Samedi, lors de l'Université de l'engagement organisée à Lyon, Najat Vallaud-Belkacem, Gérard Collomb et Jean-Christophe Cambadélis ont mis au jour leurs différences de stratégies électorales pour la présidentielle.
Au terme d'une journée de débats et d'ateliers, qui réunissait chercheurs et militants socialistes de la région à l'Espace de l'Ouest lyonnais au Point du jour, l'Université de l'engagement de Lyon accueillait sur scène trois voix du PS qu'on savait pas toujours raccord. Entre Najat Vallaud-Belkacem "fière" du bilan du gouvernement, Gérard Collomb plus critique et qui roule pour Emmanuel Macron, et le premier secrétaire du PS Jean-Christophe Cambadélis qui tente, tant bien que mal, d'initier un rassemblement dès le premier tour de l'élection présidentielle, la promesse d'une opposition de styles et d'idées existait. Et s'est concrétisée sur la tribune et dans la salle.
Après une introduction pondérée et presque grave de David Kimelfeld, premier secrétaire fédéral du Rhône, qui a appelé ses camarades socialistes à "cesser les postures et les clivages de confort qui ne sont que de dangereux faux semblants", la ministre de l'Éducation nationale est montée sur scène et a démarré un numéro bien rodé, dans un ton de campagne électorale.
"On ne peut pas se transformer en dernière minute en inspecteur des travaux finis"
Najat Vallaud-Belkacem s'en est d'abord violemment pris à la droite, et en premier lieu à Laurent Wauquiez, "représentant de la droite extrême vêtu d'une parka rouge, rouge comme le gros rouge qui tache", qui ferait de la Région "la maison témoin de la politique de la droite revenue au pouvoir, une demeure aux allures de maison hantée". Elle s'est attachée ensuite à démonter avec force bons mots les propositions en matière d'éducation des candidats à la primaire de la droite, puis a taclé Nicolas Sarkozy sur le terrain de ses ennuis judiciaires. "Ce qui nous fait frémir de honte, monsieur l'ex-président, c'est que vous osez solliciter à nouveau la confiance des Français que vous avez tant trahis." Les mots sont forts, la salle exulte.
La future candidate aux législatives à Villeurbanne s'est ensuite lancée dans un catalogue plein d'autosatisfaction de l'action de son ministère de l'Éducation - qui a tout de même un peu moins convaincu l'assistance. Avant de conclure sur LE sujet qui interpellait tout le monde ce jour-là : la prochaine campagne présidentielle. "Je ne parle pas de vote utile, je parle d'unité. On ne peut pas se transformer en dernière minute en inspecteur des travaux finis", a-t-elle lancé, dans une référence à peine voilée aux anciens ministres de François Hollande qui se lancent contre lui. "Je ne veux pas revivre un certain 21 avril, car c'est ce qui se dessine. Voire pire, car le pire est toujours possible."
"Sachons reconnaître les erreurs du quinquennat"
La deuxième intervention n'a pas suscité la même adhésion. Car Gérard Collomb, qui ne cache pas son soutien à Emmanuel Macron, ministre démissionnaire indirectement visé par Najat Vallaud-Belkacem, a pris le contrepied de la ministre. "On est une famille, on peut tout se dire", a-t-il prévenu, avec un sourire, en introduction. L'assistance, et le premier secrétaire au premier rang face à lui, étaient prévenus. "Je veux bien qu'on s'en prenne à Copé, à Sarkozy... Mais qui ne s'en prendrait pas à eux?" Voilà pour la ministre de l'Éducation nationale. "Après, la question la plus difficile est celle que les gens vont nous poser : qu'est-ce qui a changé dans mon quotidien ces cinq dernières années?"
Le sénateur-maire de Lyon évoque les "difficultés" du bilan : "le chômage de masse dans toutes les couches de la société, en particulier dans la jeunesse", "la construction de logements qui ne correspond pas aux promesses"... Voilà pour Hollande et son gouvernement. Le public se tend, murmure. Et Gérard Collomb enfonce le clou, s'adressant directement à Najat Vallaud-Belkacem : "Même dans l'éducation, je vois des difficultés. Je ne suis pas sûr que la question de la réforme des rythmes scolaires soulève partout l'enthousiasme que l'on voit dans nos rangs..." Une partie de la salle le conspue, certains l'appelant même à rejoindre Les Républicains.
Puis, comme souvent, Gérard Collomb a mis en avant son bilan, son modèle lyonnais conjuguant "croissance économique, justice sociale et souci écologique". Il a appelé les socialistes à ne pas se complaire dans l'autosatisfaction, avant de justifier sans le nommer son soutien à Emmanuel Macron. "Sachons reconnaître les erreurs du quinquennat. Il faut peut-être un renouveau à nos idées, nos méthodes, nos actions. Ne nous enfermons pas sur nous-mêmes, écoutons les propositions, ne disons pas "il faut ce candidat, cette ligne", sans écouter les Français." Et de conclure, en s'enflammant et en haussant le ton pour couvrir les quelques sifflets : "Alors, oui, nous serons quelques-uns à être "en marche" car nous croyons au PS et à ses valeurs, et que nous voulons lui donner des chances de gagner." Applaudissements modérés, salle clairement divisée.
