La Commission européenne accorde un délai supplémentaire à la France pour réduire ses déficits publics, mettant désormais l'accent sur "la croissance et la création d'emplois". Huit pays de la zone euro serait, selon elle, en récession cette année, dont la France. Pour Nicolas Véron, économiste chez Bruegel, l'attitude des marchés financiers ne serait pas pour rien dans ce changement de cap.
Après un premier sursis d'un an en février, la Commission européenne a accordé ce vendredi un délai supplémentaire à la France pour réduire son déficit en deçà de 3 % du PIB. Ce seuil qui devait initialement être atteint en 2013 ne pourra l'être qu'en 2015, a annoncé ce vendredi Olli Rehn, le Commissaire en charge des questions économiques et monétaire. Il a aussi revu ses prévisions du déficit français : 3,9 % cette année contre 3,7 % estimés en février, et 4,2 % l'an prochain si aucune mesure correctrice n'était prise d'ici là.
Assainissement budgétaire : "le rythme se ralentit"
Cette inflexion dans l'austérité européenne marque un changement de cap. "L'ensemble des politiques mises en œuvre au niveau de l'UE met l'accent sur la croissance à long terme et sur la création d'emplois. L'assainissement budgétaire se poursuit, même si son rythme se ralentit", indique le communiqué de la Commission. Les élections italiennes seraient-elles passées par là ? Ce même communiqué reconnaît que "les niveaux de chômage très élevés que connaissent certains États membres pourraient miner la cohésion sociale". Afin tout de même d'atténuer son inflexion, le Finlandais insiste sur "les réformes structurelles" à accomplir par la France, sur "le marché du travail, sur le système de retraite et sur l'ouverture des professions aujourd'hui réglementées", objectifs "au moins aussi importants que la consolidation budgétaire". Dans son rapport, la Commission estime en effet que la compétitivité de l'économie française à l'export va continuer de se dégrader "à court terme".
"Le double test de Chypre et des élections italiennes"
Une collaboratrice d'Olli Rehn minimise la portée de l'annonce de ce vendredi. "On connaît désormais précisément les chiffres du déficit français qui s'est établi à 4,8 % en 2012. Le faire baisser de 1,8 point en un an voire deux, c'est beaucoup. À la Commission, on met tout sur la balance : assainissement budgétaire, retour de la croissance et création d'emplois. On veut les trois et il faut chercher l'alchimie pour y parvenir". Pourtant, un proche collaborateur de ce même commissaire nous affirmait fin mars qu'un déficit de 2,9 % du PIB serait encore trop élevé… en 2014 (lire ici) !
"La commission lâche du lest, observe Nicolas Véron, économiste au sein du Think Tank Bruegel. Il y a eu pour elle le double test de Chypre et des élections italiennes, deux chocs significatifs. À chaque fois, les marchés n'ont pas réagi. Les investisseurs ont continué à acheter la dette des pays du sud de l'Europe dans les mêmes conditions qu'en début d'année, voire un peu meilleures. D'où une marge de manœuvre pour desserrer la vis". Pour lui, les marchés ont commencé à se rasséréner quand, l'an dernier, Angela Merkel est allée réaffirmer à Athènes son attachement à ce que la Grèce reste membre de la zone euro. À présent, la priorité des marchés financiers aurait changé, davantage soucieux de la croissance. "L'assainissement budgétaire reste une préoccupation, mais sur le long terme". En cela, la Commission n'aurait fait qu'épouser les desiderata des créanciers internationaux.
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Pas d'inversion de la courbe du chômage en 2013"Trop optimiste". La Commission ne croit pas aux prévisions économiques du gouvernement français qui estime pouvoir atteindre un taux de croissance de 0,1 % en 2013 tandis que Bruxelles imagine la France entrer en récession (-0,1 %). Huit pays de la zone euro sur 17 connaîtraient selon ces prévisions une croissance négative en 2013 - dont l'Espagne (-1,5 %) et l'Italie (-1,3 %) tandis que seuls l'Irlande, l'Estonie, Malte et la Slovaquie afficheraient une dynamique supérieure à 1 %. L’Allemagne n'a pas vraiment de raison de pavoiser : + 0,4 %. Pour l'an prochain, la Commission est aussi un poil plus négative que le gouvernement français : 1,1 % contre 1,2 %. Bruxelles estime que la France connaîtra un mieux à partir de la 2e partie de 2013 grâce à un rebond de la croissance extérieure. Mais en 2013, le revenu disponible des Français (c'est-à-dire le revenu dont disposent effectivement les ménages après paiement des impôts) va légèrement baisser. Et l'investissement des entreprises va continuer son plongeon, notamment du fait "de la détérioration de leurs marges". Comme pour contrarier François Hollande, Bruxelles ne croit pas à une inversion à la fin de l'année de la courbe du chômage, lequel passerait de 10,6 % à la fin de l'année à 10,9 % un an plus tard. Et il ne faut pas s'attendre à une baisse rapide sitôt la croissance retrouvée : "les employeurs vont d'abord s'attacher à restaurer leur productivité au détriment des créations d'emplois". |
Ça y est la mafia europeiste sent enfin qu elle n est plus toute puissante. Le bourreau donne du sursit ? Si ces corrompus croient que cela va suffir à ne pas voter en masse contre la dictature bruxelloise en 2014, ils se trompent, on ne va pas se laisser amadouer alors que le reste du temps ces tortionnaires méprisent l ensemble de ceux qui n'appartiennent pas à leur cast infamante