Le nouveau gouvernement Valls sera annoncé ce mardi, alors que se réunissent à Lyon les tenants de la ligne réformiste assumée plus que jamais par le Premier ministre.
Le rendez-vous avait été sciemment fixé entre la Fête de la rose et l'université de La Rochelle, pour ne pas laisser en cette rentrée le monopole de la parole aux frondeurs.
Au lendemain du départ d'Arnaud Montebourg du gouvernement, la venue des réformateurs à Lyon ce mardi prend un tout autre relief.
Le courant libéral du PS est en passe de devenir le centre de gravité de la nouvelle majorité, les premiers soutiens du futur gouvernement qui sera annoncé en cette même journée. Gérard Collomb a confié lundi midi qu'il pourrait y avoir parmi les invités "quelques futurs ministres". À commencer peut-être par lui.
Un manifeste pour “aller plus loin”
Co-organisateur, le député de Paris Christophe Caresche (photo ci-dessous) appuie "cette clarification de ligne politique qui avait commencé avec le pacte de responsabilité et la nomination de Manuel Valls comme Premier ministre". "C'est même une condition pour réussir", ajoute-t-il. Ce mardi, il sera question de donner corps à cette ligne. Parmi les tables rondes, “Qu'est-ce qu'une politique de l'offre ?” à 11h, et “Peut-on réformer la France aujourd'hui ?” à 15h.
Dans la foulée, un manifeste sera signé par les participants. Il appellera à la poursuite des réformes engagées. En reprenant les principaux points du projet de loi sur la croissance et le pouvoir d'achat, qui devait être porté par… Arnaud Montebourg. Le texte s'attaque notamment aux professions réglementées et à certaines normes d'urbanisme. Ces sociaux-libéraux vont aussi enjoindre le Gouvernement à aller plus loin : Christophe Caresche évoque "l'assouplissement du droit du travail", notamment pour lutter contre le chômage des jeunes, "une redéfinition des missions de l'Etat" et "la modernisation du modèle social". "C'est une course contre la montre pour que les mesures qui ont été prises produisent leurs effets", estime le député de Paris.
Des états-généraux en octobre ou novembre
Alors que la majorité parlementaire soutenant Valls se rétrécit dangereusement à quelques semaines du vote du budget, les réformateurs ont "la volonté de s'organiser". "Beaucoup au PS partagent cette orientation réformiste", affirme Christophe Caresche. Des "états-généraux" auront lieu en octobre ou novembre pour poursuivre sur la lancée.
Se nommer réformateur pour se sentir libre d'appliquer une politique libérale est choquant. On pourrait pourtant réformer la France en étant de gauche, les 'réformateurs' semblent l'avoir oublié. Les marges de manœuvre économiques sont très étroites, entre la nécessité de soutenir le pouvoir d'achat des ménages, et celle de redonner des marges aux entreprises ; pour cela il faut être fin dans les choix économiques, et ce n'est pas auprès du MEDEF que le Gouvernement doit prendre ses ordres.