de la section puisque Béatrice Galliout a été élue lors des municipales. Ma démarche est avant tout collective, pour construire un projet afin que l'on puisse partir rassembler en 2017 et offrir un projet cohérent. Je suis loin de ces arrière-pensées électorales.

Mon objectif est de participer aux états généraux du PS, de mener un travail de fond sur une république décentralisée qui donne plus de compétences à nos territoires qui produisent des richesses pour pouvoir les redistribuer. Nous aurons un congrès et, comme Benoît Hamon, je pense qu'il ne faut pas partir sur la perspective d'une défaite à la présidentielle de 2017 mais construire une gauche de gouvernement durable. Être secrétaire de section me plaît. Nous avons produit deux contributions pour les états généraux du PS sur la décentralisation. Je projette d'organiser une réunion avec Laurent Davezies sur la métropolisation.

“Je n’ai pas d’opinion sur Thierry Braillard”

Pensez-vous aux législatives de 2017 à titre personnel ?

Je suis pragmatique, j'ai une vie professionnelle, de famille, militante. J'aime la politique, j'essaie d'avancer, de rassembler ma section qui s'était divisée en 2012 lors des élections législatives. Je pense que nous arrivons à nous rassembler. La finalité de ma démarche est collective. Je veux participer aux débats internes du parti, à la vie de l'arrondissement. 2017, c'est loin, c'est dans trois ans. Je ne m'interdis rien. Trois ans, c'est long, surtout dans le contexte actuel. L'enjeu, ce n'est pas la place d'untel, mais l'offre politique que nous proposerons aux Français.

Thierry Braillard est-il un bon député pour la circonscription ?

Je n'ai pas d'opinion sur Thierry Braillard.

Pourquoi décidez-vous de vous lancer en politique aujourd’hui ?

Ma priorité allait, ces dernières années, à ma famille. Mes filles grandissent et j'ai plus de temps pour militer. Je suis heureuse dans ma vie de femme, dans ma vie professionnelle et aussi dans ma vie militante. Ces dernières années, je ne me posais pas la question. Mon mari a une activité professionnelle qui l'occupe à 100 %. Lyon est la passion de sa vie et les Lyonnais lui en sont reconnaissants puisqu'ils lui ont accordé leur confiance dans un climat très difficile pour la gauche. J'avais fait le choix de fonder une famille. Je suis heureuse avec mes enfants et c'est pour cette raison que je ne m'étais pas investie jusqu'à présent. Mais je suis au PS depuis que j'ai 18 ans. Dans la vie d'un militant, il y a des périodes où l'on a du temps et d'autres non.

“Je ne tire pas de plans sur la comète”

Il vous sera impossible de décoller l’étiquette de femme du maire. Comment comptez-vous gérer les accusations de népotisme ?

Je me méfie des stéréotypes et des a priori. J'y répondrai par le travail. Je ne vis pas mon élection comme du népotisme. Je sais que le fantasme fait vendre et que ça plaît à certains.

Jusqu’à présent, on vous prêtait un rôle dans l’ombre de Gérard Collomb...

Je ne m'occupe pas des rumeurs. Je m'applique à faire les choses du quotidien dans ma section. Le travail militant, c'est ma bouffée d'air. Pour le moment, je ne tire pas de plans sur la comète. Nous sommes dans un contexte politique particulier, où rien n'est acquis. Les choses seront compliquées pour le PS dans les années qui viennent et mon ambition personnelle ne prime pas.

Quel est l’état d’esprit des militants que vous rencontrez par rapport au Gouvernement ?

Ils sont chagrinés, déçus par la politique du Gouvernement. Ils sont parfois touchés de plein fouet par la hausse de la fiscalité, mais ils ont une grande attente vis-à-vis du PS. Je suis surprise par leur participation aux états généraux. Ils attendent qu'on trouve des solutions et que l'on redéfinisse le projet PS dans un monde en mutation. Mais ils sont pleins d'espoirs aussi.

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