L’ancienne première secrétaire du Parti socialiste affirme faire les mêmes observations que le député du Rhône Pierre-Alain Muet, sur la politique économique du Gouvernement.
La maire de Lille, estampillée "première frondeuse de France" depuis 24 heures et la publication de son entretien dans le JDD, où elle demande un changement de cap dans une politique menée "au détriment de la croissance", était l'invitée de France Inter, ce lundi matin.
Pas une “opposante”
L'ancienne première secrétaire du Parti socialiste ne souhaite pas être placée en "opposante" à François Hollande. "Je considère que le Gouvernement a bien fait de se lancer vers une réduction des déficits et de la dette", soutient-elle. "Le Gouvernement annonce 4,5 % de déficit cette année et je me situe dans cet objectif-là", affirme Martine Aubry, qui assure partager le point de vue d'un député socialiste du Rhône : "Ce que je remarque – mais je ne suis pas la seule et, chez ceux qu'on appelle les frondeurs, il n'y en a que quelques-uns qui parlent de cela, qui sont des économistes, comme Pierre-Alain Muet ou Jean-Marc Germain –, c'est qu'aujourd'hui nous réduisons les déficits, mais comme nous ne permettons pas à la croissance d'exister, le déficit ne peut pas se réduire, comme il y a moins d'entrées liées à la croissance. Je dis simplement qu'il y a un problème de compétitivité des entreprises."
Muet “Effaré” par la politique du Gouvernement
En août dernier, Pierre-Alain Muet avait déjà livré ses importantes réticences sur la politique gouvernementale, dans un entretien accordé à Mediapart : "Je ne fais pas partie de la gauche du parti, mais l’économiste que je suis est réellement effaré, non seulement par la politique, mais par le discours qui est tenu, qui d’un point de vue économique est faux. On ne sort pas d’une dépression par une politique exclusive de l’offre. N’importe quel économiste ayant fait un peu de conjoncture vous le dira."