Notre sondage Ifop-Fiducial montre que si les Lyonnais sont plutôt satisfaits de l’action des écologistes, la personnalité de Grégory Doucet les convainc moins. À mi-mandat, le maire de Lyon n’a plus de temps à perdre s’il veut être réélu en 2026.
À mi-parcours, Grégory Doucet a décidé d’accélérer sur le fond comme sur la forme. Il a choisi d’évacuer la question de sa prochaine candidature en éventant le suspense assez rapidement pour inscrire sa politique dans un temps long. “Dès le début, je savais que notre projet ne tiendrait pas sur un mandat. En faire un deuxième tombe sous le sens”, balaie Grégory Doucet. Ses troupes s’enorgueillissent pourtant d’un bilan déjà bien garni et listent les espaces végétalisés ou les rues débarrassées de la circulation automobile. En arrivant au pouvoir, les écologistes ont ciblé des actions rapides à mettre en place pour enclencher la transition environnementale et cocher des cases sur leur check-list. “Nous avons engagé beaucoup de chantiers avec déjà beaucoup de réalisations”, s’autocongratule Grégory Doucet. Les grandes opérations urbaines à cheval sur plusieurs mandats ont été remisées au placard. Les électeurs, biberonnés aux grands projets urbains ces vingt dernières années, se satisferont-ils d’opérations de proximité ? Notre sondage ne permet pas de trancher, à l’heure actuelle, la question. Les Lyonnais sont partagés, mais ils valident les grandes orientations de la municipalité : végétalisation, transports en commun et aménagement de la ville.
Gérard Collomb était dans le dur à la même période
“À ce stade du mandat, Libération avait fait un papier pour dire que Gérard Collomb, ce n’est pas l’Amérique. Je pense qu’on ne peut pas nous faire le reproche de ne pas en faire assez”, sourit Gautier Chapuis, coprésident du groupe écologiste à la Ville de Lyon. En 2004, Gérard Collomb en avait tiré la conclusion qu’il devait accélérer et avait limité les concertations et les décisions collégiales. Les écolos continuent, eux, de concerter, même si la co-construction ne passionne guère les Lyonnais, et ne sont pas en avance. Ils se sont fixés un plan de mandat très ambitieux avec un investissement record autour du milliard d’euros sur six ans. “S’ils arrivent à faire aussi bien que Gérard Collomb, ce sera déjà pas mal”, persiffle Pierre Oliver, leader de l’opposition de droite au conseil municipal. Depuis leur élection, l’enveloppe dédiée à l’investissement n’est consommée qu’à 70 %, un seuil historiquement bas. Les dossiers mettent du temps à sortir et c’est l’un des revers de la concertation.
À mi-mandat, l’action des écologistes est plutôt positivement perçue par les Lyonnais. La ville apaisée, plus verte et avec moins de voitures, est bien appréhendée par leur base électorale, mais fortement contestée par un électorat plus conservateur. Un choix assumé par Grégory Doucet et sa majorité qui suivent leur fil rouge sans faire trop de cas des tiraillements depuis qu’ils ont été élus. Pour le moment, notre sondage, qui suit un précédent commandé par Lyon Mag au constat plus amer, montre que les Lyonnais ne sont pas encore pleinement convaincus : 47 % d’insatisfaits. Un score assez faible comparé à d’autres maires élus en 2020 ou aux standards habituels. “Les taux enregistrés dans l’ensemble du pays tournent plutôt autour des trois quarts de satisfaits”, pointe Jean-Philippe Dubrulle, du département Opinion et Stratégies d’Entreprise de l’Ifop. Une enquête Ifop de 2017 montrait que 61 % des Français étaient satisfaits de leur maire à mi-mandat.
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