Lors d'une conférence organisée ce lundi en compagnie d'une vingtaine d'élus lyonnais, métropolitains et régionaux, Stéphane Guilland a lancé un appel pour la candidature d'Étienne Blanc à Lyon. Un appel déjà signé par une cinquantaine d'élus de droite. “Il y a plus d'élus que lorsque Gérard Collomb revient sur le quai de la gare”, s'est amusé Philippe Cochet, le maire de Caluire-et-Cuire.
“À un moment, il fallait avancer. J'ai pris mes responsabilités pour rassembler les Lyonnais et notre région pour lancer le train. Après, tout le monde pourra choisir de monter ou non”, a déclaré Stéphane Guilland, le chef de file de l'opposition LR à la ville de Lyon qui depuis une semaine se languit de Blanc. Le 1er vice-président au conseil régional a été prévenu par Stéphane Guilland a confié ce dernier. Ce qui n’aurait pas été le cas de Laurent Wauquiez.
“Effectivement, il manque de notoriété, mais qui en a plus à Lyon ?”
En faisant appel à M.Blanc pour la ville de Lyon, les élus LR avouent en creux leur échec. Ce qu’a reconnu M.Guilland à demi-mot en plaidant “l'humilité”. “Quand on est candidat, il faut savoir sortir du lot. À Lyon il ne fallait pas que les candidatures potentielles se neutralisent ce qui nous aurait rendus inefficaces. Or, le principal atout d'Étienne Blanc est qu'il pourra nous rassembler”, s’est félicité l'élu du 8e arrondissement. Dans le même sillage que Dominique Perben, dont le parachutage avait parasité la campagne et offert un angle d'attaque à l'opposition, Étienne Blanc n'est pas élu à Lyon et a construit sa carrière politique dans l'Ain. Il est d'ailleurs toujours maire de Divonne-les-Bains. Pas un souci selon Stéphane Guilland. “Si Perben a perdu ce n'est pas parce qu'il avait été parachuté, mais parce que nous avons été mauvais et je suis gentil en disant nous”, a rétorqué l'élu LR. Pour ce dernier le manque de notoriété d'Étienne Blanc n'est pas non plus un problème. “Effectivement, il manque de notoriété, mais qui en a plus à Lyon ? Au moment du money time, il aura cette notoriété parce que c'est à ce moment-là qu'elle viendra”, a-t-il estimé. “Demandez à dix personnes dans la rue quel est le nom du président de la métropole de Lyon. Sur dix, personne ne vous dira David Kimelfeld”, a abondé Alexandre Vincendet le président du parti LR dans le Rhône.
“Lyon c'est la mère des batailles”
Alors que la droite lyonnaise avait toujours conditionné l'élection de 2020 à la rédaction d'un programme avant le choix du candidat, cette annonce semble inverser le paradigme. Stéphane Guilland l'assure, “le programme avance”. Il portera notamment sur la réalisation du tronçon ouest du périphérique, sur le nombre et la qualité des écoles de la ville et sur la transition écologique. “Quand on circule dans une ville aujourd’hui, ce sont nos enfants et les personnes âgées qui en pâtissent”, a estimé l'élu du 8e.
C'est donc par Lyon que les élus métropolitains ont décidé de commencer la bataille de 2020. Une élection qui concernera aussi la métropole dont le président sera pour la première fois différent de celui du maire de Lyon. “Si nous ne gagnons pas à Lyon, on ne gagnera pas la métropole. Lyon c'est la mère des batailles”, a estimé Alexandre Vincendet qui plaide pour une approche “différente dans le fonctionnement de celle de Gérard Collomb”. “Partout, les villes centres des métropoles sont tirées par les périphéries. À Lyon c'est différent. La ville centre est un trou noir qui aspire les autres municipalités. Nous, on défend la légitimité de chaque maire. Parce que les maires sont le filet de sécurité de la République”, a-t-il conclu.
Pour le moment, Étienne Blanc n'a pas officialisé sa candidature. Il devrait le faire dans la semaine à venir. Ce samedi lors de l'assemblée générale de l'association des maires de l'Ain dont il va démissionner, il a déclaré qu'il allait “observer d'un peu plus près ce qui se passe à Lyon et sur la métropole” pour affronter “un certain Gérard Collomb”. En janvier, Étienne Blanc adressera au préfet sa démission de maire de Divonne-les-Bains, dans l'Ain.