Troisième homme du scrutin métropolitain derrière les écologistes et Gérard Collomb, d’après les sondages, le candidat LR renvoie dos à dos Collomb et Kimelfeld et promet une accélération de sa campagne en janvier. Il veut ouvrir un nouveau cycle pour la métropole, moins focalisée sur Lyon.
Lyon Capitale : Vous êtes jusqu’à présent assez peu visible sur le terrain, donnant l’impression de préparer une campagne sénatoriale plus qu’un scrutin au suffrage universel direct. Comment comptez-vous vous imposer dans des débats qui se cristallisent beaucoup autour de la guerre Collomb-Kimelfeld ? François-Noël Buffet : J’ai été investi un peu tardivement, en juillet. J’ai consacré la période de l’automne à la préparation du programme, à des rencontres avec des maires et des experts. La campagne, au sens du débat public, va débuter en janvier. J’ai effectué le travail de fond nécessaire. Quand on veut devenir président d’une collectivité qui a près de 4 milliards d’euros de budget et 1,4 million d’habitants, on se doit de porter une vision à moyen et à long terme. Aujourd’hui, le débat est occupé par le combat fratricide, ou plutôt filial, entre David Kimelfeld et Gérard Collomb. Je veux m’en extraire, car il n’est pas suffisant. Il faut une vision qui ne soit pas simplement fixée par une vision électorale à court terme, comme certains le font aujourd’hui. On gagne un petit moment, avant de perdre pendant longtemps. La campagne ne s’ordonne qu’autour d’ambitions personnelles et cache les enjeux plus généraux du scrutin métropolitain. Des actions doivent être engagées. Nous sommes à la fin d’un cycle, celui que Michel Noir avait engagé en 1989. Il a fixé un projet autour du développement de la métropole pour les vingt-cinq années qui ont suivi, que ni Raymond Barre ni Gérard Collomb n’ont renié. La métropole est passée d’un guichet en 1989 à une collectivité locale à part entière. Qu’est-ce qui caractérise la fin de cycle, à vos yeux ? Le développement économique de la métropole est réel, mais il est essentiellement endogène. Gérard Collomb et David Kimelfeld ont-ils ramené des grandes entreprises, les grands comptes qui sont essentiels ? Nous voulons nous comparer à des grandes villes européennes comme Barcelone, Milan ou Turin, mais je demande des actes. Sur la qualité de vie et l’environnement, nous pouvons faire mieux. La métropole continue, par exemple, de couvrir ses rues de bitume ou de granit, ce qui entraîne la formation d’îlots de chaleur. Je propose de créer un nouveau grand parc au sud de Lyon, sur les anciens terrains de la SNCF à La Mulatière et à Oullins. Nous aurions ainsi trois forêts urbaines avec celles déjà existantes du parc de Parilly et de la Tête-d’Or, ainsi qu’une entrée sud de la métropole. Je n’entends pas non plus les autres candidats parler de sécurité, alors que notre collectivité a récupéré cette compétence en 2015. Nous ne pourrons pas construire la métropole de demain sans répondre aux attentes du quotidien de ses habitants. Avec Gérard Collomb et David Kimelfeld, l’aide aux communes que versait auparavant le département a été supprimée. Le président de la métropole vient de la relancer pour acheter le soutien de certains élus. Cette enveloppe était essentielle pour répondre aux besoins des municipalités qui doivent construire de nouvelles écoles, des crèches ou des gymnases pour faire face à la poussée démographique de notre territoire.
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