“Au nom du peuple” prête à attaquer Marine Le Pen en justice

L’association lyonnaise “Au nom du peuple” refuse que Marine Le Pen utilise comme slogan de sa campagne présidentielle son nom. Celle-ci a 48 heures pour "retirer toutes mentions au nom de [leur] association dans [ses] slogans, affiches, tracts et réseaux sociaux”, sous peine d’être poursuivie en justice.

Marine Le Pen fera-t-elle sa campagne "Au nom du peuple" ? Le slogan choisit par la présidente du Front National pour l'élection présidentielle de 2017 met en tout cas dans une situation "extrêmement embarrassante" l'association lyonnaise du même nom, explique sa présidente, Corinne Morel. Un courrier vient d'être envoyer au siège du Front National : "vous comprendrez que notre association ne peut en aucun cas être assimilée à votre parti politique et à votre campagne dans le cadre des futures élections. La reprise du nom de notre association, voire des justifications de notre association pour expliquer son objet, sa ligne et son nom, est propre à semer la confusion et à produire des amalgames, qui nous seraient fortement préjudiciables" précise la lettre, qui vaut comme mise en demeure. La présidente du Front National a désormais 48 heures pour retirer toutes mentions "Au nom du peuple" des affiches, tracts et réseaux sociaux, sous peine d'être poursuivi en justice.

“Si nous avons une ligne apolitique, nous travaillons avec les politiques”

Créée en 2013 à Lyon, l'objet de l'association "Au nom du peuple" est de défendre l'Etat de droit et l'égalité devant la loi. Une des propositions de l'association est notamment l'affichage de la Déclaration des Droits de l'Homme et du citoyen dans toutes les salles d'audience de tous les tribunaux. Cette proposition est soutenue par plus de 200 parlementaires "de tous bords" et "a fait l'objet de 20 questions écrites au gouvernement", précise le courrier adressé à Marine Le Pen. La présidente de l'association "Au nom du peuple", Corinne Morel, explique que l'association travaille avec les élus pour faire avancer leur cause. "Nous avons une ligne apolitique, mais nous travaillons avec les politiques, notre slogan est d'ailleurs : "le mal est judiciaire, le remède est politique. Pour nous, la reprise de notre nom par Marine Le Pen est extrêmement gênant, nous avons réagit le plus vite que l'on pouvait". Elle regrette également la reprise, par Marine Le Pen, de la façon dont l'association présente son objet : "notre propos est de dire qu'il faut revenir aux fondamentaux, notamment aux Lumières et à la révolution française et dans la foulée à la déclaration des droits de l'homme et du citoyen. La récupération de notre propos et son détournement à d'autre fin nous met dans une situation extrêmement embarrassante". Actuellement, l'association mène une consultation nationale sur la justice qui permettra à terme de saisir les instances nationales et internationales sur les dysfonctionnements de cette dernière.

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