On avait l'habitude d'entendre Laurent Wauquiez sur le sujet, ce mardi Gérard Collomb s'est fait le promoteur de la ligne Lyon-Turin, mise à mal par le gouvernement italien qui souhaite l'abandon du projet.
Gérard Collomb était à Milan ce jeudi avec le maire de Milan, Giuseppe Sala, pour “réaffirmer leur soutien fort à ce projet fondamental pour l’avenir de l’Europe qui dépasse largement la question des infrastructures ferroviaires.” “Nous voulons aujourd’hui insister sur l’importance de faire avancer ce projet emblématique pour l’Europe que constitue la liaison Lyon – Turin. Si nous voulons exister d’un point de vue économique, industriel et culturel, nous devons avoir des échanges entre nos villes et entre nos régions qui sont au cœur de l’Europe. Ce projet permettra de renforcer les liens entre l’est et l’ouest du continent. Face à une croissance économique majoritairement concentrée dans les grandes villes américaines et asiatiques, la force de l’Europe, c’est d’avoir autour des grandes capitales, un réseau de métropoles comme Milan et Lyon. Celles-ci doivent entraîner les autres territoires dans leur dynamique. Car je suis convaincu que l’avenir de notre Europe se construira autour des mobilités”, a expliqué Gérard Collomb lors de la conférence de presse.
Il a rappelé que lorsque le TGV Paris-Lyon a été mis en place, certains observateurs craignaient de voir la capitale étouffer Lyon. “C’est le contraire qui s’est produit, car c’est à ce moment-là que le développement de Lyon a décollé”, a-t-il réagi. Les deux maires ont aussi mis en avant “la dimension écologique, alors que les vallées alpines souffrent du trafic des camions, la ligne ferroviaire est l’une des clés de l’amélioration de la qualité de vie dans ces territoires.”
Des déclarations qui arrivent dans un contexte de tension entre la France et l'Italie. Le ministère italien des Transports a publié mi-février une analyse sur la rentabilité de la ligne transalpine. Et le verdict est sans appel pour nos voisins italiens. Selon eux, cette ligne à grande vitesse “présente une rentabilité très négative” avec des coûts supérieurs de 7 milliards d'euros à ses bénéfices qui ne seront escomptés que pour 2059. Ce rapport est tombé alors que, début février, Luigi Di Maio, le vice-premier ministre italien, a déclaré “qu'à la fin, la TAV (nom italien pour le TGV Lyon-Turin, NdlR) ne se fera pas”. Un contexte dans lequel Gérard Collomb a appelé à “trouver un modus operandi commun entre les deux pays, partenaires historiques essentiels au- delà des crises ponctuelles”, alertant sur les risques d’une Europe désunie qui serait dès lors “exclue du jeu au niveau mondial”.