Durant le vote des amendements au projet gouvernemental de réforme des retraites, la nuit dernière, les députés socialistes ont mal voté. Ils croyaient voter pour l’article 4, ils ont voté pour sa suppression. Un couac qui n’en révèle pas moins un vrai sujet de société : le pouvoir d’achat des retraités.
L'affaire est déjà derrière elle. Marisol Touraine a fait savoir ce matin qu'elle allait représenter l'article supprimé hier soir à l'Assemblée. 44 députés ont en effet voté pour (la suppression de l'article 4 de la réforme des retraites), contre 39 qui ont voté contre. 8 socialistes se seraient trompés de bouton, faisant ainsi pencher la balance défavorablement pour le Gouvernement.
L'amendement portait sur le décalage des revalorisations de pensions de retraite au 1er octobre, alors qu'elles sont revalorisés au 1er avril actuellement. Un moyen pour l'Etat de faire de sacrées économies : 600 millions cette année, 1,4 milliard l'année prochaine.
Mais l'assiette des personnes concernées posait problème à certains députés de gauche. Notamment au Lyonnais Thierry Braillard (PRG), qui a voté pour l'amendement sans se tromper cette nuit. "Je ne suis pas contre l'idée que tout le monde participe à l'effort mais, concernant les petites retraites, les personnes qui gagnent 900 euros par mois, c'est-à-dire moins que le SMIC, je pense qu'il faut qu'on trouve un seuil". Le député souhaite qu'un "consensus" soit trouvé à gauche sur la question du pouvoir d'achat des petites pensions.
Les radicaux de gauche, les Verts et les communistes ont voté pour l'amendement hier soir. Ils souhaitent que les petites retraites, celles situées entre l'APSA et le SMIC, soient exclues du projet gouvernemental de décalage de la revalorisation des pensions.