Gérard Collomb en visite officielle à Lyon, en septembre 2017 © Tim Douet
Gérard Collomb en visite officielle à Lyon, en septembre 2017 © Tim Douet

Affaire Benalla : des députés LREM du Rhône au secours de Collomb

Interrogés par Lyon Capitale sur l'affaire Benalla, les députés LREM du Rhône Yves Blein et Blandine Brocard tentent de faire pare-feu sur la question des responsabilités d'Emmanuel Macron et de son ministre de l'Intérieur, Gérard Collomb.

Cela ne fait pas de doute, Yves Blein aurait "préféré continuer à savourer notre victoire en coupe du Monde". Mais voilà, "la vidéo d’un collaborateur de l’Élysée frappant un manifestant le 1er mai dernier est un scandale qu’aucun républicain, et encore moins un parlementaire ne peut laisser passer", écrit le député LREM du Rhône et ancien maire de Feyzin ce vendredi soir. Les révélations sur le comportement violent et totalement hors de ses attributions d'Alexandre Benalla, embauché comme "chargé de mission" auprès du chef de cabinet de l’Élysée pour assurer la protection d'Emmanuel Macron ont engendré son licenciement puis son placement en garde à vue pour "violences en réunion par personne chargée d'une mission de service public, usurpation de fonctions, port illégal d'insignes réservés à l'autorité publique et complicité de détournement d'images issues d'un système de vidéoprotection".

"Sanctionner est dans les attributions du directeur de cabinet"

Au début du mois de mai, quinze jours de mise à pied ont été prononcés à l'encontre d'Alexandre Benalla. Une sanction "clairement insuffisante" selon Yves Blein, qui ne pense cependant pas que la responsabilité du président puisse être engagée. "La sanction, c'est le directeur de cabinet, c'est dans ses attributions. C'est lui qui règle toutes les questions relatives à l’Élysée. Ce qui peut surprendre aujourd'hui au vu de la dérive d'Alexandre Benalla, c'est le fait que bien qu'étant mis à pied, il ait continué à avoir des activités" s'interroge-t-il.

Il s'agit désormais selon lui de savoir de quels éléments exacts disposait le directeur de cabinet de l’Élysée, Patrick Strzoda, lorsque la décision de suspendre Alexandre Benalla – sans rien signaler à la justice – a été prise. "S'il était avéré que le cabinet du président de la République n'a pas pris de sanctions à hauteur du problème, il doit y avoir des sanctions à ce niveau-là, comme il doit y en avoir à l'égard des trois policiers qui ont fourni les bandes vidéo à Alexandre Benalla alors qu'ils n'avaient pas à le faire" poursuit le parlementaire. Suspendus de leurs fonctions par la ministère de l'Intérieur dès vendredi matin,  les trois fonctionnaires de police ont été placé en garde à vue aujourd'hui.

Au soutien du ministre Collomb

Selon France Inter, Gérard Collomb aurait été informé des faits reprochés à Alexandre Benalla le 2 mai et aurait transmis l'information à l’Élysée le lendemain. Tenu par l'article 40 du Code de procédure pénale – comme tout officier public ou fonctionnaire – d'en informer la justice, Gérard Collomb ne l'aurait visiblement pas fait. Mais pour Yves Blein, Gérard Collomb ne serait "pas tellement dans la boucle". Le ministre de l'Intérieur sera pourtant auditionné publiquement ce lundi à 10 heures par la commission des Lois de l'Assemblée nationale et le lendemain après-midi par le Sénat.

"Le but est de faire toute la lumière sur ce qu'il s'est passé. Je n'ai aucun avis sur le fait que Gérard Collomb puisse être atteint. La justice est saisie, le parlement aussi et le ministre fait tout ce qu'il doit faire, c'est une certitude" défend la députée du Rhône Blandine Brocard. "C'est un ministre qui a toute la confiance, non seulement du président, mais aussi des députés que nous sommes, il fait un travail remarquable et il prendra toutes les mesures qui doivent être prises" ajoute-t-elle, taclant au passage l'ampleur prise par ce dossier dans les débats à l'Assemblée. "Cela fait trois jours que les débats sont bloqués alors qu'ils devraient concerner exclusivement la modification de la Constitution, qui est une lourde responsabilité". Pour elle, pas "d'affaire Benalla", mais un "épiphénomène" , qui ne manque cependant pas d'ébranler sérieusement un exécutif qui affiche la volonté de représenter le "nouveau monde".

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