Migrants : le coup de gueule d’Éric Piolle contre Emmanuel Macron

Depuis Montgenèvre (Hautes-Alpes), Éric Piolle, le maire de Grenoble, a demandé à Emmanuel Macron de réagir sur le sort des migrants obligés de traverser la frontière franco-italienne au péril de leur vie.

Tous les jours, de nombreux migrants passent la frontière franco-italienne au niveau du col de l’Échelle, dans les Hautes-Alpes, au péril de leur vie, pour rejoindre la France. Sur place, des solidarités se sont organisées pour aider ces personnes à faire le trajet. Les pieds dans la neige à Montgenèvre, le maire de Grenoble Éric Piolle a lancé un appel au président Emmanuel Macron, sur son compte Twitter : "Nous sommes ici sous le col de l'Échelle, sur une route mondiale de l'exil, au cœur de l'Europe entre la France et l'Italie. Nous sommes ici au sommet de l'absurde", débute-t-il.

“Ce mur est absurde pour notre police qui voit bien l’inutilité de ramener des gens qui ont fait 6 000 km à 200 m après la frontière”

"C'est ici que notre gouvernement demande à notre police des airs et des frontières de ramener les migrants, les exilés, à 150 mètres du panneau France. C'est ici que l'on crée un mur. On s'en offusque en France quand il est construit en Hongrie, en Bulgarie. Ce mur est absurde pour notre police qui voit bien l'inutilité de ramener des gens qui ont fait 6 000 kilomètres à 200 mètres après la frontière. C'est absurde pour les exilés, qui ne comprennent pas ce qui leur arrive. C'est absurde pour les bénévoles, pour les habitants de ce territoire, qui sont offusqués que l'on puisse traiter des humains comme cela. Des humains qui vont prendre tous les risques pour repasser cette frontière dans la neige ou (...) en été dans des conditions de chaleur très compliquées", ajoute le maire de Grenoble.

“Nous sommes au début du siècle des migrations”

Mettant en avant la vocation universelle de la France, le maire de Grenoble demande à Emmanuel Macron de réagir, parce que "gouverner c'est anticiper". "Nous sommes au début du siècle des migrations, pour des raisons climatiques et géopolitiques que l'on connaît. Seul un tout petit bout de ces exilés va venir jusqu'à nous. Changeons les règles du jeu, adaptons ces règles du jeu à ce que nous souhaitons tous. Cette solidarité n'a pas de couleur politique et les habitants d'ici mettent en place cette solidarité au quotidien. Changeons les règles du jeu pour être à la hauteur de l'histoire de la France et à la hauteur de la confiance que l'on a dans le lendemain", conclut Eric Piolle.

Article revu le 12.01.18 à 15h09

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