OL-Land/Budget : Perrin-Gilbert s’explique

Par son abstention sur le budget, est-elle sortie de la majorité ? Par son votre contre OL-Land, défie-t-elle ouvertement Collomb ? Lors du dernier conseil communautaire, lundi soir, Nathalie Perrin-Gilbert s’est singulièrement démarquée de ses camarades socialistes. Elle livre à Lyon Capitale les raisons de ses votes.

Lyon Capitale : Pourquoi avez-vous voté contre la délibération relançant le projet de grand stade ?
Natahlie Perrin-Gilbert : Je suis les dossiers du sport depuis longtemps. Avant même d’être maire du 1er arrondissement. Je ne découvre pas le monde du sport et il me semble que ce projet n’est pas un projet sportif, mais plutôt commercial et immobilier. Cela me gêne. J’ai toujours eu la même position sur l’OL Land. Je me suis toujours abstenue ou j’ai voté contre. Je pense que ce n’est pas une bonne solution de repartir sur ce projet après la décision de justice de décembre qui a annulé la procédure. Il faut savoir tourner la page. Je ne suis pas la seule à avoir voté contre. Yves Imbert de Chassieu a aussi voté contre. Les Verts se sont exprimés contre ou se sont abstenus. C’est un sujet qui dépasse les clivages habituels. J’ai le sentiment d’avoir été cohérente en ne votant pas ce dossier.

Dans la foulée, vous vous êtes aussi abstenu sur le vote du budget. Un choix que vous avez été la seule à faire dans la majorité gauche plurielle...
Je ne suis pas contre ce budget. Il comporte des points intéressants mais dès 2010 le projet de Grand Stade va entraîner des investissements du Grand Lyon pour préparer des infrastructures. J’essaie d’être cohérente. Je fais ce que je dis. Je suis dans la lignée de ce que fais le PS au niveau national. Le parti dit qu’il faut changer de modèle de développement économique et de croissance. Ce projet de Grand Stade est estampillé années 90 ou 2000. Il est à l’image d’un modèle économique qui se casse la figure.

Il s’agit d’un projet privé. Que reprochez-vous au modèle économique du grand stade ?
Pour moi, il s’agit plutôt d’un partenariat public-privé. Comment peut-on présenter un projet comme privé quand les pouvoirs publics investissent 300 millions d’euros ? Et puis, nous ne connaissons toujours pas le business plan de l’OL. Ont-ils les moyens de construire leur stade ? S’ils n’ont plus d’argent, qui va payer ? Ce projet est aussi présenté comme positif pour l’Est lyonnais mais j’ai une autre conception du développement de cette partie de l’agglomération lyonnaise. Je suis pour un Grand Lyon qui ne soit pas centré sur Lyon et je ne vois pas ce qu’il y a de bon pour l’Est lyonnais dans un projet qui va privatiser 50 hectares.

En prenant cette décision, n’avez-vous pas l’impression de vous être désolidarisée de la majorité socialiste. Certains évoquent une trahison du contrat de majorité...
Il y a trop d’enjeux autour de ce projet pour se plier à une discipline de groupe. Il est rare que je ne m’y soumette pas, mais ce dossier n’est pas bon. Quant au contrat de majorité, c’est une notion à dimension variable. Il contenait aussi un remonte-pente, une réfection complète de la rue Garibaldi, la mise en place d’un comité sur les antennes relais, j’avais cru comprendre que les rives de Saône seraient intégralement réalisées alors qu’il n’y aura qu’un début de réalisation. Des choses du contrat de majorité ne seront pas faites. Si j’étais à la place de mes petits camarades, je ne m’avancerais pas trop sur ce sujet.

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