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© Robin Favier

Gestion de la Ville : l’opposition craint pour l’avenir

Les comptes administratifs 2012 ont été validés lundi 13 mai à l’occasion du conseil municipal. L’opposition en a néanmoins profité pour exprimer son désaccord avec les orientations budgétaire du maire.

Une semaine après la présentation des comptes administratifs 2012 de la Ville de Lyon à la presse, le maire soumettait ce lundi son bilan au vote du conseil municipal. S’il a été validé, l’examen de ces derniers comptes de la seconde mandature de Gérard Collomb a été l’occasion pour l’opposition de réaffirmer ses distances avec les orientations budgétaires du maire.

“Miracle ou mirage ?”

“Faut-il parler de miracle ou de mirage lyonnais ?” s’est malicieusement interrogé le centriste Christophe Geourjon en reconnaissant que les équilibres financiers sont “globalement bons”. “Cette situation est d’abord le fait d’une augmentation vertigineuse de la pression fiscale que vous faites supporter aux Lyonnais”, argue l’élu, qui avance une augmentation de 50 % des impôts municipaux. “Avec cette fiscalité élevée, avoir de bons équilibres financiers, ce n’est pas une prouesse, c’est normal”, conclut-il. Pour l’adjoint aux finances, Richard Brumm, le conseiller municipal se base sur des chiffres faux.

Christophe Geourjon dénonce “une dérive des charges à caractère général (+4,4%)” et une “absence de maîtrise au niveau des associations (+6%)” et réclame une vision à plus long terme : “Sans une optimisation de nos ressources humaines, nous ne pourrons pas demain offrir aux Lyonnais – pour un coût raisonnable – une meilleure qualité de service, une meilleure qualité de vie. (…) Nous devons profiter de la mise en place de la métropole pour mutualiser ou fusionner certains services, pour que ce qui peut être mieux géré dans la proximité le soit en transférant l’ensemble des dossiers de proximité aux mairies d’arrondissement (propreté, petite enfance, sport, culture, associations).”

“Il manque 59 millions”

De son côté, Michel Havard a disséqué le dossier et souligne deux difficultés auxquelles sera confrontée la collectivité. Il pointe du doigt une “double diminution des recettes” avec la baisse des dotations de l’État et l’effondrement des droits de mutation. “En section de fonctionnement, les dépenses augmentent de 3,7 %, donc bien plus que les recettes. Nous en verrons les conséquences sur la capacité d’autofinancement et donc sur la dette”, souligne le leader de l’opposition, qui ne manque pas de souligner un “manque de transparence”. Selon lui, entre la somme des dépenses présentée et le montant inscrit au compte administratif, le compte n’y est pas : “Il manque 59 millions d’euros, qui ne font pas l’objet d’une présentation en dépenses de fonctionnement.” Un gap qui, s’il est récurrent, a tendance à diminuer sur les dernières années. Autre poste de dépense souligné par Michel Havard, les “fêtes et cérémonies”, dont le budget a cru de 1,6 million d’euros sur les cinq dernières années. “Avec des recettes qui augmentent moins que les dépenses, c’est donc l’épargne brute qui diminue fortement, ce qui est mauvais signe pour notre capacité d’investissement sans avoir à recourir à l’emprunt”, juge l’élu.

Quant au ratio d’endettement “correct”, Michel Havard y voit deux explications : les taux d’intérêt exceptionnellement bas, “qui peuvent à tout moment repartir à la hausse” et requièrent donc de la “prudence”, et la vente sur les six dernières années de 120 millions d’euros de patrimoine – “on ne revendra pas une nouvelle fois Grôlée ou les actions de la CNR”, a souligné l’élu d’opposition.

“Voter Collomb, c’est voter pour plus d’impôts”

Pour sa part, Denis Broliquier voit dans ce bilan des équilibres incertains et des signaux alarmants avec une diminution des recettes des droits de mutation et la progression des dépenses pour les prochaines années, notamment liées au poids budgétaire croissant de la péréquation (FPIC) qui va monter en puissance pour atteindre 4,4 millions d’euros en 2016. L’équation paraît difficile à tenir pour le maire du 2e arrondissement, qui appelle à “repenser en profondeur notre organisation, la nature du service public rendu et son efficience”. Il craint que le maire n’ait recours à l’augmentation de l’impôt pour rétablir l’assiette. “Le contribuable ne doit pas être la solution de premier recours, défend-il. Mais d’ores et déjà on peut dire que voter Gérard Collomb en 2014, c’est voter pour plus d’impôts locaux !”

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