Il y a du mieux dans les dépenses de l’Élysée. C’est en tout cas ce que juge la Cour des comptes dans son rapport sur les dépenses de la présidence. Mais, si François Hollande a réussi à réduire la facture, les économies sont encore perfectibles.
Un bon point et les encouragements de la Cour des comptes. C’est en quelque sorte le bulletin de François Hollande pour sa gestion des dépenses de l’Élysée. Dans son rapport sur les dépenses de l’Élysée en 2012, la Cour des comptes a souligné les efforts consentis par les deux présidents, qui ont permis de ramener la dotation de la présidence de 108,9 à 102,9 millions d’euros. Près de 6 millions d’euros seront ainsi reversés au budget de l’État.
Moins de personnel, moins de gros salaires
Parmi les principales justifications à la réduction de ces coûts, la diminution de la charge de personnel. En 2012, la facture de la masse salariale s’élevait à 69,4 millions d’euros, contre 70,3 millions en 2011. Un abaissement dû, en partie, à la réduction de 2,80 % des effectifs de la présidence (858 personnes en 2012). Des suppressions de postes qui ont touché le cabinet du président de la République (- 13 personnes) et les effectifs attachés à sa sécurité (- 26 emplois). Sur les cinq dernières années, les effectifs de la présidence ont été réduits de 18,3 %, “au-delà de l’objectif de 3 % par an”, souligne la Cour des comptes.
Autre source d’économie sur le personnel, la réduction des traitements. Si celui du chef de l’État est passé de 19 721 à 13 764 euros, la rémunération des collaborateurs a également été plafonnée à 13 000 euros. Les plus fortes rémunérations de l’entourage du président ont également été réduites. En 2011, 28 rémunérations dépassaient 10 000 euros, allant même jusqu’à 20 415 euros. En 2012, elles ne sont plus que 20 et ne dépassent pas 12 997 euros. Au final, si le cout de rabot opéré sur les rémunérations aurait pu faire espérer des économie de l’ordre de 1,4 million d’euros, l’augmentation des charges salariales opérées sur la même année a limité l’économie à 900 000 euros. Des efforts devraient se poursuivre notamment dans le service de la correspondance présidentielle, qui emploie actuellement 86 personnes.
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Un voyage à Bruxelles à 20 000 euros de moins
Autre point que la Cour des comptes identifie comme une réelle source de réduction des dépenses : la politique de transports du président. 25,6 % d’économies en 2012 par rapport à l’année précédente (14,3 millions d’euros), notamment grâce à la limitation de l’usage de l’avion. À titre de comparaison, si un déplacement pour la journée à Bruxelles effectué en avion coûte 57 371 euros, le même déplacement en train est estimé à 35 820 euros. Au final, les déplacements en France auront coûté 750 000 euros. Si le voyage en TGV du président avait été très largement médiatisé, ce fut le seul de l’année, contre 14 utilisations de l’avion et 21 trajets en voiture.
Concernant les voyages à l’étranger, la facture s’annonce beaucoup plus salée : 8,6 millions d’euros dont 4,2 millions au titre des déplacements aériens, sur la seule période du 15 mai au 31 décembre.
Adieu le site Carla, bonjour l’onglet Valérie
Autre point de soulagement des finances de l’Élysée, l’abandon d’une ligne dédiée aux sondages. L’Élysée n’en commande plus.
Les dépenses de presse ont également été revues à la baisse. 73 % des dépenses de ce poste ont été effectuées avant le 15 mai. Il en va de même pour les aménagements audiovisuels, dont 78 % ont été consommés lors du premier semestre 2012 (0,93 million d’euros sur un coût total de 1,2 million d’euros). La cellule Internet a également considérablement réduit ses dépenses, grâce à la suppression du site de la première dame : 330 000 euros en 2011. Valérie Trierweiler se contentera d’un onglet sur le site de l’Élysée.
Comme les petits ruisseaux font les grandes rivières, d’autres postes, moins attendus, ont été source d’importantes économies. Les dépenses d’achats de fleurs (290 000 euros en 2011) ont ainsi été ramenées à 130 000 euros en 2012.
Noël n’a pas échappé à la coupe budgétaire. Le traditionnel spectacle de l’arbre de Noël, jusque-là donné dans un théâtre parisien loué pour l’occasion, s’est pour la première fois en 2012 joué dans la salle des fêtes de l’Élysée. Coût des festivités : 170 000 euros, contre 310 000 en 2011.
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Des pistes d’économie
Pour autant, tout n’est pas rose, et des efforts restent à faire, notamment sur le volet de la commande publique, point sur lequel les Sages encouragent à toujours plus de transparence, tout en saluant l’effort déjà réalisé en la matière.
La Cour souligne dans son rapport de nombreuses anomalies concernant les heures supplémentaires, qui coûtaient en 2102 1,8 million d’euros. L’occupation du palais de l’Alma, qui comprend une soixantaine d’appartements attribués aux proches collaborateurs du chef de l’État, doit également être clarifiée. Un nouveau régime d’occupation doit être mis en place pour régler la situation de personnes dont le maintien sur place “ne se justifie plus”.
Enfin, le rapport conclut sur le cas particulier du pavillon de la Lanterne, résidence traditionnellement affectée au Premier ministre et revenue dans le giron du président de la République en 2010 jusqu’au 31 décembre 2012. Depuis, la situation de ce bâtiment n’a pas été réglée par François Hollande, qui ne s’est pas prononcé sur son utilisation.