Alexandre Vincendet, dans son bureau à la mairie de Rillieux-la-Pape, en 2015 © Tim Douet
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Alexandre Vincendet (LR) : “Collomb a déshabillé la périphérie”

Le maire de Rillieux-la-Pape ne s’est pas encore déclaré candidat à l’investiture des Républicains pour la présidence de la métropole en 2020, mais il mène déjà une campagne interne. Alexandre Vincendet veut jouer Lyon contre le reste de l’agglomération et le renouveau face à un système à bout de souffle. Catalogué sur une ligne droitière, le président de la fédération LR du Rhône fait de Rillieux son laboratoire d’une politique qu’il veut plus pragmatique qu’idéologique. Entretien.

Lyon Capitale : Comment se porte votre parti aujourd’hui ? Les sondages pour les européennes sont catastrophiques. Le mouvement des Gilets jaunes ne vous profite pas, pour l’heure. La reconstruction va-t-elle être plus longue que prévu ? Alexandre Vincendet : Aux européennes de 1999, Nicolas Sarkozy avait mené une liste qui n’avait recueilli que 12 % des voix. En politique, il faut savoir faire preuve de sang-froid. Ma famille va moins mal. Les élections municipales de 2020 seront notre juge de paix. Dans notre pays, hormis la sortie de route de 2017, l’alternance se construit sur les scrutins locaux. 2022 passera par une victoire en mars 2020. Dans ce combat, Lyon aura bien sûr une portée symbolique en tant que berceau du macronisme. Laurent Wauquiez peut-il survivre à un échec aux élections européennes et est-il toujours l’homme de la situation ? Il a les compétences et le sérieux pour relever Les Républicains. Mais aujourd’hui, il est victime d’un procès injuste sur ses convictions. Pourtant, depuis dix ans, il n’a jamais changé de ligne politique. En labourant le terrain comme l’a fait avant lui Jacques Chirac, il peut relever ce défi. Il est caricaturé à outrance. En brisant son image médiatique, il peut gagner la confiance des Français. Il est le président de ma famille politique et il doit être soutenu. Aujourd’hui, il est le mieux placé pour reconstruire Les Républicains. Vous présidez la fédération départementale de votre parti depuis l’automne. Où en êtes-vous de la reconstruction locale ? Au niveau local, les choses se passent bien. Avec du recul, je pense que notre famille politique s’est fracturée en 2012 avec l’épisode Copé/Fillon. Avec Patrice Verchère, nous avons évité une énième guerre des chefs. Le Rhône reste l’une des plus grosses fédérations du parti. Avec 5 000 adhérents, nous sommes d’ailleurs la première force politique du département. La transition s’est bien passée et nous l’avons mesuré lors de nos vœux en janvier : 500 personnes sont venues, quand il n’y en avait que 200 l’année d’avant. Il faut se souvenir que Gérard Collomb a démissionné du gouvernement quand il s’est aperçu que la République en Marche ne réunissait que 300 personnes en septembre à Villeurbanne. En tant que président de la fédération, mon rôle est d’accompagner les talents. Des jeunes pousses arrivent et se présenteront en 2020 aux municipales. À Lyon, Étienne Blanc va lancer une nouvelle génération. Trop longtemps, la droite locale a eu tendance à vouloir couper les têtes qui émergent. C’est un travers que l’on retrouve dans beaucoup d’autres partis. Gérard Collomb le fait depuis longtemps. Il a éliminé tous ceux qui ont eu l’audace de devenir ministres avant lui, comme Najat Vallaud- Belkacem ou Thierry Braillard. C’est aussi ce qui peut tuer le modèle Collomb. Quand vous êtes chef, ceux qui vous entourent vous élèvent aussi.

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