Si Laurent Wauquiez a boudé la réunion organisée hier à Matignon pour lutter contre le chômage, son premier vice-président aux finances et à l’administration générale, Étienne Blanc, était bien présent.
Sur la photo de famille diffusée par Manuel Valls, le visage de Laurent Wauquiez n’apparaît pas. Une opposition à la politique du Gouvernement qui était "claire" depuis le début, selon son premier vice-président aux finances, Etienne Blanc, qui était chargé de représenter la région Auvergne-Rhône-Alpes à la réunion d'hier.
"Sur le principe, nous sommes tous d'accord pour dire qu'un chômeur formé a plus de chance de retrouver un emploi. Répondre au chômage par la formation n'est pas idiot. Ce n'est pas un rejet absolu de la Région de ce plan de formation, nous mettons des conditions pour être accompagnés. Car, avec la facture que nous avons, nous ne pourrons pas tout faire. C'est un peu facile pour le Gouvernement d'annoncer la formation de 500 000 chômeurs et de laisser plus ou moins les régions se débrouiller. Nous n'avons pas les infrastructures suffisantes et l'accompagnement financier nécessaire pour réaliser tout cela. Il s'agit de doubler le nombre de chômeurs formés, comment va-t-on faire rentrer tout ce monde dans les CFA ? La région Auvergne-Rhône-Alpes est la première région industrielle de France, Manuel Valls le sait, il est nécessaire de nous accompagner financièrement."
Sur les routes de l’emploi
Mais que propose donc Laurent Wauquiez pour les 400 000 chômeurs de la région ? Etienne Blanc explique qu'il s'agit avant tout d'investir pour désenclaver le territoire et créer de l'emploi. Ainsi, 390 millions d'euros sont réclamés au Gouvernement pour accompagner la fusion des régions, développer le projet de l'autoroute A45 et rattraper un retard dans les infrastructures du réseau routier.
"Le Gouvernement a voulu fusionner des régions, très bien, mais il faut aller jusqu'au bout et nous accompagner pour harmoniser les statuts des personnels. La majorité précédente avait évalué le coût à 100 millions d'euros. Nous avons aussi besoin de 100 millions d'euros pour le secteur de Saint-Etienne et le développement de l'autoroute A45. Il y a des emplois à Saint-Étienne. Les activités économiques ne se développent pas à cause d'un manque d'infrastructures. Il est nécessaire de désenclaver de nombreuses zones dans la région, et pour cela 190 millions sont nécessaires pour rattraper les retards sur notre réseau routier."
L’opposition dénonce une attitude antirépublicaine
L'absence du président LR du conseil régional d’Auvergne-Rhône-Alpes n'a pas manqué de faire réagir l'opposition socialiste, menée par Jean-François Debat. Dans un communiqué, l'élu dénonce une attitude "antirépublicaine”, “qui sacrifie des dizaines de milliers de chômeurs sur l'autel de son ambition personnelle".
Pour Étienne Blanc, les socialistes de la région auraient dû réclamer les 100 millions d'euros nécessaires à la fusion des régions bien plus tôt. Il précise également que Laurent Wauquiez n'a pas "claqué la porte au gouvernement", mais qu'il réclame les accompagnements nécessaires pour redresser la région Auvergne-Rhône-Alpes... à sa manière.
Allez, tous les chômeurs en travaux d'intérêt général sur l'A45? Veni vidi vinci