"Rassembler au-delà des socialistes"
Jean-Christophe Cambadélis a pris la suite, tentant de paraître à l'aise, souriant mais concerné. Mais en deux discours assez galvanisants, le doute s'était installé quant à la réussite d'une union à gauche. Il a salué "Najat l'émancipatrice", et "Gérard le constructeur", qui "a réussi le socialisme dans sa ville". Il a ensuite parlé de l'Europe, de Merkel, du Royaume-Uni, et surtout de "la politique utra-droitière des Républicains, qui élargit le champ de l'extrême droite sans que celle-ci ait besoin de prendre la parole". "Il sera demain très difficile pour Les Républicains de dire que Marine Le Pen est infréquentable car ils sont allés plus loin qu'elle."
Après cette introduction alarmiste et forcément fédératrice au sein d'une assemblée PS, le premier secrétaire s'est lancé dans un numéro d'équilibriste marchant sur le fil ténu et encore mal accroché du rassemblement. "Pour être au second tour de l'élection présidentielle, il faut rassembler nos forces et mettre en avant notre bilan, que nous avons du mal à faire passer dans l'opinion."
Et d'appeler "à rassembler les progressistes, au-delà des socialistes", sans préciser évidemment s'il lorgne plutôt les écologistes, les frondeurs, les partisans de Montebourg ou ceux de Macron. "Nous gagnerons si nous pouvons sauver notre ADN de justice sociale et nous ouvrir sur la modernité." Une conclusion comme une évidence pour lui, mais au final plutôt floue.
La fable : 'Ils ne mouraient pas tous, mais tous étaient frappés'
Quelle facilité, pour ne pas dire indécence, lorsque Gérard Collomb dénonce la réforme des rythmes scolaires, il en est le torpilleur en chef! C'est toute la classe politique qui a voulu cette réforme, réclamée par l'évidence. Et Peillon a proposé une loi heureuse que Collomb n'a pas voulu mettre en oeuvre. Il a fallu le scélérat Décret Hamon pour que Lyon adopte des rythmes scolaires surréalistes et désastreux pour les petits lyonnais.Lyon, c'est la croissance? Comme toutes les grandes métropoles! Mais la France n'est pas une addition de grandes métropoles! Lyon, c'est la justice sociale? Où? La Direction générale des impôts, qui détient les vrais chiffres, dit le contraire. Les inégalités de revenus se sont accrus au sein de l'agglomération lyonnaise.
Lyon, écologique? Oui, je ne dirais pas le contraire, j'ai écrit le programme de Collomb... mais elle reste une des villes les plus polluées de France, faute d'avoir pris les bonnes décisions. Aujourd'hui le trafic de transit et le trafic d'agglomération sont toujours mêlés parce que le Contournement Ouest de Lyon n'a pas été réalisé!Quant à Macron, il s'est pris pour Jeanne d'Arc l'été dernier, et aujourd'hui il est passé à l'étape supérieure, il se prend pour Jésus! Il attend le moment de 'l'incarnation' pour se déclarer! Vous savez, l'incarnation est le dogme chrétien selon lequel Dieu s'est fait chair en Jésus-Christ! Macron se prend pour Dieu, rien de moins! Dans l'Histoire, ceux qui se sont pris pour des envoyés du Ciel ont souvent été de grands criminels. Il y a Hitler bien sûr..
... et il y a aussi Louis XIV, celui qui a instauré le 'Code Noir' qui donnait le droit de vie et de mort sur des millions d'esclaves, qui a tué à la tâche également des milliers de serfs pour ses travaux de folie et autres bassins, qui était le chef des 'djihadistes' de l'époque qui envoyait ses escadrons de la mort partout en France pour assassiner tous ceux qui ne pensaient pas 'catholiques'... Et oui, il faut se méfier de ceux qui se prennent pour Dieu! Et dire à leurs apôtres qu'il vaut mieux écouter le voix de la République!
...accrues... ...la... voix de la République!
J'oublie! Ma dernière digression a été censurée sur le forum de Lyon Mag (signée SPARTACUS). Dès qu'on se moque de la religion ou que l'on rappelle ses tristes exactions...passées... pour les catholiques... Et je ne prends pas tout de même Macron pour un nouveau Torquemada...même si je considère que son communauracisme... est dangereux pour la paix civile. Et j'avais retiré de mon message: 'Moi, Maire de Lyon, je pousserai Louis XIV au fond de la Place Bellecour pour y mettre à sa place la Marianne de la Place Carnot...Vive la République'!