Anne Brugnera et Dominique Corona @MartinGaboriau

A Lyon, un débat apaisé entre l'Unsa et Anne Brugnera sur la réforme des retraites

Pour parler de la réforme des retraites, le 5ème syndicat français, l’Unsa, a invité la députée de la majorité, Anne Brugnera, dans un débat contradictoire.

Dans les rues de plusieurs grandes villes en France, des milliers de personnes ont manifesté samedi 14 janvier et mardi 31 janvier. Après l’acte 1 et 2, les différents syndicats ont d’ores et déjà annoncé deux prochains rassemblements pour venir contrer la réforme des retraites.

Pour essayer de trouver des réponses aux questions, une rencontre entre Dominique Corona, secrétaire général de l’Union nationale des syndicats autonomes (Unsa) et Anne Brugnera députée Renaissance du Rhône (parti présidentiel) a été organisée au Club de la presse de Lyon . 

Un déficit de 13 milliards 

Aujourd’hui, "il y a un déséquilibre entre le nombre d’actifs et de retraités, on doit trouver un équilibre, donc l’objectif est de monter l’âge à 64 ans ", appuie la députée soulignant "un déficit de 13 milliards d’euros ". Sur le constat, Dominique Corona ne nie pas, mais il y a d’autres solutions pour préserver "ce système social ".

"Le président pense pouvoir résigner les Français en affirmant que cette réforme va passer, mais nous allons continuer"

Dominique Corona, Unsa

Le représentant de l’Unsa avec l’aide de ses économistes pense à une autre alternative. "Il faut augmenter les cotisations sociales employeurs de 1% (environ 7 milliards), puis une baisse des cotisations familles pour les hauts salaires (environ 4 milliards) et une augmentation du salaire des femmes pourrait combler le manquement pour le dernier milliard". 

"Tout le monde ne partira pas à 64 ans "

Concernant le sort des femmes, Dominique Corona pointe du doigt qu’elles seront les plus touchées "alors qu’elles ont déjà une retraite moins importante que les hommes". Anne Brugnera n’est pas du tout de cet avis et bien au contraire justifie l’intérêt du gouvernement porté depuis 2017. "Il n’y a rien de sexué, avec les carrières hachées (congés maternité) nous voulons mettre cela au cœur de notre réforme, pour augmenter l’argent perçut en fin de carrière ". 

Lire aussi : Anne Brugnera (Renaissance) sur les retraites : "Cette réforme est nécessaire"

Les avis divergent, le débat s’installe. Dans cette nouvelle réforme, l’âge de la retraite ne serait évidemment pas le même pour tous, dont le départ plus tôt dû à la pénibilité. "Le président de la République a supprimé 4 des 10 critères concernant la pénibilité au travail, dont celui des charges lourdes", souligne le secrétaire général. Une affirmation qui fait sens chez la députée puisque "le sujet est sur la table nous allons en discuter prochainement pour le modifier ". 

"Il y a un déséquilibre entre le nombre d’actifs et de retraités, on doit trouver un équilibre, donc l’objectif est de monter l’âge à 64 ans"

Anne Brugnera

La députée Renaissance écoute les différentes revendications lors des manifestations. Selon elle, "les gens ne revendiquent pas le fait de travailler deux ans de plus, ils ont juste peur de ne pas avoir la santé pour aller au bout". Pour contrer ce fléau, des dispositifs de carrières longues seront mis en place et des changements de vie professionnelle seront opérables plus facilement. "Tout le monde ne retient que l’âge de 64 ans, mais tout le monde ne partira pas à cet âge", assure Anne Brugnera. 

Tous les syndicats sont réunis

Pour le représentant du jour de l’UNSA, la réforme est uniquement "punitive". Il n’est pas directement concerné par cette réforme, mais il pense "à ses petits-enfants". Pour l’une des premières fois, "l’ensemble des syndicats communiquent ensemble pour cette cause, montrant la gravité de la situation". 

Les syndicats ne vont pas faiblir, au contraire. "Le président pense pouvoir résigner les Français en affirmant que cette réforme va passer, mais nous allons continuer". Évidemment du côté de la députée, l’envie est diamétralement opposée en revendiquant "l’envie de voir cette réforme aller au bout". 

Après avoir manifesté deux fois, un troisième acte se déroulera mardi 7 février à 12h00 sur le même trajet des deux dernières, entre la Manufacture des Tabacs et Bellecour. Un rassemblement qui sera suivi d’un quatrième acte, samedi 11 février à 14 heures au niveau de Brotteaux et ira jusqu’a Gratte-Ciel. 

Lire aussi : Réforme des retraites acte III : le parcours de la manifestation du 7 février à Lyon

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