Européennes : l’UMP rassemblée pour la forme

Les élections européennes se dérouleront le 25 mai. Dans la circonscription Sud-Est, l’UMP tenait hier son meeting de lancement de campagne, à l’espace Tête-d’Or (Lyon 6e).

À 20 jours des échéances européennes, la liste UMP “Pour la France, agir en Europe” a officiellement lancé sa campagne à Lyon. Unis sur une même liste, les candidats partagent des visions différentes de l'Europe.

À l'espace Tête-d'Or, le principal parti de droite avait réservé une salle d'à peine 400 places, remplie de sympathisants et de nombreux élus locaux. Philippe Cochet, en tant que président de la fédération UMP du département, a ouvert la cérémonie. La liste menée par le Marseillais Renaud Muselier et la Lyonnaise Françoise Grossetête affiche l'objectif de "donner une seconde claque à François Hollande", après les municipales.

Des positions euro-critiques

C'est Alexandre Vincendet, 13e sur la liste, qui s'est exprimé le premier. "L'Europe doit nous protéger, nous et nos modes de vie, a-t-il affirmé. Elle doit défendre l'identité des nations qui la composent, être garante des frontières pour limiter l'immigration." La salle, comme plus tard pour les autres discours, réagissait tout particulièrement aux appels du nouveau maire de Rillieux-la-Pape à limiter l'immigration et empêcher l'entrée de la Turquie dans l'Union.

Anne Lorne est ensuite montée au pupitre. Figure de proue de la “Manif pour tous” à Lyon, elle ne s'est présentée qu'en tant que mère de famille. Bien qu'en position inéligible, elle a salué l'audace des meneurs d'avoir fait appel à elle. La 8e sur la liste s'est lancée dans un réquisitoire contre une Europe qui écraserait les Etats nations et nierait leurs libertés en matière de politique familiale.

Les têtes de liste partagent un même constat

Avec l'intervention ensuite de Michel Dantin, député européen sortant et maire de Chambéry, l'Europe a perdu l'aspect inquiétant que Mme Lorne lui avait prêté. Connaisseur des couloirs de Strasbourg, Michel Dantin adopte une vision gaullienne de l'Europe : un outil au profit du pays. Le numéro 3 dans le Sud-Est voit en l'Union le moyen de sauver la France des menaces économiques internationales montantes : "Il ne faut pas accuser l'Europe de tous les maux. Si nous avons des faiblesses, n'est-ce pas aussi à cause de nous ?" Avant d'accabler le président français (pas pour la première fois de la soirée, ni la dernière) : "Un jour, j'étais à la Commission, j'ai vu Angela Merkel dire à Martin Schulz et à un député français d'aller “réveiller Paris” !"

À la barre, Françoise Grossetête, députée sortante briguant un 5e mandat, partageait le constat de son collègue savoyard. L'Union doit et peut être forte, la France dans l'Union aussi. Elle l'a déjà été, selon elle : "Lors de la présidence de l'Union, en 2008 !" L'évocation de Nicolas Sarkozy se faisait dans les acclamations nourries.

Renaud Muselier prenait finalement la parole. Ancien secrétaire d'Etat aux affaires étrangères sous Raffarin, le Marseillais mène la liste UMP dans le Sud-Est pour briguer un premier mandat à Strasbourg. Son discours s'est voulu plus léger, l'homme maniant l'humour et le bon mot. Le public lyonnais a d'ailleurs apprécié sa gouaille méditerranéenne. Raillant Vincent Peillon (tête de liste PS dans le Sud-Est) et sa péniche de campagne rose, moquant Hollande et sa capacité à perdre, il n'a pas non plus épargné le FN et Jean-Marie Le Pen (tête de liste FN dans le Sud-Est) qui "ne respecte pas ses électeurs et vote l'inverse de ce qu'il dit".

Dans la salle, les militants affichent leur optimisme pour la campagne qui commence. L'objectif affiché par Renaud Muselier est de faire élire 5 candidats UMP : "Il nous faut un maximum de députés UMP pour élire le président de la Commission ! On a déjà Hollande, on ne va pas s'infliger une double peine."

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