C’est une bascule inédite – des Insoumis au Rassemblement national – qui se lit comme un roman d’espionnage. La volte-face d’Andréa Kotarac s’est opérée dans un climat marqué par les tentatives d’influence russes sur la politique française, avec des entremetteurs et des considérations financières. Retour sur une bascule plus médiatique qu’idéologique.
La sidération a été proportionnelle au chemin parcouru. En fin de campagne des européennes, Andréa Kotarac, leader local et vocal de La France Insoumise dans l’agglomération, a appelé à voter pour la liste du Rassemblement national (RN) de Marine Le Pen. L’annonce a laissé l’ensemble du personnel politique local incrédule. “Je suis resté bouche bée”, lâche Alexandre Vincendet (LR). Dans un vain front commun contre La République en Marche aux législatives de 2017, les deux hommes étaient devenus des alliés de circonstance. “J’étais en train de coller des affiches avec des militants quand on a appris la nouvelle, on est tombés de l’armoire”, raconte Raphaël Debû, secrétaire départemental du PCF, qui côtoyait aussi Andréa Kotarac au conseil régional. Dans le groupe qu’y forment les Insoumis et les écologistes (RCES), Jean-Charles Kohlhaas décrit des élus dévastés. “Dans la journée, les conseillers régionaux du FN faisaient circuler l’info, mais pour moi c’était une rumeur”, rapporte une élue PS. La fin de l’histoire est désormais connue. Bizarrement, personne ne s’invente une clairvoyance a posteriori.“Un militant d’avenir”
Il vous reste 86 % de l'article à lire.
Article réservé à nos abonnés.