Tandis que François Fillon a déclaré ne pas se retirer de la campagne à la présidentielle malgré une mise en examen le 15 mars prochain, Bruno Le Maire a annoncé la démission de ses fonctions au nom du "respect de la parole donnée". Au niveau local, Yann Compan voit un signe de "cohérence" de Bruno Le Maire, tandis que Jean-Wilfried Martin a communiqué son parrainage, réaffirmant "avec fierté [son] soutien entier et total à François Fillon".
Comment continuer à faire campagne du côté des Républicains ? Ce mercredi matin, François Fillon annulait sa visite au salon de l'Agriculture pour donner un point presse à midi. Lors de ce dernier, il annonce que la justice le mettra en examen le 15 mars prochain à propos de l'emploi d'assistante parlementaire, présumé fictif, de son épouse, mais qu'il "ne renoncera pas" à sa candidature. Il avait pourtant annoncé se retirer dans le cas d'une mise en examen. Dans son discours, il estime ne pas avoir "été traité comme un justiciable comme les autres", que "l'Etat de droit a été systématiquement violé" et que la présomption d'innocence a "complètement et entièrement disparu", reprenant l'expression d'assassinat politique pour l'élargir à un assassinat "de l'élection présidentielle". "Je m'en remets au peuple français" a-t-il conclu. Un message parfaitement saisi par Jean-Wilfried Martin, conseiller municipal de Villeurbanne et conseiller métropolitain. Juste après l'allocution, l'élu faisait parvenir son parrainage à François Fillon. "L'enquête actuellement menée est une enquête menée exclusivement à charge, qui n'a d'autre but que d'assassiner politiquement François Fillon et de faucher le vote des électeurs de la Droite et du Centre. Les millions de Français qui veulent une réelle alternance avec le quinquennat de François Hollande n'ont pas à être volés" plaide-t-il dans un communiqué, avant de réaffirmer "avec fierté, son soutien entier et total" à François Fillon.
"Bruno Le Maire prend une décision de cohérence"
Peu après la déclaration de François Fillon, l'un des perdants de la primaire à droite, Bruno Le Maire, annonce qu'il se retire de la campagne de ce dernier. Yann Compan, conseiller municipal de Bron, n'est pas surpris par la décision du candidat qu'il a soutenu lors de la primaire. "Bruno Le Maire avait fait une campagne sur le renouveau politique : le principe fondateur était de dire qu'il était nécessaire de changer les pratiques pour être crédible auprès des français" rappelle Yann Compan, qui voit une décision en "cohérence avec ses déclarations". Si, comme Laurent Wauquiez, Yann Compan estime qu'il "n'y a pas de plan B", il indique "qu'il faut prendre un peu de recul et de temps, même si le temps vient à manquer". Avant de poursuivre : "sur le terrain, nous avons un problème : les français et les militants ont un désir d'alternance mais ils sont aussi chaos debout car ils ont l'impression que le droite et le centre n'a pas toutes les chances pour réaliser cette alternance. Le quinquennat catastrophique de François Hollande est reconnu par tout le monde, mais François Fillon a été légitimement et largement élu à la primaire, c'est compliqué de remettre en cause ce résultat" précise-t-il.
BIG UP à ceux/celles qui associent 'Fillon' et 'fierté' dans la même phrase! C'est brillant et osé et si tendre aussi! Et une maxi-peluche à ceux-celles qui assurent que la démocratie et la justice, 'eh bah c'est pas possible en même temps, faut bien comprendre ça'Soyez pas timides, msieurs dames, allez quoi, la chance c'est pour les gagnants! Et n'oubliez pas de passer à la caisse hein, les temps sont durs.