L’Autre Direct avec le député UMP Georges Fenech a pris un tour assez surréaliste lorsqu'il lui a été posé la question d’un possible conflit d’intérêts entre sa proposition de loi sur les écoutes téléphoniques et sa future collaboration avec le cabinet qui défend les intérêts de Patrick Buisson. Georges Fenech a alors manié l’ironie pendant deux longues minutes, reconnaissant “un vrai conflit d’intérêts”.
“C’est une loi que je fais sur mesure pour moi, de façon à pouvoir être tranquille plus tard avec mes clients”, a répondu plein d'ironie Georges Fenech quand lui a été posée dans l’émission L’Autre Direct la question d’un possible conflit d’intérêts. L’ancien magistrat a en effet déposé cette semaine une proposition de loi visant à restreindre les écoutes téléphoniques des conversations entre un avocat et son client. Une proposition de loi qui a d’ailleurs reçu un accueil très favorable des avocats, et aussi de quelques personnalités de gauche.
Mais l’ancien magistrat Georges Fenech n’a manifestement pas apprécié qu’on lui rappelle que cette proposition de loi pouvait l’intéresser très directement, puisqu’il rejoindra prochainement le cabinet de William Goldnagen, qui défend notamment les intérêts de… Patrick Buisson. L’interview a ainsi pris un tour assez surréaliste, puisqu’il a répliqué à toutes les questions sur ce sujet avec la même ironie : “Vous avez raison, il y a un vrai conflit d’intérêts.”
Interrogé aussi sur le délicat problème du cumul d’un mandat parlementaire et de la profession d’avocat, il a de nouveau répondu au second degré qu’il fallait “tout interdire, je suis d’accord. À un député d’être avocat, d’être médecin… Il faut des parlementaires qui soient uniquement des fonctionnaires”.
Ironie de cet entretien, Georges Fenech a finalement quitté le second degré pour reprocher à l’actuel maire de Lyon, le socialiste Gérard Collomb, son mutisme sur les questions de conflits d’intérêts : “J’ai interpellé Gérard Collomb là-dessus, il ne répond pas. Il traite ça par le mépris, voire quelquefois par le dédain en disant : “Ce n’est pas des méthodes.” Mais (…) ce n’est pas une méthode déloyale que de réclamer la transparence sur une gestion municipale ! Quand on n’a rien à se reprocher, on s’explique”, a apostrophé Georges Fenech.
Article mis à jour à 17h : suppression des mentions de "l'affaire Buisson" qui pouvaient prêter à confusion sur le sens des réponses (ironiques) de Georges Fenech.