Gérard Collomb a présenté ce jeudi les grandes lignes ddes orientations budgétaires 2015. Au programme, l’augmentation prévue des impôts, un recours à l’emprunt et des économies sur le fonctionnement de la Ville. Ce dernier point ouvre la perspective de mutualisation de services de la métropole et de la ville à long terme. (article mis à jour à 23h37)
Tout va bien mais, si on veut continuer à ce que ça aille bien, il va falloir serrer un cran de la ceinture. C'est en substance le message du maire de Lyon, qui présentait ce jeudi matin les grandes orientations budgétaires de la ville pour 2015. Un budget contraint, dans une période économique qui n'est pas des plus florissantes.
Mais, pour l'instant, tout va bien, selon l'édile. "Nous abordons 2015 dans une situation financière assez solide. Ça tombe bien parce que le vent va souffler dans les années à venir", prédit Gérard Collomb, qui s'enorgueillit d'avoir maintenu un niveau d'endettement "quasiment stable par rapport à 2001, et même diminué si l'on prend en compte l'érosion de l'euro". Au début de son premier mandat, l'endettement de la Ville atteignait 430 millions d'euros, il est de 440 millions en 2014.
65 millions d’euros d’épargne brute
Côté épargne, celle-ci est en repli de 20 millions d'euros par rapport à 2013, à 65 millions d'euros. Toutefois, elle s'avère supérieure de 20 millions par rapport à celle de la fin du mandat 2001-2008.
Mais voilà, cette relative bonne santé financière pourrait se retrouver menacée car, d'année en année, les subventions de l'Etat aux collectivités territoriales fondent comme neige au soleil. "Un sujet de difficulté", pour Gérard Collomb.
Entre 2015 et 2017, les communes toucheront 2 milliards d'euros de moins alors que, dans un même temps, la participation de la ville de Lyon au fonds national de péréquation des ressources intercommunales et communales (FPIC) augmente. En 2014, la commune y a versé 2,9 millions d'euros ; ce sera 4 millions en 2015 et 5,9 millions en 2016.
“Une nouvelle ère”
Cette augmentation des dépenses, associée à la diminution des recettes, crée un effet de ciseau qui coupera 19 millions d'euros dans le budget 2015 à la ville et 46 millions en 2017, selon les estimations de l'adjoint aux finances, Richard Brumm.
"Nous avons compris que nous sommes dans une ère nouvelle, avec des modifications drastiques que nous appliquons. Mais nous souhaitons tout mettre en œuvre pour conserver une politique d'investissement forte et un service public de qualité", assure l'adjoint aux finances. Car, Gérard Collomb le promet, le taux d’investissement restera constant, autour de 600 millions d'euros pour ce mandat, soit 100 millions par an, dont la moitié consacrée à des investissements nouveaux.
Économies de fonctionnement
La ville adopte, selon Gérard Collomb, "une stratégie claire", articulée autour de trois axes.
Il s'agit tout d'abord de "redimensionner le budget de fonctionnement de la Ville". Comprendre par là continuer la rationalisation de l'administration, prioriser les activités ou prestations portées par la Ville et mener "une réflexion sur le juste prix à payer pour le service rendu aux usagers".
Les objectifs sont importants sur ce volet. Il faudra économiser 7,2 millions d'euros en 2015, avec une montée en puissance sur 5 ans pour atteindre 30 millions d'euros en 2017 et 40 millions en 2020. "En 2015, nous ferons 3,6 millions d'euros d'économie et 3,6 millions d'augmentation de tarifs", explique Gérard Collomb, qui ajoute : "On serre les boulons dans tous les secteurs."
Augmentation de la fiscalité
Deuxième point sur lequel Gérard Collomb souhaite s'appuyer : une augmentation de la fiscalité de 5 % en moyenne, que le maire juge "modérée". Les taux ne monteront pas de manière uniforme : +6,17 % sur la taxe foncière sur les propriétés bâties, qui sera ainsi portée à 18,23 % ; +4 % sur les taux de taxe d'habitation et de taxe sur le foncier non bâti (+22,15 % et 19,97 %). Gain à prévoir : 16 millions d'euros en tout, auxquels s'ajoutent les 6 millions d'euros dus à l’évolution des bases.
"Nos augmentations d’impôts locaux de 20 ou 30 euros par an n'ont rien à voir avec les augmentations nationales qui obligent certains Français à débourser 300, 500 ou 800 euros", a tenu à préciser Gérard Collomb.
Recours à l’emprunt
Troisième axe budgétaire : "la poursuite de la maîtrise de l'endettement". Cela ne veut pas dire qu'il n'y aura pas de recours à l'emprunt. Au contraire. La Ville empruntera. Simplement, la commune s'interdit de voir sa capacité de désendettement augmenter de trop. Même si elle passera de 6,5 ans aujourd'hui à 9,4 ans environ d'ici à la fin du mandat.
"Certes, elle augmentera, mais cela reste extrêmement satisfaisant. Il n'y a aucune ville comparable à Lyon qui reste sous la barre des 10 ans. Pourtant, une ville gérée sainement ne devrait pas dépasser les 10 ans", estime Richard Brumm.
Rapprochement avec la métropole
Mais, à regarder de plus près la stratégie financière de la Ville, notamment les 40 millions d'euros d'économie sur le budget de fonctionnement d'ici à 2020, on devine la possibilité d'un rapprochement entre les services de la Ville de Lyon et ceux du Grand Lyon. "On peut imaginer des mutualisations entre la ville et la métropole. C'est aussi pour ça qu'elle a été créée", assume le maire de Lyon.