Comparini : "Je n’avais pas assez d’ego"

QUE SONT-ILS DEVENUS ? - Chaque lundi, nous vous présentons une personnalité lyonnaise qui a fait l'actualité et ne la fait plus. Cette semaine, Anne-Marie Comparini, ancienne présidente de la Région. Une femme discrète qui a semblé ne jamais vouloir jurer allégeance à un parti politique.

"Je n’ai pas eu une vie politique très théâtrale", glisse d’emblée Anne-Marie Comparini. Loin des coups de gueule ou des éclats de voix, c’est la discrétion qui a peut-être le mieux caractérisé la carrière de l’ancienne présidente de la Région. De sa période à la tête de Rhône-Alpes, elle garde de bons souvenirs, mais fait aussi son autocritique : "Je suis une personne plutôt austère, je n’ai peut-être pas assez communiqué. Je pense que je n’ai pas non plus suffisamment mis le travail de mes collaborateurs en valeur."

Avec du recul, Anne-Marie Comparini a le sentiment qu’elle n’était pas prête pour cette place : "quand on vise des fonctions de chef, il faut y être préparé, et ce n’était pas mon cas. Je n’avais pas assez d’ego je pense." La satisfaction qu’il lui reste de ses années à la tête de la région ? "Regarder les actions menées et voir qu’ils prolongent certaines politiques que nous avions mis en place. Je suis contente de ma période, on a anticipé des dossiers."

Raymond Barre, son mentor

Avant de se retrouver à la tête de la Région, Anne-Marie Comparini a été l’attachée parlementaire de Raymond Barre. Un mentor. "Avec lui j’ai appris beaucoup. Il attendait de ses attachés qu’ils lui fournissent de la matière. Nous passions notre temps à faire des recherches. Il n’hésitait pas non plus à nous charger de responsabilités et à nous associer à de gros dossiers."

Au mois de juin 2007, elle est battue dès le premier tour des élections législatives. Patrick Devedjian qualifie alors l’ancienne présidente de "salope" devant les caméras de TLM. "Je crois que j’avais oublié dès le premier jour. J’en ai entendu d’autres à la région. J’ai reçu également des lettres de femmes qui me disaient que elles aussi étaient traitées de la même façon sur leur lieu de travail. Il n’y a pas qu’en politique…"

Comparini, la senior active

Depuis qu’elle s’est retirée de la vie politique en 2007, elle ne la suit plus tellement. Pourtant elle garde en tête quelques noms de représentants du Modem en Rhône-Alpes. "Gilles Artigues me paraît être quelqu’un avec une expérience solide sur laquelle il peut s’appuyer. Je n’oublie pas non plus Thomas Rudigoz qui est un homme de valeur."

Réputée élue de terrain, la dame s’offre désormais un peu plus le temps de vivre. "Ce n’est que maintenant que je m’aperçois que la vie politique était stressante. Je peux aider les autres, donner un coup de main à certaines associations." Mais pour autant, à 63 ans, Anne-Marie Comparini n’a pas cessé de travailler. Entre quelques missions en tant que consultante sur les nouvelles technologies, elle reprend le chemin de la fac Lyon 3 où elle enseigne le commerce international. Selon ses propres mots, elle est devenue une "senior active comme une autre".

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