“Des problèmes d’organisation”, c’est la raison invoquée par le staff du candidat Modem aux élections régionales pour expliquer son absence au débat qu’organisait hier soir le trimestriel culturel Le Coup de grâce. C’est donc la seconde fois qu’Azouz Begag se prive de donner le change à ses adversaires, Jean-Jack Queyranne pour le PS, Philippe Meirieu pour Europe Ecologie et Bruno Gollnisch pour le FN, après le lapin posé à Lyon Capitale en janvier dernier.
La table ronde organisée hier soir a plus particulièrement porté sur les budgets octroyés par le conseil régional à la culture, sur l’intervention du politique dans les choix artistiques et culturels, et sur la protection de la création des artistes.
Pas de baisse de budget
Queyranne a promis qu’en cas de victoire, il ne baisserait pas le budget alloué à la culture (soit un peu plus de 70 millions d’euros en 2009). Françoise Grossetête a elle aussi assuré qu’elle le maintiendrait à ce niveau, ajoutant qu’elle chercherait même d’autres investissements, privés, pour les initiatives culturelles. Mais globalement, tout comme lors du débat organisé par Lyon Capitale, la candidate UMP s’est quelque peu laissée dépasser par les événements, tentant de défendre la réforme des collectivités en prétendant qu’elle était “voulue par les citoyens”, tandis que ceux qui peuplaient la salle montraient le contraire en protestant à haute voix.
Meirieu/Queyranne : Je t’aime moi non plus
Philippe Meirieu, après avoir taclé l’actuel président de région “qui cherche non pas à se faire élire mais à faire ratifier son bilan”, a tout de même assuré que ces élections préfiguraient celles de 2012, et qu’au côté de ce même Queyranne, la gauche allait gagner les présidentielles et annuler cette réforme des collectivités.
La machine à caca
Bruno Gollnisch a fustigé des subventions versées “toujours aux mêmes artistes”, exprimant son désarroi face à “une machine à caca présentée au cours d’une Biennale, financée par des fonds publics” (en référence à Cloaca, une oeuvre signée par l'artiste belge Wim Delvoye et présentée à Lyon en 2003, NDLR).
Mais où est Begag ?
Un Meirieu enthousiaste mais difficilement gérable, un Queyranne maîtrisant les sujets évoqués, une Grossetête effacée, et un Gollnisch clownesque, les candidats ont été semblables à ce qu’ils avaient été lors du débat organisé par Lyon Capitale en janvier dernier. Demain, Jean-François Kahn organise un troisième débat, à l'ENS, qui ne réunira cette fois que les candidats allant de l’extrême-gauche (avec Elisa Martin) au Modem, sur “L’alternative sociale, ou comment sur le plan régional contribuer à construire un nouveau modèle de société?”. Reste à voir si Azouz Begag honorera l’invitation, comme le souhaite son équipe de campagne, qui ne cache pas son exaspération de voir son candidat manquer autant de tribunes.
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